
gers & des arbres en caille. Cette voiture a un
avant-train , & elle eft élevée fur deux fortes
roues , dont l'eflieu paffe fous les brancards , &
s’ unit à une forte barre de fer placée par devant.
Chaque extrémité du chariot offre un moulinet
d’ où pendent des chaînes terminées par des
agraffes. Le moulinet de devant n’a qu’une chaîne,
te celui de derrière en a deux. Ce dernier moulinet
s’ôte pour que le chariot reçoive la cailfe.
On le charge par devant, après que l'agraffe qui
rembrafle, a été placée fous la cailfe , & on
tourne avec une barre de fer de trois pieds le
moulinet, afin d’y dévider la chaîne , jufqu’à ce
que la cailfe foit élevée de terre de fix à-fept
pouces. On lailfe enfuite dans un des trous du
mouliqet la barre de fer qui l’arrête , et on attelé
le limonier.
La même opération fe fait fur le derrière de
la cailfe , qui , élevée perpendiculairement ai)
milieu du chariot3 fans y toucher , part pour la
ferre où la cailfe doit être dépofée. Ici on la
met à fa place. Après avoir dételé les chevaux , ■
on ôte fecceflfivement les deux barres de fer
reliées dans les trous des moulinets , en commençant
par celle de devant ; alors la cailfe descend
du chariot fans fecoulfe.
Ce chariot eft de l’ invention de Laurent , célèbre
mécanicien , mort en 1773.
CHARIOT pour applanir & entretenir les chemins.
( Planche XII. y Ce chariot porte fur deux
rouleaux pofés de front, & parallèlement l’un
à l’autre , qui tournent fur deux pivots comme
la roue d’une brouette. Ces rouleaux font de fer
fondu , 8c ont deux pieds feize pouces de diamètre
5 ils font creux , & garnis par dedans de
fortes planches ; ils font traverfés par un fufeau
de fer , fur l’extrém'té duquel portent les quatre
planches qui foutiennent le corps de la charette ,
& quoiqu’elles n’aient que deux pouces d’épaif-
feur , elles font fi bien emboîtées , qu’on peut
mettre deflus tel fardeau qu’on veut. Les bouts
des pivots tournent dans une crapaudine quarrée,
de manière qu’on peut les grailfer aifément ; mais
il faut le faire fouvent, fur^out à l’égard des
pivots intérieurs , qui font ceux qui travaillent
le plus. Ces rouleaux facilitent le mouvement
de la charette , lorfque le terrain eft ferme &
uni, & applaniffent & affermiflent les chemins
par lefquels ils paflent, de même que les ornières.
11 eft vrai que ces rouleaux font ba s , mais
la petiteffe des pivots diminue le frottement,
ee qui eft un avantage confidérable.
Il y a derrière chaque rouleau un coûtre ,
dont l’ufage eft d’en détacher l’argille qui peut
s’y être attachée.
Le corps de la charette n’étant élevé que de
deux pieds fix pouces j au-deffus de la terre , devient
plus aifé à charger, & d-allleurs il tient
moins de place dans les rues.
Les rouleaux, en y comprenant les pivots ,
ne pèfent guère plus de la moitié des roues ordinaires
j c’eft pour s’en fervir avec un feul
timon & les employer à différens ufages, en fai •
faut quelque léger changement au corps de la
charette.
CHARMILLE ; c’ eft un jeune plant de char--
mes qu’on tire des pépinières , 8c qui fait les
plus belles paliffades. On donne aufti ce nom aux
paliffades même formées de charmes.
CHÀPvRÉE; c’ eft le nom de la cendre qui
ayant fervi à faire la leflive, a perdu en partie
1 acreté du fel que cette cendre confervoit en
provenant du bois. Elle eft très-propre non-feu-
îérrient, dans le jardinage, à mettre fur le pied des
arbres; mais encore , dans l’agriculture il eft utile
de la répandre fur les prés pour faire périr la
moulfe 8c les mauvaifes herbes, ainfi que pour
engraifier la terre , & faire avancer lés végétaux.
CHARRUES. Les premières charrues n’étaient
i d’abord qu’un morceau de bois dur , aiguifé par
le bout ; on l’a armé enfuite de cfiivre , 8c enfin
de fer. Il y a des différences très-marquées dans"
la conflruction & dans la forme des charrues
modernes en ufage dans les divers pays de
labour ; elles varient toutes , foit par la longueur
& la figure de la fléché, foit par le foc ,
par le coutre , par les manches , &c. Cependant
, comme il y en a quelques-unes qui font
meilleures que d’autres, à certains égards , ou
qui conviennent mieux , fuivant la nature &
l’efpèce particulière des terrains , il eft bon d’en
prendre une connoiffance générale..
La charrue (dit Mortimer, agriculteur anglois)
préférable pour les-terres aigilleufes , noires &
tenaces , eft celle qui eft longue , large , avec,
un foc épais 8c un verfoir quarré, qui enlève une
grande largeur de terre , qui a le coutre long &
un peu courbé, avec une oreille .fort grande,
un pied long & large,,pour faire un fillon profond.
La charrue pour les terres grades , blanches
ou grifes , n’a pas befoin d’être au (fi grànde que
ta précédente • elle doit être feulement un peu
plus large fur le derrière, & avoir un coutre
long & courbé, & le foc même avec une oreille
qui monte jufqu’au bras , & qui empêche le verfoir
de porter.
La charrue pourle fable ou le gravier rouge,blanc
ou pour telle autre terre légère, doit être beaucoup
moins pefante que la première > elle doit
tvoit le eoître plus mince Sc plus ïôUrbé* &
l'oreille moins large.
Ôn fe fert aux environs de Colchefter * ajoute
l'auteur anglois * d une charrue a roues , extrêmement
légère , avec laquelle on laboure avec
deux chevaux deux acres de terre par lour ; mais
il eft vrai que le terrain eft fort léger Ce qu elle
a de particulier * eft un verfoir de fer , evidé
en dedans * lequel retourne la terre infiniment
mieux qu’aucune autre efpèce de charrue.
La charrue dont on fe fert dans la province
de Lincoln , a une figure toute particulière ; elle
eft excellente pour les terrains marécageux, remplis
d'herbès , de joncs * & où il n’y a point
de pierres , à eau fe'de fon coutre & de la largeur
de fon foc * auquel on donne fouvent plus
d'un pied de large , qui eft extrêmement pointu.
On applique à cette- charrue un manche ou fou-
tien que l’ on h?u(Te ou baiffe par le moyen d un
coin qui empêche le devant de la charrue d enfoncer
trop avant dans la terre j d’autres coins
contiennent la partie poftérieure de le charrue.
Le coutre confifte en une roue tranchante , laquelle
coupe la racine des herbes en travers a
mefure qu’elle avance *- pendant que le foc les
coupe par le pied.
Les habitans de la province de Suffex ne fe
fervent que d’une charrue à une feule roué 3 ex trêmement
pelante * & d’autant plus mal aifée a
tramer 3 que le derrière en eft fort large.
Le terrain dés environs de Caxton , dans la
province de^Cambridge , ëft extrêmement argil-
feux & tenace, & parfemé de petites hauteurs
fur lefquelles on fème du bled. On met en prairies
les parties les plus baffes * qui dans les hivers
pluvieux font quelquefois fi inondees * qu on
Elle ëft de l’ invention d’El is , riche fermier de
Gaddenfden, dans la province de Heflforden eu
Angleterre.
La conflruction de cette charrue eft fi fimple,
que le moindre ouvrier peut la faire. Il faut feulement
ne fait comment y faire paître les beftiaux.Comme
il en coûterait trop pour y faite des faignées.
avec la bêché* les habitans du pays fe fervent
pour cèt effet d’une efpèce de charrue qui ne
diffère des autres qu’en ce qu’ elle eft plus forte
& plus ëpaiffe. Il y a une pièce de bois attachée
à la fléché * laquelle eft armée d’un coutrë , &
d’un autre fiché dans la fléché * lefquels font
courbés en dedans pour ouvrir la tranchée. Le
foc eft plat & fort large * & c’ eft lui qui ouvre
le fond de la tranchée. Le verfoir eft trois fois I
plus long que dans les autres charrues * pour
jeter la terre loin de la tranchée. Cette charrue,
ouvre une tranchée d'un pied de large au fond*,
d'un pied & demi de large au fommet, & d’un
. pied de profondeur. Il faut vingt chevaux pour
la tirer ; mais on eft fuffifamment dédommagé
de la. dépenfe par le fervice qu’on en tire..
C harrue e o u b l i . On voit dans la planche
IX , fig. 7 , cette double charrue * ainfi nommée*
pitee qu’êlle trace deux fille, ns à la fois.
obfèrver que les crans repréftntés par la
fig. 7 , foient près l’un de l’autre, parce que leur
ufage eft de régler la profondeur des filions, 8c de cônferver le niveau de la charrue. Dans
le cas où les bras font trop longs ', on peut Jes
raccourcir, proportionnellement au terrain qu oit
veut labourer.
( Gent. Mag. Feb. 1770.
C harrue angUife ,fans roues. Il s’eft fait de-
' puis quelques années un changement remarquable
dans la façon de labçurer les terres du Comté
d’Effex : il en coûte un quart de moins pour les
labours , & je crois , dit un fermier , qu’elles
font mieux travaillées, cultivées. Il fallait précédemment
quatre chevaux , un charretier-labpu-
reur 8c un conducteur, pour faire le labour d’ uti
acre dans un jour. Nous faifons , d it-il, le meme
ouvrage avec trois chevaux 8c un feul homme,
& lorfqu’on à de.forts chevaux , il n’en faut que
deux. 'Ces avantages réfultent d’une meilleure
conflruction de charrue & d’ une meilleure difpo-
fition dès terres pour le tirage. Il fuftira de donner
ici quelques indications fur les pièces qui cora-
pofent cette charrue améliorée. ( Voye1 pl. XL ,
fig. 1. )
i° . L’âge a fept pieds cinq pouces de longueur,
cinq pouces en hauteur fur quatre d’épaiffeur
latérale 5 8c à partir de l’ endroit où eft fixé le
contre , l’âge diminue d’épaifteur & hauteur ,
jufqu’à n’avoir plus que trois pouces fur ces deux
faces : à cé même point, l’âge eft un peu courbé
vers la terre.
2°. Le fep eft une pièce droite , longue de
trois pieds fix pouces , large de quatre pouces à
fa par lie antérieure , & de trois pouces à la
partië de derrière- fur quatre pouces & demi
'd’épaifteur dans toute fa longueur.
. Pour que l’âge 8c le fep foient placés comme
il faut, l’un relativement à l’autre , tirez une
ligne de la partie poftérieure 8c inférieure du fep
jufqu’aîi de (Tous' de la tête de l’â g e , comme la
ligne pondluée A B , & mefurez par cette ligné
la hauteur de l’âge ou fa diftance du fond du
fillon 5 il doit y avoir à la queue du fep quatorze
pouces de la ligne au-deftous de l’âge ,
& feulement douze pouces au-deffous de la tête
de l’ âge D à la ligne B. La pofition relative de
1 ces deux parties eft fi importante, que lorfque
celle que nous ccnfeilJons manque , la charrue
travaille mal : tout autre défaut dans cet infiru-
i ment peut être réparé 5 mais celui-ci ae le peut