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e.ntre ^extrémité des brades & le tiffu de fi! de
fer qui conipofe le cylindre, afin de laiffer au
grain un pà'flage convenable, mais de manière
qu'il y foie un peu gêné quand il éprouve le
frottement.
Tout ceci eft contenu dans un coffre à-peu-
près pareil à celui d'un blutoir : la poufïière,
détachée du bled, tombe au fond de ce coffre;
le grain nettoye , lorfqu’il efl parvenu à la partie
la plus baffe du cylindre , en fort fur le-charr.p
a la faveur d une ouverture faite au côté du coffre
qui répond à l'extrémité du cylindre, & tombe
dans un fac ou une caiffe placée au-deffous de
cette ouverture. Une trémie placée au deffous
“ u coffre , du côté le plus élevé du cylindre,
& dont 1 extrémité la plus étroite a une communication
avec lu i, reçoit le grain qui doit être
nettoyé, & peut ne le laiffer échapper que dans
i3 quantité qu'on juge convenable.
D après les détails que nous venons de pré-
lenrer, on fent que dès l'inftant oit l'arbre qui
porte les broffes eft mis en jeu , au moyen d'une
manivelle & d une petite lanterne adaptée à cette
machine, & lcrfque la trémie fournit du bled,
le grain fortement agité dans l’intérieur du cylindre.,
en paffant & repaffant fous les brodes,
y eft encore mieux nettoyé qu'il ne lé ferait par
le fîmple ballottement qu'on lui ferait éprouver
fur la toile en fil de fer.
.Cet inftrument, tel que nous venons de le
décrire , n eft deftiné proprement qu'à détacher
du grain la poullière provenant, foie de la carie,
foit de toute autre caufe; les mailles, en effet,
de la toile j en fil de .fer font trop ferrées pour
que les petits grains de bled & même les pailles
puiffent paffer à travers & tomber avec fa pouf-
fière au fond de la caiffe ; mais il eft aifé d'obtenir,
à cet égard, le double effet qu’ on doit
defirer ; il ne s'agit que de faire , par intervalles,
les mailles de la toile en fil de fe r , plus
ouvertes dans dix-huir carreaux dont la moitié
du cylindre eft compofée, & de donner par-là
de tems en tems un paffage libre aux menus
grains^ imparfaits , à mefure qu’ils fe préfente-
ront à la furface du cylindre, où la maille en
fil de fer aura une largeur convenable pour les
laiffer échapper.
L’idée de nettoyer ainfi les grains par le moyen
des broffes, & fur-tout de leur enlever, autant
qu'il eft poffible, la pouflière de carie dont ils
font fouvent noircis, n’eft pas abfolument nouvelle
: un fermier de Picardie la propofa , il y
a plufi'urs années, & fit conftruire une machine
où le grain étoit frotté par des broffes, à mefure
qu’en fortant de la trémie, il paffoit dans l'endroit
par lequel il devoit fe rendre dans une
• îiffe , pour y être recueilli après l’opération j
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préalable du tarare ordinaire ; car ce fermier
n'avait eu pour but principal, que de dépouiller
le grain dé la. pouflière de carie, & fnppoloit
qu’il avoir été d'abord' criblé.. Les broffes qu'il
employoit n'étoient pas compofées, comme celles
du citoyen Perrin, de petits faifeeaux de cr in,
mais de tuyaux de paille de froment fort ferrés,
un peu courts, & q u i, préfontant une furface
unie,s’appliquoient affez exactement fur le grain,
a mefure qu’il gliffoit pour tomber dans la caiffe
deftinée à le recevoir. Cette même idée a été
mife à exécution beaucoup plus en grand, au
moyen d'une machine q u i, avec un changement
pffentiel, eft également propre à. bien nettoyer
le grain , & à le broyer parfaitement ; lorlqüe
ce changement n’a pas eu lieu. On a remplacé
les meules ordinaires d’un moulin par deux autres
conftruites en bois , dont l’inférieure , toujours
immobile, préfente une furface unie; & 1,’autre,
qui eft la meule courante, ne préfente, à proprement
parler , qu'un cintre en bois, cqnftruit
folidement & deftiné à contenir des faifeeaux
de paille, ferrés étroitement, tranchés auflî également
qu’il eft poffible du côté qui doit porter
fur le grain , 8c capable par là de produire un
frottement bien propre.à le nettoyer.
Quoi qu’ il en fo it, de l’effet plus ou moins
avantageux qui peut véfulter de l’emploi des inf-
trumenS propofés pour nettoyer les bleds, &
auxquels on a adapté des broffes en paille, quelques
inconvéniens qu’ on ait lieu de craindre dans
l'ufage des broffes de cette efpèce, à caufe de
leur dégradation occafionnée aflez promptement
par un frottement continuel, & du mélange de
la paille brifée avec le grain, qu’ on a cependant
pour but de nettoyer ; nous nous bornons
à faire confidérer la tarare du eitoyen Perrin,
où des broffes en crin font employées, comme
étant utile dans l’état pù il eft, pour dépouiller
le grain de la pouflière dont il peut être chargé,
& pour en féparer aufli le bled maigre, retrait
ainfi que les menues pailles, lorfque le cylindre
de ce tarare fera compofé en partie d'une toile
de fe r , dont les mailles feront plus ouvertes
que celles de la toile qui actuellement compofé
en total le cylindre. Peut être pourroit-on efpérer
un avantage plus prompt & plus marqué de cet
infiniment, fi l’on y adaptoit fïx rangs de broffes
au lieu de quatre ; mais le citoyen Perrin , à qui
l’on a fait cette obfervation, 2c .à qui elle n’avoit
peint échappé, craindrait que, par cette augmentation
, l’ arbre du cylindre ne devînt fenfî-
blement plus difficile à tourner; que cet inftrument
qui, dans fon état actuel, eft déjà d’un
prix affez haut pour les laboureurs, ne leur parût
trop cher par une fuite de l’augmentation dont
il s’agit, Éc que la valeur un peu confïdérable de
ce nouveau tarare ne les éloignât d’en faire l’acqui-
fition.
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CRTC perfectionné. J! n'eft guere d'inftruvnens'
plus en ufage dans les travaux que le cric > &
cependant , dit Mocock , on a obfervé depuis
long-tems qu'il arrivoit beaucoup d'accidens avec
cet utile inftrument. Lorfqu on leye des fardeaux
confîdérables, la puiffance ne fe trouve pas toujours
capable de vaincre la réfiftance j alors le
poids retombe avec rapidité y de-là les accidens
que l'imprudence n a pas prévus. Malgré cela,
on n'avoit pris jufquici aucune précaution pour
préferver l'ouvrier des fuites de fa témérité.
L'auteur vient de parer à* tout inconvénient par
une invention fort fîmple, aufli'a-t-il reçu une
récompenfe de la fociété établie à Londres pour
l'encouragement des arts.
Son cric perfectionné ne différé des autres
quen ce qu'il s'y trouve une roue à dents dans
laquelle s'engage d'elle-même une efpece de
dent de loup. S'il arrive que le poids foit trop
confïdérable , relativement à la force de l'ouvrier
, & faÏTe rétrograder le râtelier. Par ce
moyen fîmple l’ouvrier eft toujours en sûreté.
CROCHET j nom que l'on donne dans le
Jardinage à une branche placée fur les tpembres
des arbres , & qui a la formé d’un crochet. Ces
fortes de branches en crochet font bonnes à ménager
„ comme étant des organes de fructification.
C rochet outil de jardinage 5 c'eft un inftru
ment dont fur-tout les vignerons font un ufage
Journalier pour labourer les vignes. Cet outil a
deux dents de fer recourbées & longues d’un
pied,, avep une douille où s’emmanche un bâton
un peu plus long.
Les jardiniers s’en fervent ordinairement pour
charger de fumier les panfers d'un cheval.
Le crochet eft aufli fort utile au labour des
carrés & des allées d'un potager ,. où l’on veut
femer de l'orge , de l'avoine , ou planter des
pois & des haricots.
C rochets de fer. A tous les. treillages des
Jardins on fcelle d'ordinaire dans] le mur des
crochets de fer j mais les clous à crochet font
préférables quand les murs ont de bons enduits,
foit qu’ils (oient en plâtre ou qu’ils foient à
chaux Si à fable j ou qu’ils foient conftruits avec Je la pierre tendre & de la briqpe. Voici comme
on s’y prend. On choifït dans les murs de pierre
dure faits avec de la chaux & le fable , un bon
joint , Si l’on chafle à force une cheville de
bois de chêne , dans laquelle on fait entrer un
bon clou à crochet qui ferre mieux Si bien plus
ufte que les crochets fcèllés ; mais fi ce font des
.murs de terre 3 il faut fceller des crochets feulement.
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C rochet ; inftrument de labour pour arracher
jes arbriffeaux & les buiftons.
* Les arbriffeaux & les buiffons qui nuifent aux
laboureurs 3 devant être arrachés 3 le moyen
le plus expéditif pour cette opération , eft
d’en envelopper le plus grand nombre avec
une chaîne de madriers / & d'y atteler une^-cou*
pie de chevaux 5 mais il ces ‘arbriffeaux ne font
pas affez hauts ni aflez forts pour, en venir à
bout de cette façon , on petit fe fervir de l’inf-
trumént fuivant , qui eft également bon pour lé
bouleau, le jonc marin & autres plantes fem-
blables. Cet ieftrument eft compofé d’un manche
d'environ quatre pieds de long, d’un crochet
dentelé & d'un autre crochet. Voici la maniéré
de s'en fervir : on faifit avec le crochet dentelé
le genêt ou le buiffon qu'e-n veut arracher 5 on
faifit fa tige avec le fécond crochet pour qu’elle
ne gliffe point > après quoi , en preffant avec
l'épaule fur l'extrémité au manche, on le déra^
cine & on l’enleye.
CROISER } terme de jardinage : c'eft faire
paffer les branches d'un arbre ou les bourgeons
les uns fur les autres 3 2k les placer à contre-
fens. On convient en général de la difformité
d’un tel travail. Rien de plus ordinaire dans tous*
les jardins que de voir des vignes dont les pouffes
entrelacées enjambent lès unes fur les autres.
Mais, outre la confufion occafionnée par la
croifure 3 il en réfulte un défaut plus grand , c'eft
la privation d’air pour les bourgeons Si les fruits.
Cependant il vaut mieux croifer, quand on le
fait avec méthode Si intelligence , que de laiffer
la muraille dégarnie. -
Un autre inconvénient de la croifure, c'eft
qu'une branche croifée ayant pris un faux pli ,
elle ne peut être remife dans fon fens naturel
fans fe caâer. t
CROISSANT ; inftrument de jardinage ,. compofé
d’un fer coupant de dixdiuit pouces, qui
imite le croilfant ae la lune. Il a une douille 3 Sc
eft emmanché d'un morceau de bois long pour
atteindre au loin. Un ouvrier élagueur fe fert du
croijfant à tour de bras, donnant des coups fut
les branches & fur les bourgeons qu'il veut
abattre. Il les incife à pied droit pour faire une
forte d'efplanade de verdure. ( Voye^ planche
x x i v , fig. g p
CROSSIiTTE. On appelle ainfi une branche
' de vigne ou de figuier qu'on a taillée , de, maniéré
qu'il refte au bout un peu dé bois de l ’année
précédente. En effet, par ce bout qui pouffe
. aiféme.nt des , racines en terre , cette branche
mite la figure d’une petite crojfe.