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plein-vent les -auroient bientôt couverts .par leur
étendue.
Dès que l’arbre eft planté on le foutient par
un tuteur. J^oyei ce mot.
La diftance entre chaque arbre doit setendre:
en tout fens. Elle ffe règle au cordeau par ptefl.
lignes que l’on trace à ou .14 pieds , plus ou
moins, éloignées les unes des autres , fuivant
la diftance que l’ on doit donner d'un arbre à
l ’ autre.
Sur ces lignes, on fait les trous , ou vis-à-
viis les uns des autres, ce -qui s’appelle planter
en échiquier; ou ces trous font en quinconce.
P ’oy.e^,ce mot.
On laille au moins quatre, cinq ou fix pieds
de tige à Un arbre à haut-vent 3. après qu’ il eft
planté; on ne l’ étête qu’au printems, quand on
a planté en octobre.
Sur la tête ainfi coupée} vous élevez deux ,
trois ou quatre branches au.plus.
Dans le cas, où la tête de l’arbre eft formée
avant la plantation 3 vous rafraîchiffez feulement
les branches de cette tête 3 & vous n’en laiffez
que deux ou trois des mieux venues & des plus
propres à donner un bel ordre.
Il faut donner au pied du plein-vent, la culture
, les labour 8e fumier convenables,
:Si quelque branche s’emporte trop par la fuite,
il faut en diminuer 3a fougue. Voye% ce mot.
Quoiqu’il n’y ait aucune taille annuelle à faire
fur les arbres à haut-vent / l e jardinier foigneux
ne laifle pas que de les vifiter tous les printems,
pour en retrancher les branches mortes ou pé-
tiffantes , pour enlever les mouflesnettoyer les
chancres & fupprimer les branches qui font un
mauvais effet.
On peutaufli planter des arbres à demi-tige,
dont on élève la tête en buiffon , & même-en
efpalier 3 pour * former des allées s non moins-
belles & plus profitables que des allées de charmilles.
, VERMINE; nom colle&’f donné à tous les
infeètes qui font les fléaux des végétaux , tels
qutî les pucerons , les fourmis, les tigres .les
mouches, &c.
■ VERRUE ; excroifcence qui naît fur l’écorce
des arbres. C ’eft une efpèce de boutôn qui provient
de la furaboridauce de la fève:, lorfqu’elle
(emporte plus fur une branche que fur une
autre.
VERSÉ ; ( bled) D§ grands vents ou des
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pluies abondantes font; incliner plus nu moins
les tuyaux du froment & des plantes fromen-
tacées.
On ne peut exactement nommer bleds verfés,
ceux qui étant expofés au vent du couchant ,
penchent fous le poids des épi s. La récolte n’en
fouffre point.
Les bleds Amplement penchés continuent à
croître en cet état ; ils s’allongent ; les épis
grofliffent, fe remplirent également de grain
jufqu’àla pointe 3 & ces .grains font foffifamment
pourvus de -fobft-ance farineufe , qui eft bonne
& très-nourriffante. Ainfi 3 tout n'éprouve aucune
perte 3 & cette fituation des tuyaux n’interrompt
point 3 comme dans les bleds verfés, les
fondions des focs nourriciers. Si la végétation
étoit interrompue , les plantes ne feroient point
de tels progrès.
La nouvelle culture de Tull , agriculteur an-
glois 3 procure l’avantage de pouvoir fouvent
remédier au verfement des bleds. En réchauffant
promptement les plantes , on leur communique
une vigueur qui les rétablit 3 8c qui les rond
outre cela capables de réfifter enfuite aux mêmes
accidens qui lesavoient couchés. D’ ailleurs,
l ’air qui traverfe les rangées , durcit la paille > 3c
ainfi la rend plus capable de réfifter au vent.
Au reftè , de Châteauvieux 3 habile agriculteur
3 en convenant que les bleds de la nouvelle
culture ne font pas abfolument en état de réfifter
aux vents d’ une extrême violence , accompagnés
de pluies abondantes 3 affure que l’état
de ces bleds médiocrement verfés > bien loin
d’être préjudiciable aux .grains 3 leur eft très-
falutaire, for-tout dans les années pluvieuses,
ou dans-celles où il forvient des roféeç. froides
dans le tems de la maturité. L’inclinaifon des
tuyaux n’eft pas même, dit-il, un obftaçle qui
empêchât un lâbqureur_ adroit 8c attentif à fon
i travail de donner encore un labour fi on le ju-
geoit néeeffaire. Ge cultivateur l’a 'fait exécuter,
fans qu’aucun épi en ait été détruit ou gâté.
VERJUS ; nom qu’on donne au raifin encore,
verd & à la liqueur qu’on en exprime.
Il y -a aufli quelques efpèces de raifins auxquelles
on donne proprement le nom de verjus.
La culture qui convient au verjus eft pareille
à celle des autres vignes. La taille eft la même,;
8c il n’ y a que le tems de les cueillir qui diffère
de celui des autres raifins bons à manger.
V ER TU G AD IN ; terme de jardinage. Il fi-
gnîfioit autrefois un'glacis de gazon en amphithéâtre
3 dont les lignes circulaires qui le renferment
ne font point parallèles.
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VEULE. (; terre ) C’ eft une terre foible 8c fans
vigueur , qui eft trop légère , & qui n’a point
de corps. On appelle arbre vente , celui qui eft
trop menu pourfa^ hauteur; on nomme aulïi veule
une branche élancée 8c trop, foible pour porter,
du fruit. „
VIERGE, {terre) C ’eft une terre neuye qui
n’a point encore rapporté ; telle efti celle des
terrains où l’on fouille profondément.
V ie r g e , {vigne) C ’ eft Une vigne ftérile dont
les feuilles reffemblent à celles de la vigne
ordinaire. Comme elle ne rapporte jamais de fruit
bon à manger , elle ne peut etre employée qu a ta-
pifter de grandes parties de murailles. Elle offre
du moins une agréable verdure à la vue.
VIGNE..Elle doit être plantée jvec toutes fes
racines : il ne faut jamais en écoter aucune, a
moins qu’elle ne foit chancie, moilie ou viciee.
En taillant la vigne , on lailfe un onglet au-
deffùs de l’oe i l , mais on doit rabattre cet onglet
l’année fuivante, de même que les ergots 8c les
chicots , ce qui fe pratique avec une lerpette
bien tranchante 8c uns. foie a main : on applique
enfui te l’onguent de Sv Fiacre fur la plaie, car
il vaudroit mieux les- la illcr , que de ne pas
couvrir la plaie.
Les terres légères font préférables pour y
planter de là vigne î parce que le vin y eft meilleur
; les montagnes prefque inacceffibles leur
conviennent peu , quoique le vm y foit très-
bon , par la taifon que la depenfe excede la
rececte.
Si la vigne ne fe plaît point dans une province
ou dans un canton , il eft inutile d’y en planter ;
quand même vous tranfportenez de la terre de
Bourgogne ou de Champagne , avec du plant de
ces pays. Ces tentatives, renouvelles plufîeuus
fois , n’ont jamais réiiflî.
L’expofition la plus favorable à la vigne, dans
les pays un peu froids ,-eft le midi ; dans les pays
plus chauds, c’eft le levant ; le couchant n’eft
pas aulïi bon que les deux autres afpeéts > mais
on ne peut que perdre fon tems 8c fa peine en
plantant de la vigne à l'expofition du nord.
Dans les terres fabloneufes ,-caillouteufes , 8c
pierreufes , quoique bien expofées , les ceps
pouffent peu ; mais le vin y eft fpiritueux : il
n’y faut labourer que peu profondément , 8c
rechauffer fouvent le pied du cep avec de la
bonne terre , ou du gazon pourri.
Le fumier feul épuife trop la vigne , en la fai-
fant tiop pouffer, fur-tout quand elle eft jeune ;
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il communique au vin un goût défagréable : li.
l'on met du fumier dans la vigne , il faut l’enr
terrer profondément.
Là vigne fe multiplie de. plant en racine ( vive
plante), de marcottes ( provins)-, de boutures '
ide deux fortes , les unes avec du vieux bois ,
- les autres fans vieux bois. L’effentiel eft de bien
jehoifir fon plant, 8c de ii’ enjpropager que du,
i bon.
Il faut-, pour U vigne 3 avoir au moins dix-
huit pouces de bonne terre , linon , il faut ea
' tranfportet , réchauffer 8c butter le pied des
plants.
Quand les terres ont du fond, on creufe juf-
: qu’à trois pieds de profondeur , à moins que le
terrain ne foit humide dans le fond.
Le trou ou la jauge faite, li on plante tout®
une vigne, on met fix pouces de bonne terre au
fond, 8c plus même, fi on a profonde jufqu’à
trois pieds ; fut ce lit de bonne terre, on cou-
; che la- plante circulairement ; on en relève en
ligne- dro.te- le bout- qui doit- fortir de terre, & -
on couvre cette plantation de bonne terre.
Quand on ne peut fe procurer d’autre terre
que selle qui (e trouve fut place , on met de
côté les terres de première fouille, que l ’on
place enfuite au fond, comme étant la meilleure
; puis celle de la fécondé fouille, puis
enfin , celle de la troifième , fut laquelle on met
des engrais.
La vigne doit être pÈntée en quinconce , les
ceps plus éloignés les uns dès autres qu’on no
le fait ordinairement ; il faut qu’ils aient trois
à quatre pieds de diftance en tous fens : le raifin
vient mieux, 8c mûrit beaucoup plutôt.
A l’égard des provins , if faut aufli les enfouir
le plus qu'il eft pofftble , lorfque Je fond la
permet, fur-tout dans les terres légères.
Les meilleures boutures font celles où il y *
un peu de vieux bois, ou bois de deux ans ,
d’environ fept à huit pouces , ce que l’on appelle
crojfelte.
Pour que la vigne donne du bon fruit, & du
meilleur que dans.les vignes où les ceps font
prefque à un pied l’un de 1 autre , il faut ■
comme on a d it , les tenir éloignés de quatre
pieds de diftance en quinconce , que ces ceps
foient dreffés en cpmre-efpaliers : pour cela faire ,
on plante de forts échalas de chene, qui ont au
moins quatre pieds au-deffus de terre; on les
traverfe par deux gaulettes ; fafees , ou longs
paiffeaux de treillage ; la première à deux pieds
au-deffous de terre , 8c la fécondé à un pouce
du bout de l’éçhalas : on affujettit ces- perches
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