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individu, mais réparés l'un de l’autre, chacun
ayant fon enveloppe' particulière.
A N E . Nous ne devons comprendre ici cet
animal qu’en le confidérant comme un des inf-
trumens de labour &. d’agriculture. Ce quadrupède
domeftique eft capable* d’un grand travail-,
(oit pour tirer, foit pour porter. 11 eiV peu difpen-
dieux & dure long - tems , quoique travaillant
toujours. L'âne paroît être l’animal qui ^relativement
à Ton volume, porte les plus grands poids.
On le met aufli à la charrue dans les pays où
le terrain eft léger. En général, il eft d’une grande
utilité à la campagne , au moulin , &c. 5 5c plus
il travaille , plus il devient capable* de bon fer-
vice. Il n’a que des mouvement petits 5c lents ; 5c , quoiqu’il coure d’abord allez, v ite , il eft
bientôt rendu quand on veut exiger qu’il fourni
(Te pendant quelque tems à une allure qui force
fa marche ordinaire.
Get animal n’exige prefque aucun foin. Quant
à la nourriture , il eft fobre fur la quantité &
la qualité 5 il s’accommode aufli bien de l’herbe
li plus dure que du fourrage ordinaire des chevaux
&: autres animaux. Il aime le chardon. Le
fon lui fait beaucoup de bien. Une bonne nourriture
réglée met à portée de tirer un bien plus
grand fervice de cet animal, & pendant un plus
long tems que du cheval le mieux foigné, pour
les travaux de la campagne. Il eft cependant délicat
pour l’eau , il ne boit volontiers que de la
plus claire , & de celle, qu’ il connaît.
L'âne eft trois ou quatre ans à croître , &
vit vingt-cinq à trente ans.
ANIMAUX propres au labour.
Les terres font communément cultivées avec
des chevaux ou avec des boeufs.
Dans tous les tems, & dans tous les pays,
on a cultivé les terres avec des boeufs. Cependant
le travail des boeufs eft plus lent que celui des
chevaux : d’ailleurs les boeufs paflent beaucoup
de tems dans les pâturages pour prendre leur nourriture
5 c’eft pourquoi on emploie ordinairement
douze boeufs , & quelquefois jufqu’ à dix-huit,
dans un domaine qui peut être cultivé par quatre
chevaux.
On croit vulgairement que les boeufs ont plus
de force que les chevaux, qu’ils font néceflaires
pour là culture des terres fortes s que les chevaux,
dit-on, ne pourroient pas labourer; mais
ce préjugé ne s’accorde pas avec l’expérience.
Dans les charrois, fix boeufs vomirent deux oui
trois milliers pelant, au lieu que fix chevaux
voiturent fix à fept milliers.
Les. boeufs retiennnep.t plus fortement aux mon-
A N 1
tagnes que les chevaux, mais ils tirent avec moins
de force.
On peut labourer les terres fort légères avec
de'ux boeufs ; on les laboure aulfi avec deux petits
chevaux. Dans lés terres qui ont plus de corps,
on met quatre boeufs à chaque charrue , ou bien
trois chevaux;
Il faut fix boeufs par charrue dans les terres
lin peu pefantes ; quatre bons chevaux fuffifent
pour ces terres.
On met huit boeufs pour labourer les terres
fortes ; on les laboure aufli avec quatre forts
chevaux.
Quand on met beaucoup; de boeufs à une charrue
, on y ajoute un où deux petits chevaux >
mais ils ne fervent qu’à guider les boeufs. Ces
chevaux > aftùjettis à la lenteur des boeufs > tirent
très - peu ; ainfi ce n’eft qu’un furcroît de dé-
penfe.
Une charrue menée par des boeufs, laboure
dans les grands jours environ trois quartiers de
térre j une charrue tirée par des^ chevaux en
laboure environ un arpent & demi : ainfi lorsqu'il
faut quatre boeufs à une charrue , il en
faudrait douze pour trois charrues , lefquelles
laboureroient environ deux arpens de terre par
jour ; au lieu que trois charrues , menées chacune
par trois chevaux , en laboureroient environ
quatre arpens 5c demi.
Si 011 met fix boeufs à chaque charrue , douze
boeufs qui tireroient deux charrues laboureroient
environ un arpent et demi ; mais huit bons chevaux
qui meneroient deux charrues laboureroient
environ trois arpens.
S’il faut huit boeufs -par charrue, vingtqmtre
boeufs ou trois charrues labourent deux arpens ;
au lieu que quatre forts chevaux étant fuffifans
pour une charrue , vingt-quatre chevaux ou fix
charrues labourent neuf arpens ; ainfi en rédui-
fant ces différens cas à un état moyen , on voit
que les chevaux labourent trois fois autant de
terre que les boeufs. Il faut donc au moins douze
boeufs où il ne faudroit que quatre chevaux.
L’ ufage des boeufs ne paroît préférable à celui
des chevaux que dans des pays montagneux ou
dans des terrains ingrats, “où il n’y a que. de
petites portions de terre labourables difperfees ,
parce que les chevaux perdroient trop de tems
à fe tranfporter à toutes ces petites portions
de terre , et qu’ on ne profiteront pas afiez. de
leur travail ; au lieu que l’emploi d une charrue
tirée-par des boeufs eft borné à une petite quantité
de terre , 5c par conféquent à un terrain
beaucoup moins étendu que celui que les chevaux
parcourrôient pour labourer une plus grande
quantité de terres fi difperfées.
A P P
Le$ boeufs peuvent convenir pour les terres
à feigle ou fort légères-, peu propres à produire
de l’avoine : cependant comme il ne faut
que deux pétits chevaux pour ces terres , il leur
faut peu d’avoine , & il y a toujours quelques
parties de terre qui peuvent en produire fufii-
famment.
Enfin , comparaifon faite des avantages des
travaux 5c des profits qu’on tire des boeufs ou
des chevaux pour la culture des terres, la préférence
doit être-pour les chevaux, fous quelques
rapports qu’on les confidère.
On attelle les boeufs à la charrue par le moyen
du joug, qui eft une pièce de bois traversant,
par-deffus la tête des boeufs, 5c fortement attachée
à leurs cornes.Il y a des pays où l’on attache
les boeufs par le cou. ( Voye£ A ccoupler les
boeufs ).
L’ane peut aufli être employé à la charrue
dans les pays où le terrain eft léger. ( Voye1 au
mot A ne ).
ANNEAUX ou Rides qui fe trouvent aux j
branches fructueufes , 5c à tous les boutons à
fruit des arbres à pépins. Ces anneaux font de
petits plis ou replis à côté les uns des autres,
qui fe multiplient à mefure que la branche fruc-
tueufe s’allonge. Ces anneaux font deftinés à
cribler, filtrer 5c épurer la fève. Quand les boutons
à fruit s’allongent trop , & que ces anneaux
ou rides font trop multipliés, ils ne peuvent
plus être féconds. Ainfi quand on voit ces boutons
à fruit trop allongés , il faut les abattre,
parce que d’eux-mêmes ils fe pourriroiengSpu
tomberoient ; au lieu qu’en les abattant, il IÇn'
forme de nouveaux qui font plus propres à filtrer
la,fève, fans Daffqiblir et l’atténuer.
ANNUELLE. ( Plante ) C ’eft une plante qui
ne refie qu’un an fur terre, & qui meurt après
avoir porté les graines qui doivent la reproduire
et la multiplier. Le froment, le feigle, l’avoine 5c autres font des plantes annuelles.
AOUTE ; ce terme fe dit d’un rameau ou
d’une branche d’arbre que la chaleur du mois
d’août a brunie, 8c qui a acquis a fiez de con-
fiftance 5c de fofee pour fupporter les gelées
d'hiver.
Ce terme s’emploie'aufïi en parlant des graines
& dè certaines productions de la terre qui ont
été aflez mûries & aftez formées pour fervir
dans les alimens.
APPLANIR j c’eft rendre uu*l 5c de niveau un
terrain inégal 5c raboteux.
A R A s
APLOMB; c’eft une ligne perpendiculaire à
l’horifon. Un arbre, foit en caifle , foit en pleine
terre , doit toujours être fur fon aplomb ; c’eft-
à dire, avoir fa direction droite & ferme. î
ARATOIRE ( a r t ) ; c’eft l’art qui traite
principalement des opérations manuelles de la
culture des terres. Tous les articles de ce dictionnaire
font le développement des principes
& dés travaux méchaniques de cet art.
APPAREIL. Dans le jardinage, lorfqu’on a
fait une plaie un peu notable aux groffes branches,
à la tige ou aux racines de quelque arbre,
il faut y mettre à l’inftant même lin appareil. Cet
appareil n’eft autre que de la bouze de vache
fraîche ou vieille, & à fon défaut, du bon terreau
gras, ou même de la terre détrempée avec
un peu d’eau. On applique cet appareil fur la
plaie , et on l’enveloppe avec un chiffon le retenant
avec un ofier, ou avec tel autre lien qui ne
puifle pas couper l ’écorce quand l ’arbre 5c la
branche viennent à groflir.
On doit rejetter les appareils du jardinage faits
avec les onChieux ou les chofes grafles , beurre,
poix-réfine , faindoux , vieux-oing , huilé , 5c
ceux faits avec la terre glaife, avec la cire verte
ou blanche, ou jaune , doivent être également
'proferits ; parce que ces appareils font préjudiciables
aux végétaux dont ils bouchent les pores 8c en arrêtent la tranfpiration.
APPROCHE. Ce terme fe dit d’une greffe
faite par la' conjonction de deux branches de
fruits différens. Pour cette opération , il faut
faire à chacune des branches une entaille dans
la peau, 8ç les encadrer l’une dans l’autre, les
retenant avec de la laine. Au bout de fix femaines
ou environ , quand la foudure s’eft faite;, on
fèvre, c’eft à-dire qu’on fépare la partie qui a
été greffée fur l’autre.
ARAIR.ES. Voici la defeription et la maniéré
de fe fervir de deux efpeces de charrues fins
roues qu’on emploie dans les provinces méridionales
de la France, pour donner aux terres les
façons qui fe donnent ailleurs.avec les charrues
à roues. ( Voye£ planche X L I, fig. 1. )
Le nom de charrue n’eft point ufîté pour ces
deux inftrumens de labour ; ils fe nomment des
araires, dont l’ étymologie eft arare, mot latin
qui fignifie labourer.
On diftingue deux efpèces d’araires; l’une eft
nommée fourcat, et l’autre doublis.
Le fourcat a deux timons ou brancards , mais
dont les deux bras font un peu courbes dans
leur milieu, 5c forment, par leur réunion , ua