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afin que la terre puiffe palier au travers ', & que
les pierres relient en deçà au bas dë la claie. On
ne doit jamais planter ni remuer les terres pù il
y a des pierres 8c des cailloux , fans pafler à la
claie.
PATTE-D’OIE ; oti dëfigne par ce nom plusieurs
allées d’un bois , ou des avenues qui
aboutiffent toutes à.un centre commun, en delli-
nant en quelque forte ou imitant la patte déun .
oie,
Ces allées ne doivent occuper que la moitié
de la circonférence d’un cercle.
*
PEAU; c’eft dans les plantes ce qui fert d’en-
véloppé à toutes les parties intérieures qui com-
pofênt les plantes. Les racines , les branches ,
les fleurs, les bourgeons , les feuilles1, les fruits
& les graines ont toutes des peaux particulières.
Les peaux des plantes ont divers ufages. C ’eft
d’abord pour contenir toutes lfe parties internes
& leur fervir de robe , d'étui, de fourure ; &c.
enfuite pour parer tout c e . qui pourroit endommager
toutes les parties internes que ces peaux
renferment. C’eft encore pour fervir à ce qu'on
appelle la tranfpiration & la refpîràtion. Toutes 1
les peaux des plantes font ciiblées de pores ou
de petits trous imperceptibles par lefquels l’ air
pénètre , les rofées s’inftnuent, 8c aufli l’air en
fo r t , le foie il 8e l'air en pompent l’humide qui
leur eft rendu par les rofées 8e l'humidité de la
nuit.
Il n’y a'point de peau dans les plantes qui ne
foit double. Toujours il y a urté'première peau
qui eft étendue fur la fécondé ; 1a première eft
fort mince , à caufe de quoi on la nomme pellicule
, puis une autre fur laquelle cette petite
peau eft collée.
Les peaux des arbres font différentes de ce
qu’ on nomme .écorce. On appelle communément
ecorce cette partie extérieure des arbres qui a
été peau en fon teins, & qui par la fuite eft
devenue fendue dé routes parts, 8e écailleufe,
ou toute par écailles. De ces écaillés la nature
fe débarraffe peu-à-peu en les pouffant dehors
par parcelles ; mais fur ces écorces écailleufes
il y a toujours une peau qu’ on appelle fur-peau,
épiderme , ou peau de deffus ; puis il y, a la
peau appliquée fur le bois , ou fur la partie fo-
lide de la plante. ( Schabol. )
PELER ; c’eft en terme de jardinage, enlever
des allées d’un jardin, de la terre ou de l’herbe ,
avec la bêche ou la pelle.
Peler j c’eft aufli enlever de U terre des
carreaux de gazon.
P E L L E , i n f t r u m e n t d e j a r d i n a g e . ( E ’ b y e p
p i . X X I I I . ) C ’ é f t u n o u t i l d e b o i s p l a t 8 c ' l a r g e ,
u n p e u c r e u x d a n s l e m i l i e u , a v e c d e u x r e b o r d s
a u x c ô t é s 8 c u n m a n c h e . O n s ’ e n f c r t , e n t r , e
a u t r e s u f a g e s , p o u r r e m u e r l e b l e d .
On Remploie principalement pour vider là
terre des f o f f é s , & à la charger dans des tombereaux
quand elle a été fendue 8c divifée par la
pioche'ou par- la bêche. Le manche &c le corps
de la pelle de bois font d’un feul morceau de
chêne ou de hêtre.
Il eft de? pelles de fer applati fort mince",
ayaht une douille aufli de" fer 8e un manche de
bois. Elles font d’une grande utilité pour enlever
la terre meuble.
On fait aufli pour le jardinage des pelles qui
font en fer avec un manche de bois ; il ne faut
pas les confondre avec les bê hes qui font différentes
& pour un ufage différent.
PEPINIERE ; o r i g i n a i r e m e n t c ’ é t o i t un l i e u
c o n f a c r é à l a f e m e n c e d . s p é p i n s p o u r y é l e v e r
d e s a r b r e s p r o v e n a n s d e c e s p é p i n s ; m a i s à p r e -
f e n t c ’ e f t u n e n d r o i t o ù l ’ o n é l è v e t o u t e s f o r t - s
d ’ a r b r e s , d ’ a r b r i f f e a u x 5c d ’ a r b u f t e s f r u i t i e r s 8 c
n o n f r u i t i e r s .
Le- terrain une pépinière doit être neuf, plus
fée qu'humide , moins bon que celui où l'on
plante ; . il doit être être expofé au levant 8c fitué
fur un coteau. On diftribue le terrain d’une pépinière
en différentes parties relativement à la
diverfité de culture , & à la variété des plants
qu'on fe propofe d'y élever.
Les arbres fruiti rs font un des principaux
objets 4’une pépinière ; on y plante des fauvageons
fur des âligneméns tirés au cor 'eau, on les greffe
au bout de deux ou trois ans ; on les laboure
trois fois par an légèrement au crochet, préférablement
à la bêche qui endommageroit les
jeunes racines , 8c on a foin d’arracher les mau-
vaifes herbesffans celle rënaiffantès. Dans le mois
de février on arrête la tige des arbres fruitiers ,
félon leur deftination , pour leur former une belle
tête. Les jets qu’elle pouffera feront dilpofés au
mois de mai pour la- taille de l’année luivante.
C ’ eft alors qu on élague les jeunes arbres 8c qu’an
retranche ou qu'on raccourcit leurs branches
folles 8c fuperflues.
On fème à champ les pépins de poires ou de
pommes en automne ou au printems ; au premier
cas, on les couvre de grande paille, ou de fu-
•mier pendant l’hiver ; s'ils lèvent trop dru, on
les éclaircit, 8c on les tient éloignés d’environ
trois pouces l’un de l’autre.
Quand ils font affez forts , on les tranfplanteà
deux ou trois pieds de diftance.
P E R
On peut aufli avoir de petits fauvageons, tirés
des bois, enlevés avec toutes leurs racines , 8c
les planter en pépinière, à la d.ftance de deux ou ;
trois pieds.
Tous les beaux fauvageons qui viennent au
pied des arbres dans les jardins, fe tranfportent
aufli dans la pépinière.
Suivant Schabol, les arbres greffés fur fauvageons
8c cultivés fuivanc fa méthode , donnent |
abondamment des beaux 8c bons fruits ; il les
préfère aux arbres greffés fur cejgnaflier,-
Ceux qui’ veulent avoir des greffes fur coi-
gnaflier peuvent mettre dans leur pépinière les
rejets que l’on trouve au pied des arbres greffés
fur cette efpèce ; ou bien une mere coigi^aflë ,
ou tronc de coignaflier, que l’on coupe à ! aie ■
terre au printems ou en automne, fur lequel
repouffent de petites branches que l'on couvre
de terre l’ année fuivante , 8c dort on ne laiffe
à l’air que l’extrémité , depuis trois doigts juf-
qu’à un demi-pied, fuivant la force, longueur
8c vigueur de la branche. Pendant l’ été , ces
branches s’ enracinent ; 8c en automne on les
^détache de la mere - coignaffe pour les planter
dans la pépinière.
On.ne doit jamais arracher ni çouper les racines
des arbres que Ton tire de la pépinière.
PÉPINIÉRISTE ; jardinier qui cultive Jes arbres
d’ une pépinière, 8c qui en fait commerce-
Quand on achète des fujets, chez les.pépinie-
riftes , il faut bien prendre garde fi la greffe eft
à quatre, cinq ou lix pouces du tronc. Une des
fupercheries de ce commerce eft de greffer pref-
que dans le tronc , pour que le jet en foit plus
gros , plus nourri 8c plus apparent.
PERCER ; ce terme-eft employé, dans le jardinage
en parlant des plantes en caiffë quel'on
arrofe. Quand on veut arrofçr des orangers à fond,
il faut lesbaigner 8c les percer, c’eft-à-dire jufqu'à
' c e que l ’eau paffe à travers les joints, de la caiffe
par en bas.
PERCHÉE ; on entend par ce mot , la ’ma-
. nière de paliffer la vigne latéralement, au lieu de
l’ attacher perpendiculairement.
Suivant cette pratique qui confifte à allonger
extrêmement ffs bourgeons., la vigne profite
merveilieufement, 8c dans Tefpace de cinq à fix
ans, on eft obligé de mettre les ceps à vingt-
quatre pieds.
PERCHI; clôture qui fe fait à la campagne
avec des perches , les unes mifes 8c fichées, d un
pied dans la terj^e, 8c épaiffes d’environ huit à
P I L r;p
neuf pouces ; les autres mifes en travers à la
même diftance , en forte qu'elles font des mailles
8c empêchent que les hommes ni les gros animaux
p uiffent entrer dans un clos ainfi fermé par
des perphes.
PERDUE. ( branche ) On nomme ainfi des
brindilles placées derrière les branches des arbres
en efpalier , 8c qu’ on épargne foùvent à la taille ,
fansmême les raccourcir. Les flems y étant abritées
, réliftent mieux aux intempéries de l’air que
celles qui font plus expofées.
PERPENDICULAIRE ; dans le jardinage, on
nomme branches perpendiculaires celles qui montent
droit , Toit de la tige , foit du tronc de
l’arbre. On les nomme encore branches verticales.
Ces branches dans les arbres dévorent toujours
les latérales 8c lés obliques. Jamais , dit Schabol,
il ne faut laiffer que des branches obliques 8c
latérales à tous arbres fruitiers en efpalier 8c en
contre-efpalier. Quant aux branches perpendiculaires
qui croiffent fur les obliques, comme elles
ne le. font pas directement ni primitivement ,
elles ne peuvent emporter la lève à moins qu'elles
ne fuffent branches gourmandes , alors ii elles
font mal placées on les fupprime.
PIC , inftrument de labour ; outil de fer pointu
8c acéré, emmanché d un morceau de bois rond
de deux pieds 8c demi de long. Le pie eft tres-
I commode pour remuer la terre dure 8c pier-
reufe.
PIED ; c’eft la partie d’en bas de la plante ,
& à la fuperficie de la terre , où eft la jonêtio»
du tronc avec la tigp.-Oh.dit -le pied d’un arbre,
,un pied, de vigne , &rc.
Ce mot pied en jardinage , fe prend aufli très-
fouvent pour la plante toute entière. Ainfi on dit
.un beau pied d'arbre , un pied de frailier, un
pied d’oeillet, &c.
PIERRE NAXIENNE , ou.pierre a aiguifer
dont les couteliers, font beaucoup d’ufage ; elle
éft aufli très - uéceffaire aux jardiniers pour re-
paffer leurs ferpettes & autres petits outils, en y
répandant un peu d’huile.
PIEUTRER ; terme d'agriculture , ufité dans
quelques cantons ; il lignifie paffer le rouleau fur
les terres.
PILASTRE de treillage ; corps d'architeêlure
long 8c étroit, fait d’ échalas en compartimens ,
pour dé.cprer.les .portiques .& cabinets de treillage
dans les jardins.-
PILE ou M eule de eumier. C ’eft un tas de