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branches & réduire l ’arbre de manière qu*il1
prenne une forme avantageufe 8c régulière.
ÉCHAUDÉ 5 terme d'agriculture. On nomme|
bled échaudé celui dont le grain maigre , feç ^
ridé & flétri, contient peu de farine.
Duhamel dit que ce grain eft bon pour enfe-
mencer.les terres, attendu qu’il germe très-bien,
6 que ce défaut étant produit par des chaleurs
fort vives qui amènent le grain trop promptement
à maturité j on ne fer-oit pas fondé à regarder
cette maladie comme pouvant être héréditaire.
11 ajoute que> le bled échaudé fait de bon pain ,
&: que fa farine eft belle , mais en très-petite
quantité * tout le refte n'eft que du fon ; en forte
que deux facs de ce bled ne fourniffent quelquefois
pas plus de pain qu’un fac du même grain
qui n’a point eu le même accident.
ECHAUFFER un terrain. C'eft l’amender par
des engrais chauds & reôaurans.
ECHELLE j inftrument de jardinage, formé
de deux monta ns de bois traverfés d’efpace en
efpace par des bâtons nommés échelons , qui fervent
à monter & à defcendre.
L’ échelle la plus commode pour paliffer, eft
fimple ; elle a deux chevilles d’un pied, placées
à deux pouces de l’extrémité de fes montans.
Ses pieds font encadrés dans une boule de fîx
pouces de diamètre.
Les échelles doubles font compofées de deux
échelles qui s’élargiffent par le pied , & dont les
montans font unis vers le haut par un boulon de
fer. ( Voyei pl. XX III, fig. ié , ces échelles. )
Elles ont ordinairement neuf à dix pieds j elles
font aufli commodes pour tailler les arbres en
buiffon & cueillir les fruits, que pour tondre les
paliflades.
On nomme échelles quarrées ou échelles chariotes
les échelles dont la hauteur d’environ quarante
pieds, font portées }fur quatre roues, & ont
plufieurs repos ou plate-formes fur lefquelles fe
place l’ouvrier.
' E chelle , nommée vulgairement éckarajfon.
Elle n a qu’un montant traverfé par de fortes,
chevilles. Afin de l’empêcher dé tourner , oh
donne à fon pied upe double ajouture , ou un
talon formé quelquefois par fes, échelons. Le
montant de cette échelle eft ordinairement de
bois de frêne ou d’ormeau, qui eft pliant & peu
caftant. On peut aufli employer le fapin.
Cette échelle, \ a plus fimple de toutes, eft
portative , peu c^ûteufe, & très - utile pour
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cueillir des fruits ou des feuilles fur de grandi
arbres.
i|E CHENILLER ; c'eft ôter les chenilles fi
fineftes aux arbres, & détruire les nids que ces
infeétes attachent aux branches; Le tems de
l’hiver eft le' plus propre à cette opération j mais
ii faut encore y veiller au printems. Comme il
eft impofiîble d’atteindre également par - tout
avec les mains , lorfque les arbres font étendus
& fort élevés , oh fe fert alors d’un éche-
nilloir.
ÉCHENILLOIR, ou ECHENILLIER ; inf-
trumeni de jardinage : c’ eft un bâton gros comme
le pouce 3 de deux pieds de long , qui par fon
extrémité eft garni débourré ou de crin recouvert
avec du chamois. Un homme, a^ec une
échelle, dans l’ arbre , tape avec ce bout ainfi
garni fur chaque branche, lorfque les cheniÜes
font éclofes, & fait tomber à terre tous ces in-
feéfes qu’ enfuite on écrafe : au moyen de cette
garniture , on n’appréhende pas d’endommager
la peau des branches. On recommence de la
forte tant que les chenilles continuent à éclore.
On appelle encore échenilloir une forte de cir
féaux montés fur un long bâton. ( Voye^ planche
X X IV , fig. 29. ) A la partie fupérieure des ei-
feaux eft attachée une corde qu’on tire pour
ouvrir ces cifeaux; & quand on a placé fur la
partie inférieure la branche cù eft Je paquet de
chenilles, on lâche la corde , à l’inftant la branche
eft coupée par le tranchant dé l’outil. On
ne tarde pas à brûler ces paquets de chenilles
qu’on a fait tomber.
Il y a diverfes autres fortes ' d’échenilloirs ; un
entr’ autres qui eft monté aufli au bout d’un long
bâton, & lequel eft en bec renverfé, avec un
double tranchant en-deflus & en-deflous. Par
fon moyen on coupe la branche où eft le paquet
de chenilles. Ce font les1 coutelliers qui fabriquent
cette dernière efpèce d’échenilloir.
L 3échenilloir fert encore à couper ou élaguer
les petites branches qui font à une certaine
hauteur.
ECLAIRCIR un plant. C ’e ft, lorfqu’il eft
trop dru & trop épais, en ôter le fuperflu qui
l’empêche de profiter-^ ce qui lui eft nui-
fible.
On éclaircit encore un b ois, une pépinière,
en abattant les arbres les plus foibles ou les
moins vénans , afin que les autres profitent
mieux.
ECLATEMENT d3une branche d3arbre. C ’eft
un moyen , fuivant Roger Schabol, de dompter
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Zz réduire les branches intempérantes, & les
bourgeons fougueux d’un arbre qui, s’emporte.
Cela fe fait en pliant, comme fi l’on vouloit
caffer tout-à-fait, & fi-tôt que la branche ou le
bourgeon a craqué , l’on s’arrête & l’on rapproche
enfuite les parties disjointes qu’on lis
enfemble avec ofîer ou jonc, & un peu d’onguent
de S. Fiacre. Par ce moyen , la branche
eft domptée & ne meurt pas.
ËCLISSE| petit morceau de bois plat & mince
dont 011 fe fert dans le jardinage comme en chirurgie,
pour foutenir &, garantir des fraâures,
en aflujettiffant les branches fêlées, & facilitant
leur repiife.
ECLUSE j c’eft un rempart c.onftrtiit en maçonnerie
ou en charpente , à l’effet de contenir
les eaux & de les empêcher de luivre leur pente
naturelle. Les éclufes des canaux vde navigation
fervent à forcer les eaux à monter & à s’élever
dans les endroits où elles ne feroient point allez
hautes pour foutenir les bateaux. Ces grandes
éclufes ont différens noms, fuivant la forme de
leur conftruction. On les appelle éclufes quarrées,
eclufes a vannes , éch fes a tambour.
On conftruit aufli de'petites éclufes, foit pour
retenir les eaux dans les étangs 8c les vider enfuite
dans les prairies , foit pour contenir les eaux
dans les rigoles qu’elles ont creuUes & les forcer
enfuite à en fortir pour des inondations artificielles
> foit enfin pour arrêter l ’eau à volonté,
©u pour déterminer fon cours-lorfqu’on la deftine
à mettre en mouvement la roue d’un moulin.
Ces dernières éclufes font la plupart de fîmples
coulifles qu’on élève à différentes hauteurs, félon
la quantité d’eau qu’on veut laiffer palfer.
ECOBUE ; inftrument d’agriculture &: de jardinage.
C ’eft un inurument de fer qui eft recourbé
à-peu-près comme une houe, & qui a
un long manche de bois.
v C et outil a feize pouces de long fur huit 8c
demi par en-bas , d’où fa largeur commence à
diminuer jufqu’auprès du manche , où elle eft
réduite à trois. Le fer, fuflifamment épais, eft
renforcé dans Je milieu, 8c coupant par en-bas.
Le trou, pour paffer un manche d’environ trois
pieds , eft rond, & a deux pouces de diamètre
en-dedans.
Ué.cobue eft de l’invention de Turbilly, fondateur
des fociétés d’agriculture en France. Son
ufage a paffé de l’Anjou par-tout ailleurs ,. ou
l’on a reconnu fon utilité pour peler les terrains
couverts de brouffaifl.es & de bruyères.
ÉCORCER ; c’eft enlever Y écorce du bois 5
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. opération qui fe pratique dans le tems le plus
fort de la lève fur les arbres dont Xécorce eft
utile, comme celle du „chêne , du tilleul, de
l’auné. C ’eft aufli un très-bon moyen d’augmenter
; la force 8c la durée du bois, lorfqu’on ne l’abat
qu’après qu’il a féché totalement fur pied.
ECUSSON } dans le jardinage, ce terme, fe
dit des greffes. La greffe en écujfon, autrement
dit à oeil dormant, fe lève fur une branche pour
l’appliquer fur un autre arbre, & elle eft affez
femblable par fa figure à Xécujfon des armoiries
du blafon.
On nomme proprement écujfon, un oeil levé
fur un jet de l’année d’un arbre dont on veut
multiplier t’efpèce. Il faut choifir un jet qui ait de
bons boutons à fruit, les yeux bien formés , 8c bien nourris. Le bouton doit fe trouver au
milieu de Xécujfon ou du petit morceau d’écorce
féparé du bois.
EFFEUILLER ; c’e ft, dans le jardinage, fup-
primer habilement les feuilles qui peuvent s’op-
pofer_ à la maturité des fruits à leur beau
coloris.
On ne doit jamais, dit Schabol, arracher les-'
feuilles, fi ce n’eft aux branches ou rameaux
inutiles ; mais les couper à moitié ou vers la
queue à ceux des bourgeons dont on attend du
fruit, ou fur lefquels on prévoit qu’on taillera
l’année fuivante. On coupe ces feuilles avec l’ongle
ou avec des cifeaux. ,
Dans le jardinage ,. c’eft affez la coutume ,
ajoute Schabol, à'effeuiller les raifins pour les
avancer 8c leur faire prendre couleur. 11 eft même
des jardiniers qui les effeuillent au point qu’il ne
re je pas une feule feuille. Mais au’arrive-t-il ?
' C ’eft que les raifins ceffent- de profiter, qu’ils
n’ont plus de g o û t, qu’ils fe fanent & fe
vident.
Le même .inconvénient arrivera pour les pêches
& pour certains légumes, fi l’on n’a pas foin
delaiffer autour du fruit ou dans le voifînage des
feuilles pour fervir d’auvents & de parafais.
EFFONDRER la terre ; c’eft la creufer en
fond , afin que s’il y a du tu f, du fable , de
la glaife,des pierres, des cailloux, de la craie, Scc.
on les enlève pour y fubftituer de la bonne
terre.
EFRITER ; en terme de jardinage, c'eft
ufer, appauvrir, épuifer un terrain. On le die
des plantes dont les racines, trop multipliées,
» mangent la terre 3 8c de la terre même qui eft
dénuée de fucs, parce qu'elle a trop rapporté
I fans être amendée.