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difpendieufe ; un foc de vingt livres , un coutre
de quinze & une chaîne de douze , voilà tout
le fer qui entre dans fa conftru&ion j le refte eft
en hors, & aux rosies près , le laboureur peut«
la conftruirè lui-même : il obfervera , quand il
voudra faire ufage.de cette charrue x qu’on lui
donne entrée par trois endroits, i Q. par la fel-
lette 5 2P. par le trou de la perche > 30. en
accourdftant la chaîne. Deux hommes, quatre
boeufs .011 quatre chevaux peuvent, avec cette
charme, défricher les landes les plus fortes ,
tandis que quatre hommes & fept couples de
boeufs fuffifoient à peine pour celles qu’on emr
ployoit auparavant au même ufage. ( Voyez
pl. XL , %.-2. )
CHARRUE propre à faire des tranchées d'un pied
de profondeur , d'un pied 8 pouces de Large au
fommet & de 10 pouces au fonddont le talut foit
égal des?deux côtés. Cette charrue eft de l’inven-
tion de Cutkberg Clarke 3 anglais.
Voici Implication des figures , pl. XIÏÎ.
' Fig. 1. La charrue vue de côté.
Fig. 1. La même charrue vue de front.
Fig. 3. La même vue par derrière.
Fig.-4. Coupe qui montre la difpofition *des
trois coutres.
A , B y C, trois coutres enchâfles dans le coutre-
foc S à angles droits , fc attachés aux bras de.fa
charrue par des vis D , E , F , fig. 4. Le foc eft
de fer depuis S jufau^en A , & a 10 pouces de
yarge au fond qui eft la largeur de la tranchée.
G , roue ou rouleau qui fert à deux ufages j
l’un à empêcher que la charrue n’entre trop avant
dans la terre , l’autre à couper les mottes en trois.
Pour cet effet , le rouleau dont la largeur eft de
20 pouces, eft armé de chaque côté d’une plaque
de fer qui déborde de 5 pouces. Il y a au milieu
une autre plaque de la même grandeur j les coutres
font fur la même ligne.
K K j pivots du rouleau.
L L j vis qui aflujettiffent l’arc - boutant qui
foutient les pivots.
M 5 crochet de fer auquel eft attachée la chaîne
qui fert à tirer la charrue.
N ; la chaîne.
O } tête de la charrue dans laquelle les timons
font emmortoifés.- .
P ; Q j R ; les trois timons.
S ; fer dans lequel entre le contre-foc de. la
çharru.e, Ê
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T ; pièce de bois , le long de laquelle la motte
monte après avoir été coupée..
V , V ; pièces qui jettent la terre de côté &
d’autre de la tranchée.
¥ , W ;• bande de fer qui attache le derrière
de la charrue au timon du milieu.
X $ tenon. •
Z Z j les trancherons.
a 3 b y traverfe qui contient les mancherons.
c , d ; furface du terrain. Tout ce qui eft au-
deflous repréfente l’excavation que fait la charrue.
f s e s ê > l'angle du coutre . avec une ligne
parallèle au plan horizontal ; il eft d’environ 4s
degrés.
C harrue tranchante. Cet infiniment, eft fort
utile dans les prés ou les pâturages, pour ouvrir les
tranchées , les rigoles, les faignées. Cette charrue
eft encore fort bonne pour couper le gazon ,
lorfqu’on veut le remettre tout entier dans la
même placé ou ailleursÆlle eftcompofée d’un long
manche terminé par un bouton pour pouvoir le
tenir plus commodément j l’autre bout porte fur
un avant-train compofé de deux roues & d’une
traverfe, à laquelle eft attaché un coutre auquel
on donne une longueur proportionnée à l’épaineur
du gazon qu’ on veut couper.
Ces charrues. font de plufieur-s façons ; les unes
font à une roue , les autres à deux , & quelques
unes n’en ont point j on choifit celles qui
conviennent le mieux au terrain & à l’ouvrage.
C hARRUE pour détruire les fourmilliéres. Cet
inftrument eft compoféd’un fer tranchant a , d’ environ
trois pieds de long & de 4 ou j pouces
de large dont le dos eft fort épais j il y a deux
manches pour le faifir 5 on a pratiqué deux trous
, où l’on pafte les traits des chevaux qu’on y
attele } une traverfe de fer fert .à l’affermir 5
c’eft 'fine efpèce de petit coutre qui coupe
la fourmilliere en deux, parties , & l’on peut
en mettre deux , lorfqu’ on veut la couper
en quatre. Pourvu que vous ayez un cheval pour
tirer cet inftrument, un garçon pour le conduire
& un homme pour le tenir , vous abattrez
plus de fourmilliéres en un jour que huit hommes
n’en peuvent abattre par la voie ordinaire'î il
faut feulement obferver que, comme il coupe
les fourmilliéres par la racine , 'il laifle deffous
un vide qui caufe quelque préjudice au terrain 5
mais on peut remédier a ce défaut en fémant du
foin , du trefie , &c.
C harrue a quatre coutres. On connoît
la charrue ordinaire à deux roues , qu’on regarde
comme la meilleure pour toutes .fortes de ter-
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rês excepté les terres m Ê k i fe Wurbeufes , ;
qui S'attachent - uX rôties , & les embarraffent
tellement qu’ elles ne peuvent pas tourner.
On fe f.-rt en quelques endroits d’une invention
pour remédier à cet inconvénient, qui ƒ h
d’entourer les cercles de feu,et Ici raies des
roues'de cordes de paille d un pouce d epaiffeur.
Les roues preffant la terre , les cordes . en s ap-
plati liant, s'écartent des deux cotes , & cet ecar
tentent repoüffe la boue & l’empeche de s ai-
tachet aux roues , comme elle le feroit fans
cela.-
La charrue dont il s'agit , eft ordinairement
divifée en deux parties, favoir , .la tete 8e_la
queue. La tête contient les deux roues & lent
effieu de fer qui paffe le long d’une traverfe
fixe , dans laquelle il tourne aulli bien que dans
les roues ; les deux montans qui font ini ; res
perpendiculairement dans cette traverfe , & dont
chacun a deux rangs de trous qui fervent à
hauffer & à bailler la flèche , en hauffant & en
baillant une traverfe- mobile, pour augmenter
ou diminuer la profondeur du fillon 3 la traverfe
d’alfemblage , au bout de laquelle les montans
s'ajuftent en haut dans les mortoifes où ils font
-cloués ; le châffis avec fes anneaux & crochets
de fer par lefquels toute la charme eft tirée ; la
chaîne qui attache la queue de la charrue a la
tête par le collier d’un bout , & pafte de 1 au-
tte bout par un trou au milieu de la traverfe
fixe , où elle eft attachée par une tringle i la
chaîne dont l’un des bouts eft attachera la neche
par une chevillé > Sc l’autre au bout d en haut de
la même tringle, .laquelle eft retenue contre le
montant gauth^ par le cercle d’ofier qui les
embraffe tous deux , & va palier a gauche par
deffous le bout de la traverfe d’affemblage, ou
au lieu de ce cercle d’ofier., par un bout de corde,
& quelquefois p*r le bout de la chaîne , quand
elle eft -allez longue.
La queue de la charrue contient la flèche , le
coutre, le fo c , la planche ,1'étançon, qui.paffe
par la fléché près du bout ; 'e manche court,
qui eft, attaché avec une chevi le vers le haut de
fétançon, & ayec une autre au haut de la planche
5 le montant, qui appartient su côté droit
de la queue de la charrue, & auquel la piece
d’en bas eft attachée , comme l’eft auifi la planche
du deffous dont la partie antérieure eft attachée
au montant avec une cheville dont l’autre
bout entre dans la fléché ; & le- double tenon
, qui fuppcrte la planche en hauc fj& paffe
par la fléché pour y être attaché par fes. vis ou
par les écrous.
La fléché diffère quelquefois en longueur ,
étant de dix pieds quatre pouces dans certaines
éharrues , au lieu que dans d’autres elle n’eft que
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de hiiit pieds ; elle eft auifi de différente figure ,
étant droite d’un bout à l’autre dans les unes ,
tandis que dans d’autresiglle ne l ’eft que depuis
l’endroit où elle monte en haut tout d'un coups
de forte que fi on laifle tomber un plomb du
coin à la furface unie ùir laquelle elle eft- placée,
on y trouvera onze pouces & demi, qui font fa
hauteur dans cet endroit ; & fi on laifle tomber
i un autre plsmb du coude de la fléché fur la
: même furface , on y trouvera un pied huit pouces
& demi , qui font la hauteur à laquelle la
fléché eft élevée de la terre à cet endioit ; & fi
on laifle ..tomber un troifième plomb -depuis le
bas de la flèche à -l’endroit qui porte fur la traverfe
à la furface de la terre , il fera voir que
la fie che eft élevée de deux pieds dix pouces au-
deffus de la furface à cet endroit ; il y a d’un
bout à la partie poftérieure du premier coutre
trois pieds deux pouces ; de-li jufqu’au dos du
coutre fuivant , treize pouces ; de-là au troifième
, treize, & de-là au quatrième , autant.
Cette couibure de la fléché eft faite pour éviter
la trop grande longueur des coutres antérieurs,
laquelle ferait néceffaire, fi la fléché étoit droite >
& alors , à moins qu'ils ne fuffent extrêmement
épais & pefans, ils feroient fujets à feffauffer,
& la pointe du quatrième feroit fi éloignée de
fon emboîture , qu’ il aurait une force prefque
infurmontable poùr lâcher les coins qui le contiennent
; d’ où il arriveroit que le coutre fe lèverait,
& ne trancherait plus la terre ; ce qui
n'arrive pas quand la fléché eft courbée. Cette
fléché fe fait ou de frêne, -qui eft le bois le
plus léger, ou de chêne, qui eft le plus durable
s fa dimenfion , tant en épaiffeur qu’en Iar-
.geur, peut varier , fuivant que la terre qui
doit être labourée , eft plus pefante ou plus légère
; mais celle que nous venons de décrire, a
cinq pouces d’épaiffeur au trou du premier coutre
, ëc quatre de largeur.
A la planche , qui eft large de fept pouces ,
font joints les tenons de fer , dont le gauche
doit .être plus avancé, afin que le bord de fa partie
antérieure , qui eft.plat, foit bien ferré contre
le bois de la planche. Cette piece tient la planche
attachée à la fléché par fes vis & fes écrous,
comme le fait auftî une chevillé qui eft _ dans le
trou auquel correfpond une petite partie de la
fléché; la cheville y étant pouffée, tire la planche
en haut, & la tient ferrée contre la fléché.
La principale chofe dont on doit prendre con-
naiffance , c’eft l’angle qui montre l’élévation de
la planche. Quand cet angle eft plus grand
que le 45e degré -, une charrue ordinaire ne va
jamais bien : dans cette charrue à quatre coutres,
: on le fait de 41 ou 43 degrés au plus.
Paffons au fo c, où l’on diftingue le bout de
I " F i