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on p eut, avec la chaleur du fo leil, chauffer à
cinquante & cinquante - cinq degrés le courant
d’air qui traverfe la caijfe de déification.
Avec fîx hommes , il eft facile de defifécher
parfaitement, foit au foleil , foit dans la caijfe
de déification , fept à huit mille livres de grain
par jour. En portant à quarante fous la journée
de chaque ouvrier occupé à cette manutention,
'& à fîx livres l ’entretien journalier des cribles ,
facs 3 8cc. , il n’en coûte que quatre à cinq fous ;
par quintal de grains mis en grenier de conlèr-
Vatior. j & dans un mois de beau tems bien em-* <
ployé , on peut très-aifément, avec fîx hommes ,
mettre en cônfervation plus de deux cent mille
livres de ‘bled de qualité fupérieure^ qui équi-
valénr'a plus de deux :ent quarante milliers de
bled négligé, ou de qualité inférieure j c’eft pourquoi
, quand on parte les grains au crible, il
faut avoir attention de féparer foigneufement le
beau 8c gros froment du petit que l’on met à
part, pour être confommé de préférence le premier
, n’y ayant pas de profit à conferver du petit
bled qui eft touiours retrait ou avorté, & qui
(comme on l’a déjà obfervé ) , à volume égal,
ne rend guère plus de la moitié ou des deux
tiers du bled de la première qualité (i).
Defcriptioh de la caijfe de dejficàtion.
A. Caijfe de dejficàtion dans laquelle on met
le grain dont l’humidité s’ échappe en vapeurs par
lès foupiraux du couvercle, lefquels doivent être
garnis de trapes très-légères qui font l’office de
régulateurs, s’ouvrant & fe fermant fpontané-
ment par l’aêtion des foüffiets & des vapeurs.
A. Ouvertures pratiquées dans répaifîeur du
bois de la caijfe, pour y placer des thermomètres
ui feroient garantis & maintenus entre deux lamés
e glace ou de verre blanc.
B. Ouverture au bas de la caijje pour vider
le grain quand il eft parfaitement defféché &
refroidi : cette ouverture doit avoir cinq ou fîx
pouces en quarré 3 8c être fermée très - exactement.
B. Fourneau 'en briques , au travers duquel
parte le porte-vent, dont il eoflviendroit que
la partie plongée dans le feu fût de fonte de
fer. Ce fourneau doit avoir un cendrier, un foyer
& un dôme , afin de donner beaucoup de cha-
Jeür en ne confommart que de la braife ou de
menus copeaux de bois*
(0 Le très-beau bied pèfe prés de foixante livres
le pied cube ; le bled de qualité inférieure ne pèfe
Souvent pas quarante-huit livres le pied cube ; il rend
peu de fieur de farine & beaucoup de fon.
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C. Souiftéts ou ventilateurs de Haies, dottfi
les foupapes d’expirat’on font rafTemblées dans
la btize , ce qui conduit l’air afpiré dans le porte-
vent I).
D. Porte-vent ou tuyau de forte tôle qui
traverfe le fourneau, 8c vient aboutir à une ouverture
pratiquée entre les deux fonds C C de la
caijje. Il conviendrait d’ envelopper le porte-vent
de linges mouillés ou de gazon , afin que le métal
échauffé n’endommage pas la büze au foufflet,
ni les'fonds de la caijfe.
E. Réchaud rempli de braife, placé au-deffbus
de la caijfe de dejficàtion, dont le premier fond
doit être conftruit en entier, ou être au moins
garni dans le milieu , de fortes plaques de tôle
fous îefquelles eft placé directement le réchaud.
Le fécond fond eft en caiilebotis, recouvert d’un
canevas ou d’une grille de fil de fer ou de tôle
piquée de manière que le grain ne puj.fie s'échapper
au travers des caiilebotis, 8c que l’air du porte-
vent a t un pafîage libre pour traverfer la malTô
de grains contenue dans la caijfe.
Get appareil, qui eft fort fimple , eft très-
propre pour deflecher les grains humides , 8c
pour détruire en même - tems tous les infeêtes 8c leurs oeufs , en pourtant la chaleur à environ
foixante-douze degrés de Réaumur ; cette machine
a plufîeurs avantages fur les étuves ordinaires.
i° . El e eft d’une conftruction plus fimple 8c bien moins difpcndieufe. i®. Les vapeurs humides
fe diflipent plus •complëttement & p“us
promptement , étant entraînées par un courant
d’ air très chaud & très fec, & éli s s’ échappent
abondamment par les foupiraux du couvercle de
la carjfe ƒ il fuffit de ceffer le feu en continuant
de faire agir les foüffiets * quand le grain eft bien
refroidi, on le retire de la caijfe pour le renfermer
fur le champ dans les greniers de con-
fervation j fans crainte qu’aucun infeêfce puiffe y
entrer ou y dépofer f s oeufs ; ce qui n’eft pas
: un petit avantage, puifque, par ce nouveau pro-
^cédé , on peut en toute faifon trava’ller à def-
fécher les grains , même pendant un tems , &
dans un lieu où les infeaes feraient en aêfion 8c en très-grand nombre. 3°. La chaleur fe répand
beaucoup plus également dans cette caijfe que
dans les étuves, dont partie des tablettes ou
tuyaux eft brûlante, tandis qu’ unè autre partie
n’a fouvent pas acquis cinquante degrés de chaleur.
40. En changeant les dimenfions de cette
machine, & chauffant les porte-vents, foit au
foleil , foit au feu de lampe ou autrement, on
•peut l’appliquer au defléchement de toutes lés
fijbftances végétales & animales, même les plus
„délicates , en les fufpendam 8c les arrangeant
convenablement dans l’intérieur d’une, caijfe de
• dejficaûon ƒ opération d’autant plus facile que^l’ on
eft toujours'maître de modérer à volonté la vîtefte
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du courant d'air & le degré de chaleur, de
manière à ne déranger ni. endommager aucunement
les corps fournis a la déification.
La caiffi contient au moins cent pieds cubes
de bled , pefant environ fix mille livres s on
peut faire deux déficelions par jour , c elt-a-
dire, douze milie livres ; & par an, trois a quatre
millions de livres de" grain; , foit bled, fou mais ;
à chaque déification on ne confirme' pas pour
trois livres de braife ou menu bois ; d après cela,
il eft facile de calculer s'il eft plus avantageux
de travailler à la confervation des grains, ou dé;
les dépofer dans des greniers où jls forint expofes
à la rapine de divers animaux qui s'en noumuent,
& à la fermentation occafionnée, tant par 1 humidité
naturelle des -grains, que pat les pluies
qui peuvent caufer des dommages confiderables
par le' moindre défaut de la couverture du batiment,
inconvénieris auxquels ne fopt point ex-
pofés les grains renfermés dans des greniers de
confervation.
Pour une petite quantité de grains à deffe-
cher, il feroic facile de conftmire une machine
de defication fort fimple 8c peu coûteufe, en plaçant
dans l’intérieur d’une futaille de la^onte-
nance d'une, deux, trois ou quatre bSriques,
une grille couverte d'un fort canevas , & portée
fur un cercle de bois cloué tout autour, à trois
ou quatre pouces au-deffus du fond d en bas.
Le fond fupérieur peut ^tre tout-à-fait fupprimé
ou percé de plufîeurs larges trous, pour laiffer
échapper ces vapeurs humides ; au moyen d mi
foufflet ou ventilateur proportionné à cette machine
, 8c dont on chauffe le p orte-vent, on
introduit entre ie fond & la grille couverte de
canevas, un courant d'air fec & chaud qui traverfe
rapidement la maffe de grains contenue dans
ia futaille , 8é la deffèche parfaitement en quatre
ou cinq heures.
Enfin, cette machine, foit en grand, foit eiu
petit, peut être appliquée avec avantage à plu-
fieurs opérations nouvelles qui exigeroient une
chaleur violente combinée avec l’action d’un air
quelconque ; -elle peut être très-utile dans tes
grandes exploitations pour la defication de toutes •
les fubftances animales & végétales, dont la confervation'
exige dés opérations difpendieufes,
embarraffantes, 8c même fouvent impraticables ,
quand la faifon ou l'état de l’ atmofphère font
contraires au defféchement parfait de ces fubftances,
dont l'humidité & la fermentation pro-
duifent bientôt la deftruélion.
CALIBRE ; c’ eft le moule intérieur des. canaux
defliaés àconténir la feve des plantes. Suivant
la difpofition de leur calibre la feve y
coule plus ou moins, & y reçoit différentes pre-
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parafions. Telle eft en partie la raifon des configurations
variées des pla ites , de leur goût , de
leurs qualités , de leurs couleurs & de leur
odeur.
CAT,LEUX ; ce terme s’entend des femences
qui n’ ont qu’ une enveloppe coriacee , & que
renferment ies fruits charnus & à pépins.
CALLOSITÉ; matière dure et fèche qui fe
forme chaque année a la jointure des pouffes
d’une jeune branche ou aux infertions des racines.
CALÜS ; noeud qui vient aux deux extrémi-
I tés d’une branche caffée , ou à la jointure d une
branche ou d’un.e racine.
CAMION ; c’eft: une efpece de petite charette
*ou de pttit tombereau que deux hommes peuvent
traîner.
CANAL ; ce terme fe dit des vaiffeaux qui
fervent foit à recevoir & d contenir 1a r iv e ,
foit à la tranfmettre., à la porter 8c reporter
dans toutes les parties des plantes.
On nomme canal direct de la feve cette efpèce
de branches qui pouffent d aplomb a la tige 8c
au tronc, il faut néceffairement les fupprimer ,
fi l’ on veut avoir des arbres vigoureux , de belle
figure, bien fruâueux 8c de longue durée.
je CANNELURE ; c’ eft une forte de cavité qui
Ï fe rencontre dans les tiges et dans les fruits de
quelques plantes. Ces cavités font à vive arrête
ou à côtes. Celles-là ont des- fépavations a
feuillet tranchant, celles-ci font divifees par des
côtes arrondies ou plattes.
CAPRIFICATION. C ’ eft une pratique fort
, fingulière du jardinage , dont le but eft d'obte-
’ nir une plus grande quantité de fruits. Dans
l’Archipel 8c à Malte -, il exifte des efpèces de
figuiers , tant fauvages que domeftiques, qui
ont befoin d’un fecours particulier pour amener
leurs fruits à une parfaite maturité. C'eft ce
fecours qu’ on nomme caprification. Le figuier
doroeftique fournit les fruits, et le fauvage„ appelé
caprifiguier, donne naiffance à des infeites
effentiels à, la maturité des fruits -domeftiqués.
Les caprifiguiers produifent trois fois des figues
dans le contant de l’année. Les premières pa-
roiflent en avril, 8c tombent fans mûrir en fep-
tembre et eu octobre ; les fécondés fe^ montrent
à la fin de feptembre, 8c relient fut l’arbre juf-
qu’au mois de mai ; les troifièmes parai fient alors.
Aucuns de ces fruits ne font bons à manger , la
nature ne les deftine que pour faire mûrir ceux
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