
jo8 G R A
ches livides & couleur de canel-le. Le remède eft
de couper les bourgeons à un oeil au-deffous de
l'endroit malade j finon cette maladie devient
contagieufe. Elle vient des brouillards & des
fortes gelées du printems.
GOURMANDS., ou B r a n c h e s gourmandes.
Ce font des branches ou des rameaux.des arbres
qui font produits par la nature avec une capacité
plus grande, pour contenir plus de fève que les
branches ordinaires. Le jardinier intelligent trouve
le fecret de former fon arbre par je moyen de
ces branches gourmandes , & d'avoir des arbres
prodigieux en étendue & en groffeur, produisant
des fruits à l’infini.
On a qualifié ces branches de gourmandes , à
caufe qu’elles prennent toute la fubftance &
affament leurs voifines. Si dans les arbres taillés
& bien conduits on élague des gourmands , c’eft
par néceflité, & quelques-uns feulement.
Les demi - gourmands font des branches moins
fortes que les gourmands , mais plus nourries
que les branches ordinaires, & qui affament aufli
leurs voifines.
On diftingue les gourmands 'naturels , tels que
les précédens , & les gourmands artificiels que
l'indufirie du jardinier fait naître.
GOUSSE. C'eft l’enveloppe des plantes lé-
gumineufes. Cette enveloppe eft obJongue,
compofée de deux paneaux unis par une future
longitudinale , & qui fe féparent par la maturité.
A leur limbe fupérieur les femences-font attachées
alternativement.
GRADIN. C'eft , dans le jardinage , une éle- j
vation dë terre compofée de plufieurs dégrés en
forme d’amphithéâtre. On en fait aufli en ma- )
çonnerie, en bois , en gazon , pour y placer des
cailles & des vafes garnis de fleurs.
GRAIN. Fruit & femence qui vient dans les
épis. On divife les grains en gros & en menus. |
Les gros font le froment 8c le feigle deftinés à 1
la nourriture de l'homme. Les menus fe fement
en mars /comme l’o rge, l’avoine , la vefce , I
le farafin, & autres réfervés pour les aoi- j
maux. j
On appelle aufli grains , de petits fruits que
produifent certains, arbres & arbrifleaux , & ^ui
leur fervent de femence, tels que le raifin , la
grenade , le genièvre-, la moutarde.
GRAINE ; femence que produifent les plantes I
& qui fert à la confervation de leur efpèce , j
après qu’elles ont produit leurs fleurs & leurs ;
fruits. Chaque graine 3 quelque petite qu’eUe J
G R A
fo it , contient fon arbre , quelque grand qu'il
piiiffe être. On diftingue les graines potagères ,
les graines à fleurs , 8c les graines d’arbres.
Il y a des graines à coquilles , comme noix ,
j noifettes, noyaux. D’autres font à fimple peau,
’ & c'eft lë plus grand nombre. Il en eft qui ont
{ un brou, tels que.les mârons & les châtaignes.
, Quelques-unes font renfermées dans le centre
des fruits, comme font tous les pépins des ar-
b e s & ceux des citrouilles, concombres, melons
& autres. Enfin il y a des graines qui au
lieu d’être partagées en deux, ainfî que le plus
grand nombre, font d’une feule pièce, comme
j le bled , le feigle, l’avoine , leurs fem-
! blables. .
j On appelle encore graines ou grenailles celles
qui font employées à notre nourriture & à celle
des animaux domeftiques > fa voir j pois, fèves t
lentilles, fève rôles & autres, &ç.
j GRAIS ou GRËZ ; efpèce de roche formée
par la combinaifon & l’aflemblage de plufieurs
grains de fable ou fablon,
| Il y a du grais dur'qui fert pour paver , & du
! tendre pour bâtir.
Le grais eft propre à aiguifer les outils de fer
ou d’acier. Sa poudre fert à écurer.
GRAISSER les machines. Il eft abfolument né-
[ ceflaire de graijfer les grandes machines, telles,
î que font les roues des moulins, des carrofles,
| chariots & charrettes, les vis des prefloirs, &c.-
; Si on le négligeoit, il arriveroit que l ’eflieu,
par exemple, venant à frotter contre le dedans
du moyeu de la roue , il en enleveroit peu-à-peu
grand nombre ‘de parties ; particuliérement en
tems de pluies où le moyeu fe gonflant, appro-
cheroit l’eflieu de plus près , & enfuite venant
à fe rèflerrer pendant la chaleur, fon diamètre
ne fe trouveroit plus rempli par l’eflîeu, & le
mouvement de la voiture deviendroit plus irrégulier
& plus difficile. ’
Pour graiffer un moüvement de bois , il fuffit
de le frotter avec du favon.
On graifle les effieux des grandes machines
ceux des voitures, avec de l'o ing, c ’eft-à-dire,
la graifle qu’on ramafle autour des inteftins du
cochon. Quand on l'a laifle un peu pourrir , elle
devient plus coulante i puis on la pile , 8c elle
prend le nom de vieux-oing.
Dans quelques cantons on graiffe les roue»
avec du goudron.
GRANGE > lieu où l ’on ferre les récoltés de
grains & où on les bat.. On diftingue dans la
grange l’aire & les travées. L'aire eft au milieu*
G R E G R E 10 9
les travées font à chaque côté de l’aire. On en-
tafle les gerbes dans les travées, St on bat le
bled dans l’aire.
La grange doit être bâtie fur un terrain plus
élevé que la cour, & il eft bon que la porte foit
expofée au fdleil levant. ,
GRÀP-IN ; c'eft un.e fotte de croc qui fert à
attacher & à retenir. On défïgne aufli par ce
mot les liens & les attaches que la nature, a donnés
à la vigne-vierge, au lierre ,* pour s accrocher
p a r -to u t, & à quantité d’autres plantes
femblables;
GRAS ; terme d’agriculture fynonyme de
fertile. On dit un pâturage gras, un terrain gras.
Les terres fort grajfes tiennent de l’argille.
’ GREFFE; opération qui confifte à unir une
plante ou partie d’une plante à une autre de la
même famille pour faire corps avec elle,
On pra tique différentes fortes de greffes dont
nous ne pouvons donner une idee plus jufte
& plus précife qu’ en rapportant textuellement
le petit traité fur les greffes en ufage , çxcrait de
l’excellent Manuel du Jardinier , qu’on trouve
«hez Dufart, libraire à Paiis.
Des Greffes ou Antes.
1.3 greffe fert à multiplier & à conferver'fans
altération les individus des efpèces précieufes,
en faifant adopter parun fauvageon.une branche
ou les rudimens d'une branche d’arbre, franc.
Elle fe fait en diverfes manières & en diverfes
faifons, d’où elle a pris divers noms qui font :
.!«. i.es greffés par approche ; z°. en fente; 5°. en
écuffon ; eff. à oeil dormant; j ° . en écuffon, à
la poulie ; 6°. entre l ’écorce & le bois ; 7°. par
juxta-polition, ou en fifflet, flûte, tuyau, &c.
C se art' a deux fecrecs dont l’effet eft pareil :
Tantôt, dans Tendron même où le bouton vermeil
Déjà laîffe échapper fa feuille pri'fonnière ,
On fait avec l’acier une fente légère :
Là d’un atbre fertile on infère un bouton , ’
De l’arbre qui l’adopte utile nourriflon. i
Tantôt des coins aigus- entr’ouyrem avec force
Un tronc dont aucun noeud ne hêriffe l’ccôrce.
A les branches fuccède un rameau plus heureux,
Uientôt ce tronc s’ élève en arbre vigoureux;
Et fe coüvrantdes fruiis d’ une race étrangère,
Admire ces enfans dont il n’cft pas le pete,
PSlIÙjE, ( GéorgiqueS. )
De la Greffe par approche.
C ’eft la réunion de,deux troncs, ou de deux
branches qui fe joignent avec force ; il faut que
les troncs de deux arbres foient affez voifins 1 un
de l’autre & fe touchent en grolliflant ; & comme
la végétation fera égale en force, ils fe contre-
buttent mutuellement & s'identifient tellement
dans l'endroit de leur plus forte réunion , qu’ ils
ne forment plus qu’un même arbre. La preuve
eft , que fi l’on coupe dans le bas l’un des deux
pieds, les parties fupérieures végéteront & fui-
vront le cours des faifons. La végétation des
deux têtes ne fera pas aufli forte que fi les deux
pieds fubfiftoient, parce que les racines du tronc
coupées ou fuppriniées ne porteront plus la fève
à leur ancienne partie , & il faudra que celle du
tronc qui fubfifte, fe divife dans les deux têtes-,
qui languiront pendant quelques années ; mais
infenliblement l’équilibre fe rétablira par la distribution
égale de la fève.
La greffe Par approche compliquée s'exécute fou-
vent aufli-naturellement que la première. On
fuppofe que le tronc d'un arbre A ait été coupé
ou caffé par un coup de vent ; que le tronc d’un
arbre voifin , par polition naturelfe ou forcée ,
foit couché fur le premier & s’y appuie fortement
, il eft clair qu’à la moindre agitation du
vent ,. le bifeau de l ’arbre coupé froiffera &
écorchera le tronc de l’arbre B à l'endroit de
leur réunion La prefîion & l'agitation de celui-ci
endommageront à fon tout l’écorce qui couvre
la partie du bifeau de l’arbre coupé, & le bois
refera à nu. Les écorces de ces deux arbres agiront
de manière qu'infenfiblement les deux arbres
n'en feront plus qu’un ; Sc fi l’on retranche
le pied de l’un ou de l’autre, la végétation ne fera
pas détruite. Cette expérience réuflira mieux,
'fi.fur le tronc coupé C , on pratique une cav'té
proportionnée à la groffeur de l'arbre B , & dans
laquelle on le fera entrer avec un peu de force ,
& fi on affujettit les deux troncs d’arbres avec
une corde, après avoir enlevé l’écorce dé la
paitie qui doit être enchaffée dans l’autre. En
général, les méthodes dépendent toujours des
attires voifins.
On pratique aufli la greffe par approche , en
taillant le tronc A , en rabaiffant le tronc de
l’arbre B , en aiguifant celui-ci de deux côtés,
& en faifant entret cette partie aiguifée dans
l’incifion faite au tronc de l ’arbre A ; on peut
éga'ement fupprimer le pied que l’on voudra.
Voulez-vous opérer fur des branches faines ,
grandes , avantageufes dans la formation des
hayes ? Cette méthode confifte à donner à deux
branches de grofléur autant égales que faite fe
peut, la direction prefque horizontale, & dans