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des figuiers domeftiques. Certains moucherons
dépofent leurs oeufs dans les figues d'automne 4
& y engendrent de petits vers. Les mouches qui
en proviennent , piquent en odtobre & en novembre
les figues d'hiver , & alors celles d'odlo-
bre tombent. Celles-là renferment jufqu’en mai
les oeufs de ces moucherons , & c'eft dans ce
mois que les figues'du printems commencent à
paroître. Parvenues à une certaine groffeur,
elles font piquées à Toeil .par les moucherons
élevés dans les figues d'hiver. En juin & juillet ,
quand les vers font près d'en.fortir fous la forme
de moucherons j les payiàns les cueillent , & les
portent fur les figuiers domeftiques. Lorfque cette
opération eft faite à te ms , les moucherons for-
tent de ces figues printannières , & entrent par
l'ombilic dans les figues domeftiques , qui font
alors greffes comme des noix, & ils y dépofent
leurs oeufs. Il paroît que l'augmentation de groffeur
que ces vers procurent , dépend d’une extra-
vafion de lue , à en juger par les gales que leur
piquüre occafionne. Les figues caprifées ne font
jamais aufti bonnes que les autres. Les habitans
de l'Archipel font leur principale nourriture de
ces fruits fecs , avec un peu de pain d'orge ,
après les avoir faiepaffer au four. ( Dicl. du Jardinage
j par M. D. )
CAPSULE. Ce terme , qui lignifie petite
bourfe , défigne, dans les fruits à pépins , la petite
loge qui renferme le pépin. EHe—fe trouve
toujours au milieu de l'interieur du fruit. Cette
petite loge ou cloifon eft féparée par une double
membrane parchemineufe 3 en- forme de petites
écailles concaves.
CARIE 5 c'eft la pourriture qui attaque les
corps ligneux. Cette maladie des arbres eft cau-
fée par une feve viciée qui altère & excorie
l'écorce y le parenchyme 3 la partie ligneufe &
la moelle. Indépendamment du dommage que ;
les arbres reçoivent d'une fève viciée , ils le,
carient très-fouvent , lorfqu’ils ont éprouvé des*-
plaies qui deviennent de plus en plus profondes,
étant expoféesàux pluies, aux rofées , aux gelées
& au foleil.
La carie eft fouvent aufti occafionnée ou entretenue
par la gomme des cerifiers , pêchers ,
abricotiers , pruniers , ainfi que des arbres appelés
réfineux , lorfque la feve. eft déplacée &
qu'elle* n'a plus fon cours. Pour s'oppofer aux
progrès de cette humeur vicieufe , & empêcher
qu'elle ne ronge la branche , il n'y a qu’à
ôter foigneufement la gomme, & le mal celle.
CARRÉ ; divifion qu'on fait dans les compar-
timens d'un parterre avec du buis ou des planches
, pour y planter des fleurs.
Les carrés d’un potager font partagés en plan- \
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ches, & bordés de différentes plantes ; quelquefois
aufti ces carrés font renfermés feulement
par des allées.
CARREAU ; planche oblongue d’un potager.
Les jardiniers dirent qu'ils mettent, l'h iv a leu rs
légumes en carreau 3 lorfqu’ils les. plantent dans
. un coin tout près les uns des autres.
CARREFOUR ; c'eft la place où aboutirent
& fe croifent plufieurs allées dans les bois &
dans les bofquets;
CARRELET ; c’ eft une lime d’acier faite en
triangle , pour, ©ter au fer les inégalités de la
forge. On fe fert du carrelet dans le jardinage,
pour ouvrir les dents des feies à main.
CARRIERE j nom que l’on donne à cette partie
des poires où s’amaflent plufieurs petits
noeuds qui femblent ne former qu’une pierre
vers le centre du fruit. Ces noeuds fe forment
aufti dans la pulpe. Ce s pierres ne font rien autre
chofe que plufieurs parties de fuc endurcies
& coagulées par précipitation , de la même maniéré
que celles qu'on voit fouvent dans plu-
fieursihqueurs. I e-plus grand nombre des poires,
fur-tout les poires fauvages , ainfi que le fruit
du coignaflier , font fujets à avoir des carrières.
CASSER un rameau de la pouffe c'eft 3 dans
le jardinage , rompre & faire éclater à deffe'n
un rameau- ou une branche de la pouffe précédente
, en appuyant avec le pouce fur le tranchant
de la ferpette.
Cè caffement , dit R#ger de Schabol, doit
être fait environ à.un demi-pouce de l'endroit,
où le rameau qu’on caffe a pris ffififfance, directement
au-deflus de ce qu'on appelle les fous-
yeux. En caffant de la forte , à la fin de mai juf-
qu'à la mi-juin & par-delà encore , on eft af-
furé que des fonsyeux il pouffera infailliblement
ou une lambourde , ou une brindille , ou des
.boutons à fruit pour les années fuivantes , &
fouvent toutes ces trois chofes à un même arbre.
Au refte, ce caffement n'a lieu communément
que pour les arbres qui-donnent des fruits
à pépins.
Le caffement a lieu quelquefois aufti à l'égard
de certains bourgeons & des gourmands en bien
des occafîons. Cependant quelqu’un qui cafferait
fans réferve , ferait sûr d'avoir des fruits à tout ,
rompre ; mais il épuiferait bientôt fes arbres, 3c
la ftérilité fuccéderait à l'abondance.
CATAPLASME ; on donne ce nom dans le
jardinage à une emplâtre de bonze de vache,
ou de terreau gras , ou de bonne terre .qu’on
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applique fur les plaies des arbres. C ’eft aufti ce j
qu’on nomme onguent de Saint Fiacre. W:
CAUTÈRE. C ’eft , dans Je jardinage, une
ouverture qu’on fait dans l’écorce d un arbre
ou d’une branche , afin de faire percer des
boutons aux endroits où elle en eft dénuée , ou
afin dé renouveler .& de purifier la feve. Il faut
nue la partie de l’arbre fur laquelle on applique
le1 cautère , foit v iv e , qu’elle ne foit point ni'
feche, ni trop vieille, ni écailleufe. Voici comme
on pratique ordinairement le cautère. Il Ce
fait par une incifion de trois pouces .de long
dans l’écorce, dans laquelle on met un morceau
de bois fec de la même longueur, taillé en
eoin : on lève le coin tous les trois jours, on
effuie la plaie avec un linge , Hf. on remet te
coin. On ne fait jamais qu’une inciiion de cette
forte à la tige , & une à chaque branche. Quelquefois
cette plaie ne fuinte point dans les arbres
à pépins, mais l’effet n’en fuit pas moins te remède.
On retire ce coin au bout de trois fe-
maines. Cette opération Ce fait depuis 1e printems
jufqu’au comme ncement de juin.
CENDRE; fubftance terreftre & Câline, qui
refte après que les végétaux font brûlés. On
s’en fert dans, l’agricuiture comme d’amendement.
On fe fert aufti de cendres minérales pour amender
les terres.
CEr Æ a U ; c’eft un cercle de bois qui fert
à lier les tonneaux. Dans 1e jap dinage, on fe
fert aufti de cerceaux pour former tes arbres &
pour tes dreffer. On ne parvenait autrefois que
fort imparfaitement, pendant nombre d’années ,
à former tes arbres avec la ferpette ; on était
forcé de leur ôter quantité de bois, & de tes
taillader continuellement ; durant tout ce tems-
]a on. n’avait prefque point de fruit ; d’ailleurs
on affligeait les arbres par quantité de coupes
- gt de plaies qui leur étaient extrêmement nui-
übles. Mais avec le fecours des cerceaux , on
leur fait prendre une figure convenable , &
quand les branches ont pris leur p li, on les
ote. Ce qui n’empêche point les arbres de porter
fruit, 1 & comme on ne tes tourmente point
par des incifions réitérées, & aufti parce qu’on
.leur ôte peu de b o is , ils groffiffent prodigieu-
fement de la tige.
Toutefois on obferve que les cerceaux ne font
réceffaires que pour tes feuls arbres de figure
baroque, qui pouffent follement. Quant aux arbres
qui fe portent bien , les cerceaux font
inutiles.
On emploie des cerceaux à futailles pour tes
• petits arbres ; des cerceaux à demi - muid & à
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muid pour les forts arbres 5 & pour certains arbres
très-forts, tout-à-fait déjetés , des cerceaux
à cuve. ""
CHAMP} (Semer à ) fe dit de la façon de
femer à la volée , en jetant fa graine & l’éparpillant
de toutes parts : c’eft ainfi qu’on fème la
bled.
Fumer a champ. Ç ’eft couvrir de fumier toute
la fuperficie de quelqu’ efpace de terre; C ’eft la
différence de fumer par rigoles ou ce qu’on appelle
à vive Jauge.
CH ÀN C I} on nomme racines ckancies celles
qui étant éclatées-, fe moififfent en terre , & où
fe forme une humidité blanchâtre , qui les fait
noircir en dedans , &. pourrir. Beaucoup de
jeunes arbres périffenc lorfque leurs racines font
chancies.
Les racines fé chanciffent encore , quoiqu'elles
ne foient pas éclatées , quand l'humidite de la
terre eft trop grande , ou quand les vers ou
d’autres animaux les rongent} enfin quand , en
labourant, on les atteint avec les outils & qu'on
leur fait des bieffures.
C hanci } ce mot fe dit particuliérement des
parties du fumier qui commencent à blanchir,
& où fe forment des filamens regardés comme
la femence de champignons. Pour obtenir ce
chanci, on a foin que le fumier foit dans un tas
ou fur une couche bien fèche.
CHANCRE; c'eft dans les plantes uneefpèce
d’ulcère malin, foimant june forte de galle cau-
fée par une humeur âcre & mordante , & qui
détruit peu-à-peu la fubftance intérieure d'une
branche ou même d'un arbre.
Les chancres des plantes font plus ou moins
confidérables ; ils attaquent indifféremment toutes
fortes d'arbres & de plantes ; mais les arbres
gommeux y font plus fujets que d’autres.
CHAR IO T, infinimentJde jardinage. ( Voyc^
pi. XXIII, fig. 14. ) C ’eft une efpèce d'échelle
portée fur quatre roues, & ayant des repos oh
des paliers faillans fur lefquels fe place le jardinier
élagueur d'arbres. On monte fur le chariot
par une échelle fi triple qui y efi: adaptée, he chariot
eft entretenu par de fortes traverfes , en
force que fon écartement eft, toujours le même ;
on le roule à mefure que l’élagueur avance fon
ouvrage , fans qu'il foit obligé de defeendre.
Cette forte de chariot a d'ordinaire quarantepieds
de haut.
C h a r io t , autre infiniment de jardinier, eft
une voiture qui fert pour le tranfporc des oran