
141 M O R
tas , une pile. On dit uné meule de fo in , de
fumier, &:c.
Les jardiniers donnent particuliérement' ce
aom à un tas de crottins de cheval, de mulet
ou d'âne, qu'on place dans un lieu frais & qu'on
laiiTi&vfe chancir. Cette meule doit être préparée
ayant que de faire.des couches à champignon.
MIETTES de terre. On ne d o it , quand on
plante, mettre que de la miette 'de ■ terre fur les
racines , & jamais ni mottes, ni pierres. On de-
vroit auffi palier la terre à la claie ; ce feroit, dit
Schabol, le plus fur expédient;.
MOELLE ; fubftance molle & fpongieufe ,
placée dans l'intérieur des végétaux.
MOIGNON. Les élagueurs donnent ce nom à*
une branche allez groffe, coupée un peu loin de
Ta branche principale, pour qu’elle pouffe plu-
fieurs jets. Un bon ouvrier ne doit point laiffer
de moignons aux arbres.
MONTER ; terme de jardinage, On dit de
pîufîeurs légumes qu'ils ne font plus bons à
manger quand ils font montés 3 c'eft-à-di.re lorsqu'ils
pouffent leur tige.
On dit auffi, en agriculture , que les bleds
montent en é p i, que la fève monte dans les arbres
, &c.
MONTREUIL, village à uné lieue ou environ
de Paris. C'eft l'endroit de l 'Univers où l'on
cultive le mieux toutes les plantes dont lés fruits
font recherchés!, & forment un grand commerce
dans leur nouveauté. Les h'abitans de Montreuil
font fur-toMt renommés par leur méthode de
traiter & de gouverner le pêcher.
Montreinl , quant à la culture dés arbres ,• 'eft
un nom collectif, c'eft-à-dire qu*il comprend.les
villages circonvoifins , Bagnolet , Vincennes ,
Charonne & autres.
MORFONDU. Ce terme fe dit d'un corps
incommodé par le contrafte. du chaud & du froid
qui le pénètrent. Lorfqu'aû printems des coups de
foleil v if font monter la lève précipitamment* &
qu'ils font fuivis de vents de gaîerfte dont le frôid
faifit les arbres, on dit qu'ils font morfondus , pour
exprimer ce- qui ,fe paffe en eux. Telle eft- auffi
l ’origine delà cloque , ou de la brouijjure, qui
font des maladies funeftes que les pêchers éprouvent
lorfqu'-ils ont été morfondus\
La fève qui *. pâlie par dès . greffes âbfeuVeëS
de l'humidité dé la terre , rie 'peut êtrë qqë rfiôr-
fondue , ..parce que les greffes .-font faites, pour
létéYôir lès impieffioïfs de l'ai ri '
M O U
MORS j pièce *de fer que l'on met dans la
bouche du cheval qu'on mène au travail, & qui
fait partie de fon harnois» On y diftihgue l'embouchure
, le tranche-fil, les branches , les chaînettes
, les anneaux , les tourets ou tourettes,
la gourmette , ies crochets qui tiennent la gourmette
,.&C.
MOR.VE > fubftance glairêufe qui fe trouve
dans certains fruits & légumes avant leur maturité
, comme dans les. noix , les fèves & Jes
poisl
On entend auffi par morve, l’extravafion de
fève qui devient ghireufe en s'épaiffiflant, &
qui fait pourrir les laitues & l?s chicorées..
MOTTE ; petite pelotte de terre qui s'àgllatine
, qui fe deffèche enfuïte, Bc fe durcit en-
fuite' par le haie.
On ne doit jama!s laiffer de mottes en labourant.
Il eft fur-tout important de 'bien brifer les-
mottes dans les terres compactes.
Mo t t e ; {-planter en) c ’eft quand oh lève un
arbre avec fes racines en „total ou en partie , la
terre tenant au pied. On rifque beaucoup de
planter en motte des arbres trop vieux. Pendant"
quelque tems., ces fortes .d’arbres paroiffent
rëuffir , & au bout 4e quelques anriées il faut
replanter. &
Mottes ; fe dit encore de tout ce qui eft
planté ou femé dans des pots , &ç qu’ on tire en-
fuite de cès pots pouf les tranfvafer, ou les
mettre en pleine terre. Quand il eft queftion
d’enlever & de tirer du pot une motte pour- la
placer quelque part que ce f o i t i l convient de
renverfer le pot fen-s deffus deffous, puis p*ar
un pétit ébranlement la faire for tir pour la mettra
en. place . fans la déranger, mais en la laiffant
dans fort entier.
Motte d brûler ; efpèce dë petit rond & plat,
de cinq pouces de diamètre fur deux d’épaif-
feur , fait avec de la tannée. Lorfque Tes cor-
royeurs-ont retiré des- cuves les peaux des animaux
qu’ils préparent , le tan qui reftë eft un
pâté qu’ on met dans des moules de cuivre &
qu'on fait fqcher à l'air. Les mottes que forme
..cè'tte pâte font d'un grand ufage pour entretenir
la chaleur dfns les orangeries , & pour lè chauffage
économique.
MOUCHE A M IE L , où A beiéle ; îfifëite
qui fait Je'- miel & la cire. Nous né devcfhs pas
'noüsrcteUpérici de l'Hifliohê raturèlte & de i l
defeription des abeilles j il ' füïHt de rappeler
qu’ellesfonr une des richeffes de la campagne où
l’on peht les éléver & les foigner.
Pour bien gouverner les abeilles , il faut con-
ïioître leurs befqihs, & par conféquent être
inftruic de leur manière de vivre ; . de la température
d’air qui leur convient ; de la fituation
où elles fe plaifent ; des alimens propres à les
fixer dans un endroit, à les maintenir en famé ,
& à faire qu’elles travaillent & produifent
beaucoup.
Quoiqu’en .général les abeilles rendent davantage
fous un climat chaud qu’ ailleurs , il fe rencontre
pourtant dans plufieurs régions fepten-
trionales des polirions fa^orablës où ces infe&es
peuvent être à l’abri du grand froid , & dans la
iitua.tion de travailler.
Mais pour que ces mouches réufliffent à tous
égards , il leur faut de bons prés, des bois ,
des arbres fruitiers & .quantité de.fleurs de toute
efpèce.
La ruche ou habitation .d’une famille d'abeilles
eft fufceptible de‘ diverfes formes, & elle peut ;
être faite d'ofier, de troène, de viorne, de:
bourdaine, de paille , de jonc, de planches, &c.
E,n Efpagne , où il y a des arbres de buis gros ;
comme nps chênes, 00 feie ces buis de deux en
deux pieds pour les creufer $>c y mettre les:
viQuches. On- dit que ce bois a une vertu particulière
pour les attirer, retenir, contribuer à
leur fanté fécondité*
‘ Qn fait auffi des ruches vitrées pour la curio-
fité ; mais on ne peut jouir que très-imparfaite- .
.nient du plaifir de voir les abeilles travailler, -
parte que les gâteaux où elles dépofent leur cire
& Jeur miel préfentênt par-tout un obftaçle impénétrable.
Qn a auffi imaginé des ruches de terre
cuite.
Si tin effaim forti ne trouve pas fon logementf
préparé., il choifit le creux d'un arbre, ou le
'trou d'un mur, ou il va même s'établir dansun
abri fous terre.
Les abeilles ft’affeéfent donc pas une forme
,déterminée pour leur habitation, & l'on peut
leur'-conflruire des ruches cylindriques, <juar-
jées., triangulaires, pyramidales, &c.
Au refte, les ruches de paille de feigle font
réputées les meilleures, & les moins couteufes..
Qn a l’ex-péri.ençe qu’en générale les ruches
d’une grandeur, niédiocre valent mieux que les-
grandes , parce que .les mouches ne jettent point
d ’effaim > à moins^que la ruche ne foit pleine.
• Le produit des ruches dépend beaucoup du
choix que l'on _aura fait des abeilles. Pour les
connoïfre & examiner quelque tems , il faut en
faire iortir en frappant doucement dé la main
contre la ruche, ou en la renverfant à demi fur
le côté. Le tems le plus favorable pour les tranfporter
eft depuis la To:uffaints jufques vers u
mi-mars, parce que c’eft la faifon où les mquckes
font engourdies, & le miel fixé dans les alvéoles ;
:mais il eft préférable d'attendre à la fin de 1*hiver
, ou au commencement du printems. Au
furplus , il eft effentiel de n'acheter que des ruches
pleines & én bon état.
A la fin de février ou en mars , on peut, fans
: faire tort aux mouches , ôter une grande partie
de leur cire-, & en même tems du miel qui refte
de leur provifîon d'hiver. Il fuffit de leur en
laiffer une quantité convenable pour les jours
rigoureux qui peuyent furvenir jufqu'au mois
: de mai. On peut auffi ôter alors pluiieurs gâteaux
. ,qui font vides dë miel, & fur-tout ceux dont
| la cire a beaucoup bruni. Ce qu'on enlève de la
• forte aux abeilles dans un tems où elles peuvent
; le remplacer affez v ite , eft un fuperflu. Donc le
retranchement les met plus à T ai fe , 8e leur donna
lieu de faire-de nouvel ouvrage.
En général , le matin eft le moment le .plus
fur pour vifiter les ruches „ parce que le s abeilles
engourdies font alors moins difpofées à fe dé-
ièndre.
Un coup-d'oeil jeté dans la ruche, apprend
quels font les gâteaux, qu’il 'convient de couper.
Alors avec un couteau dont la lame eft un peu
courbe, comme celle des ferpettes , & qui
coupe bien, on’ taille & retranche ce que Ton
juge à propos.
On doit épargner abfolument tous les endroits
où il y a du couvain. G’eft auffi le tems de faire
la réferve des gâteaux garnis de miel que l’o'n
gardera pour approvifionner les ruches qui en ont
befoin.
La ruche étant fuffilamment taillée, on la remet
en place, tournant en devant le côté d’où
on a le plus ôté ; parce que les abeilles travaillent
de préférence dans la partie que le foleil
échauffe davantage. ( Voye^ Ruches & Rucher.
)
MOUCHETURE ; terme d’agriculture. C ’eft
une pouffière noire q u i, fortant des grains de
bled niellés lorfqu’on bat les gerbes, s’attache
fortement au bon g r a i n e n falit principalement
la houpe, où il laiffe une tache noire. Cet
inconvénient eft purement extérieur, 8c il n'en
rëfuite aucun préjudice pour la fanté; mais le
.grain ainfi moucheté déplaitaux yeux, & le pain
qui en provient n’eft point parfaitement blanc.
D ’ailleurs, il eft très-bien prouvé que cette
tache , toute fuperficiellë qu'elle eft ] rend le
grain, très-difpofé à produire du grain charbonné.
Auffi le grain moucheté baiffe-t-il communément
d'un cinquième, ou même d’un quart du prix
courant lorfqu'on l'expofe1 en vente.