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tige d’un arbre vers le pied ; on le nomme plus
communément fcion & rejeton.
SURPOUSSE 5 terme de jardinage. C ’eft: une
pouffe lurajoutée à une pouffe de l’année. Ces
furpoujfes font de deux fortes } les unes font naturelles
j les autres accidentelles. On a remarqué
que toutes les pouffes que font les arbres au
folftice , ne font pas fi franches que celles qui
font dans l’ordre ordinaire de la nature, opérant
lors du printems fucceffivement, & par
degrés.
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Il en eft de même des furpoujfes accidentelles,
lefquellesn’adviennentque p^jrce que l’on a coupé
& rogné les pouffes primitives- Leur couleur eift
pâle & leur peau eft comme velue. On évite
de fe fervir de ces furpoujfes 8f de tailler deffus,
Les habiles jardiniers en font feulement ufage
quand il eft qu-rftion d’arrêter la fève > de la
détourner ou de la confirmer.
SUTURE ; ce terme , emprunté de l’anatomie
, fe dit auffi dans le jardinage pour exprimer
la guérifon des plaies des arbres, par la réi*-
nion des deux cotés de la plaie.
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JL AILLE des arbres. La taille des arbres eft
contre nature. On ne taille pas les arbres des
forêts , non plus que ceux des pleines campagnes
& des vergers. Cependant ces derniers,
parce qu’ils ne font pas taillés , pouffent prodi-
gieufement , grofffient & s’allongent en peu de
tems. Un feul d’entre eux porte plus' de fruits
qu’une douzaine des menus arbres qui font
taillés.
' Au refte , voici ce que,c’eft que la taille des'
arbres. C ’eft la fuppreftion des rameaux fuperfius
le raccourcifièment de. ceux qui font nécef-
faires, & que l ’on fait par les moyens d’un inf-
rrüment tranchant ou de la fcie à main. Mais la
taille de tout arbre doit être faite avec prudence
, avec fageffe , avec difcernement. Tailler
n’eft point écouiter les arbres., les mutiler, les
incifer fans raifon , les charpenter & les réduire
prefque à rien. Au lieu donc d’énerver les arbres
& de les appauvrir en lesdeftituantde prefque tout
leur bois , il faut nm pie ment les décharger de ce
qui fait confufîon j & de ce qui peut nuire â
leur figure régulière , mais toujours en fécondant
la nature.
Or , voici les principes que les maîtres de
l ’art ont pcffés relativement à la taille des arbres
à fruits.
L’arbre, confideré par rapport à la pouffe
d’une année , porte cinq fortes de branches ,
dont le jardinier convertit, pour la taille, les.
trois p ternie s es en mères-branches , en membres
& en crochets } ce qui facilite fes opérations
bien mieux que fu.vant l’ ancienne méthode.
La taille eft la perfection du jardinage : elle
dépend beaucoup de l’intelligence & du coup-
d’oeil. Bien des gens coupent, mais peu favent
tailler.
Le tems de la taille eft depuis la fin de février
jufqu’en avril : on peut encore , à la mi-
avriHailler les pommiers.
Avant de fe mettre à tailler un arbre , il faut
en examiner les branches & leur vigueur , &
dépalifl’er tout ce qui pourroit gêner la taille &
l ’extenfiou des branches.
On dégage enfuite l’arbré de tous les bois
morts, des branches ruinées , gangrenées , gale
ufes ; on abat toutes les mouffes avec un couteau
de b o is , ou un couteau fans tranchant 5 on
amène enfuite les branches, qui doivent “fervir à
remplir les vides, fans les forcer, ni les tordre,
ni rien eroifer. m
On coupe tous les chicots*, les argots , les
onglets , qui font les bouts defféchés des branches
, reftes de la taille précédente-} on les coupe-'
jufqu’au v if avec la fcie , de même que les branches
qu’on veut abattre j on repolit la plaie'
avec le couteau , & l’on met fur toutes les
plaies de l’onguent de Saint Fiacre , que l'on
arrête par un linge, quand la plaie eft un peu
forte.
Il faut auffi enlever les chancres & les gommes
fur les fruits à noyau j jufqu’au v i t , nettoyer
& ratifier de même les vieilles- plaies, 8c
recouvrir le tout de l’emplâtre ci-de fias.
Jamais un bon jardinier ne doit tailler qu’il ■
n’ait fait d’abord ce que l’on'vient de dire, à la
réfer ve de l ’onguent de St. Fiacre , qui ne s'applique
qu’après la taille de l’arbre.
Enfuite on fe met à tailler, en tenant la main
gauche au - defibus du bouton, fur lequel on
taille y quand on fait. fa taille en-deffus ; 8c au-
deffus du bouton, quand on fait fa taille en defibus
, ce qui arrive rarement.
La taille , eu. coupe , fe fait en bec de flutp,
fans être néanmoins trop allongée , c ’eft à-di-re ,
qu’il faut que la coupe foit plus, baffe derrière
l ’oeil que devant } qu’elle." foît au niveau de
cet oeil par derrière , & qu’elle le furpaffe au
plus d’une ligne pardevant.
Il faut que la coupe foit unie , fans rien faire
éclater , & bien conferver l’écorce autouf} fi-
pou , retailler p’us bas.
On commence à taifter, par le bas, le côté
le plus diffici e > les branches'du bas ne doivent
jamais être plus près de terre que de 6 pouces ,■
au moins, pour pouvoir labourer facilement le
pied de l’efpaLer.
On efpace les branches le plus également qu’il
'êft poffibte , à inefure que l’on taille , & on les
pâli fie.-
Quand on a fini un c ô té , on paffe à l’autre,
puis on revient au milieu, par ou l’on finit.
On examine fi toutes les branches font bien
placées , fi aucune ne croife fur l’autre, &: fi
elle n’y croifera point à la pouffe prochaine, &
, on retiré die à tous ces défauts.
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