
ici F O U
La fourche en bois a deux dents longues te
pointues ; elle fert à retourner le bled fur Taire ,
ou le fourrage dans les prés.
F ourche de jardinier ,• infiniment de fer com-
pofé d'une douille te de trois fourchons ou
branches pointues , un peu recourbées en-dedans
te longues d'environ un pied. Cet infiniment,
garni d'un manche long de trois a quatre pieds,
fert à remuer les fumiers , foit pour en charger
la hotte ou le bât, foit pour faire les couches.
Il fert encore à herfer ou remuer te rompre les
mottes de la terre nouvellement enfemencée de
graines potagères , te les faire par ce moyen
entrer au-deffous de lafuperficie, où elles doivent
germer.
F ourche de labourage ; c’ eft un inftrument
champêtre auffi à trois dents de fe r , nommés
fourchons, te à douille, comme les fourches ordinaires
à fumier , mais dont les fourchons font
tout difFérens. Ils ne font point fi pointus , fi
écartés, ni fi menus : ils font auffi moins courbés ,
mais autrement forts. Ces fourches dont eft quef-
tion , font en ufage dans bien des provinces.
Rien -de mieux pour travailler les terres mattes
gc caillouteufes, fur-tout pour la tranfplantation
des arbres j & pour labourêr leurs pieds fans
endo’mma§f r 1®* racines. Cette fourche de labourage
eft quarrée de chaque coté de la douille ,
de forte ff11*on peut pofer le pied deffus comme
liir une bêche , afin de la faire entrer en terre.
Au bout de f °n manche eft un morceau de bois
pofé en travers, que l’ouvrier qui lève un jeune !
arbre »appuie contre fon eftomac , pour avoir
plus de force. ( Foyeç pl. XXIV. fig. 14).
FOURCHÉ i ( arbre ) c eft un arbre qui par
l’extrémité fe fépare en deux ou trois branches.
FOURCHER i terme de jardinage : c’ eft pouffer
à l ’extrémité de la branche taillée d’un arbre.
d’autres branches latérales ; ces branches peuvent
être néceffaires pour garnir deux côtés oppofés .
fo it en efpaiier . foit en buiffon ; il faut prendre
garde à tailler avec tant d’induftrie que . fi on
a befoin de deux branches , 8c que la branche
taillée en puiffe faire deux. elles fourchent fi bien
qu’on les puiffe conferver l’une & l'autre , bien
entendu qu'en taillant, il ne faut jamais en
laiffer à l'extrémité de la mère-branche deux
nouvelles de même longueur, en forte qu'elles
faffent une figure de fourche qui ferait défa-
gréable. ( O u i. économ. )
FOURCHETTE ; petit morceau de bois plat,
taillé à dents 8c à plufieurs étages . que l’on
place fous les cloches de verre d’ un jardin .
pour les élever 8c donner de l’air aux plantes.
P R U
FOURREE 5 ( branche ) c’ e ft, dans le palif-i
fage, une branche d’arbre fruitier que le jardinier
fourre par-derrière d'autres branches pour
s’ épargner la peine de la paliflèr ; ce qui nuit
•néceffairement à la fructification.
FRANC ; ( arbre ) c’eft un atbre qui produit
du fruit doux fans avoir été greffe, comme le
noifetier fr a n c . Il eft Toppofé de fauvageon.
F ranc ; ( b o is ) ce terme fe dit du bois des
arbres & de leurs branches quand il eft bien
nourri & qu’ il a une belle écorce. Une branche
qui eft fra n c h e eft celle qui n'a ni chancre, ni
contufion , ni noeud, & qu’on peut plier fans
danger de la cafter.
On dit p ie d fr a n c en jardinage , quand, au lieu
de faire une fouille le long du mur, à l’aplomb
même du mur , on laiffe un pied de terre au
mur fans le fouiller, afin de ne le point endommager
ni l’ébranler.
Franc- fe dit des greffes. Un poirier greffé
fur un fauvageon de poirier s’appelle f r a n c , à
caufe qu’il eft greffé fur un arbre de la forte.
Au contraire , on dit fur coignaffier quand il eft
greffé fur un fauvageon de coignaflier.
Franc sur Fra n c . Ces expreflions conviennent
aux arbres déjà greffés qu'on regreffe :
de tels arbres font des arbres-prodiges & donnent
des fruits monftrueux, fur- tout quand ils font
regreffés fix , ‘ fept te huit fo is , même au-delà,
en changeant toujours l ’efpèçe.
FRANCHE ; ( terre ) c’ eft une terre qui a
toutes les qualités requifes pour la végétation
des plantes.
FRETIN ; terme d’agriculture : ce ferme fe
dit de tout ce qui eft dans les arbres mal conditionné
te prefque inutile j comme toutes les
branches menues te chiffones ou ufées de vieii-
leffe. Il faut à la taille ôter tout le f r e t in des
arbres, toutes les branches dont on ne peut efpérer
ni fruit ni belles branches.
FRICHE ; ce terme fe dit également d’ un
terrain vague te abandonné , & d'une terre qu’on
laiffe quelque tems en fr ich e , c'eft-à-dire fans la
cultiver.
FRUCTIFICATION 5 c’ eft la formation du
fruit.
FRUIT; {m e t t r e a ) c’ eft féconder la nature,
en taillant un arbre le moins qu’il eft poffible »
i mais en évitant cependant la confufion-
F R U
FRUITIER ou Fru it er ie ; lieu où Ton ferre
les fruits. La grandeur du bâtiment, fa pofi-
tion , fon expofition , la hauteur du plancher,
Tépaiifeur convenable des murs, les ouvertures
des portes te: des croifées , la propreté , les
tablettes- te les diftances entr’elles , ainfi que
leur largeur, le tranfport te l'arrangement des
fruits font toutes chofes qui doivent concourir
pour former une bonne fruiterie.
Voici les conditions que doit avoir une fruiterie
pour eue bonne :
i° . Elle doit être impénétrable à la gelée.
Le gia ;d froid eft très-dangereux aux fruits 5
ceux q .i ont été une fois gelés, ne font p.us
bons qu’à j.tter.
20. U ne fruiterie doit être expofée au midi,
ou au levant, ou du moins au couchant ; l’ex-
polition du nord lui feroit pernicieufe.
39. Les murs doivent être pour le moins de
vingt-quatre pouces d’épais ; une moindre épaif-
feu. ne garantiroit pas des fortes gelées.
4°, Les fenêtres doivent avoir de fort bons
chaflis doubles , faits de papier, te bien calfeutrés.
Iis garantiffent mieux que le verre. Il
faut auffi qu'il y ait une double porte pour l'entrée
, en forte que jamais , „dans les tems de
gelée, l’air froid de dehors ne puiffe avoir liberté
d’entrer , car il détruiroit l'air tempéré qui eft
au-dedans. On ne fauroit avoir trop de précaution
là-deffus ; il ne faut qu’une petite ouverture
n:-glig.e pour faire en une nuit de gelée
un défordre infini.
L’ on n’approuve nullement que Ton faffe du
feu dans la fruiterie. Un bon te grand thermomètre
, pîa».é en dehors de la fruiterie à Tex-
pofition du nord, eft , durant la gelée, uriië
te même néceffaire.. Il faut juger que le péril
eft grand quand deux nuits.de fuite, ce thermomètre
continue d’être au cinquième ou au
fîxi^me degré au-deffous de zéro. Une première
nuit peut n'avoir point fait de mal, une d u\iènie
doit faire tout craindre : ainfi dès le lendemain
d'une première nuit fâcheufe-, fervéz-vous de
bons matelats ou de bonnes couvertures de lit
bien velues , ou de beaucoup de moufle bien
fèché, pour mettre vos fruits fi bien à couvert
que la gelée ne puifle y atteindre. Si même vous
avez une bonne cave, faites-les.y porter, pour
ne les y laiffer que pendant le grand froid. En
tous ces cas , prenez foin de remettre les fruits
dans leur ferre ordinaire, dès que le tems eft
radouci, te continuez d’ôter ceux qui font mûrs
te ceux qui fe gâtent. La pourriture eft un des
fâcheux accidens à craindre pendant que les fruits
font hors d'état de pouvoir être fouvent vifités
J’ufl après fautre,
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5°. Après avoir été muni contre le froid, il
Faut vous étudier à garantir les fruits contre te
mauvais goût, le voifinage du foin , de la paille ,
du fumier, du fromage, de beaucoup de linge
fa l e , fur-tout dé linge de cuifine , font extrêmement
à craindre : ainfi il faut que la fruiterie
en foit tout-à-fait éloignée. Attendu que certain
goût de renfermé, avec-une odeur de plufieurs
fruits mis enfemble , font encore un grand dé-
fagrément, il eft à defirer que non- feulement
la ferre foit bien percée, mais encore affez élevée,
comme de dix à douze pieds. L’on doit en tenir
fouvent les fenêtres ouvertes; c’eft-à-dire, auffi
fouvent que le grand froid n’eft point à craindre,,
foit la nuit, foit le jour : un air nouveau de
dehors , quand il eft de bonne qualité, faifant
des merveilles pour purifier te rétablir celui qui
eft renfermé depuis longtems^
6°. Un rez-de-chauffëé convient très-bien pour
uns fruiterie. Le fruit fe conrerve auffi parfaitement
dans une cave fëche. Au premier étage,
te dans les lieux plus élevés, il avance trop.
Enfin, on peut regarder comme certain qu'une
bonne fruiterie doit être un peu enfoncée en
terre ; en forte qu’elle foit fraîche te fèche;,
qu'il n’y gèle pas , te que les rats ne puiffent
y entrer. Les fruits y étant arrangés fur des tablettes
, peu de jours après on les voit couverts
d'humidité ; les jardiniers difent que ces fruits
rejfuent. Alors il faut laiffer les croifées ouvertes
pour qu'ils deffèchent. Enfui te 3 par un beau tems ,
on ferme exactement routes les croifées , n'en
laiffant d’ouverte qu’une petite, afin de voir affez
clair pour ôter les fruits qui fe pourriront. On
enveloppe les plus beaux dans du papier & on
les conferve dans des armoires.
On fent que la ferre doit être fouvent vifitée
de celui qui en eft chargé , ce qui arrive rarement
quand elle n'eft point commodément placée.
70. Il faut que , dans une fruiterie , il y ait
beaucoup de tablettes enchaflëes les unes dans
les autres , afin d'y loger les fruits féparément ;
les principaux dans le plus beau côté, les poires
à cuire dans le moins beau, les pommes encore à
part. La diftance raifonnable de ces tablettes doit
être de neuf à dix pouces, avec une largeur convenable
pour ch cane, qui foit d’ordinaire do
dix-fept a dix-huit pouces, pour y en loger beaucoup
enfemble te en voir beaucoup d’une feule
vue. Si les planches font portées fur des poteaux
te ifoîées, on a la commodité de vifiter les fruits
des deux côtés des tablettes.
8°. Il faut que ces tablettes foient un peu
en pente vers la partie de dehors, c’eft-à-dire
d ’environ trois pouces dans leur largeur, te
qu’elles (oient bordées d'une petite tringle d'e-a*