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Au-deffus de la baratte eft une febàlle trouée ,
’ ni lui fert comme de couvercle , par le trou
e laquelle paffe le \ bâton ou manche du bat-
beurre. Ce bat-beurre eft_fouvent un cylindre de
bois, peu épais , percé* de plufieiirs trous , &
emmanché ae champ au bout d'un bâton. Les
trous du ^cylindre- font faits pour donner paffage
au lait de beurre , à mefure què le beurre s'avance.
En d’autres endroits , le bat-beurre n'eft
compofé que d'un long bâton ordinaire , qui eft
ar-reté debout dans un petit ais quarré 3 lequel
a environ un pouce d'épaiffeur ^ & ni l'un ni
l'autre ne font percés de trous.
Voyez planche XXXII et fon explication.
, BARBARE ou exotique ( Plante ). On appelle
airifi toutes plantes d’outremer ou étrangères. Ces
fortes de plantes font cenfées barbares à notre
égard parce qu elles femblent ne vouloir point
fe famiiiarifer ou fe naturalifer parmi nous, ni
avec les autres plantes de notre climat, & qu'on
ne les y conferve que par des foins particuliers
et par induftrie. Cependant il eft quantité d’arbres
5 d'arbriffeaux -, que les curieux ont fait venir
des pays les plus éloignés, & qui trouvent
maintenant leur place dans nos bofquets, où ils
confervent toujours un air fauvage qui les fait
rechercher.
BARBADES. Il y a des endroits où l'on appelle
ainfi ce qu'ailleurs on nomme des marcottes.
BARD a caijfe 3 eft l'inftrument fur lequel on a
pratiqué dans fon milieu une caille pour tranfpor-
ter terre , terreau, gazons, même plantes en
aïottes, &c.
BARDOUBARREj cet inftrument à l’ufage
des agriculteurs , eft une efpece de civiere q u i,
a quatre manches, fervant à porter des fardeaux.
Il eft compofé de deux fortes de brancards ,
avec plulieurs- traveçfes à jour dans le milieu.
Deux hommes prenant chacun deux manches,
tranfportent ainfi du fumier & autres objets.
BARRE } ( planter a la \ c'eft faire un trou
avec une cheville de fe r , pour y introduire une
bouture. On plante ainlî les plantards de faule,
de peuplier & de vigne. Il y a des endroits où
cette barre tient lieu de plantoir ou de la cheville
qu’on emploie pour, les légumes. Cette
maniéré de planter fe nomme aufti planter a h
friche.
BASSE-COUR ; c'eft dans une ferme l'en- 1
droit deftiné au logement & à l'entretien des
différens animaux qu'on éleve- pour le befoin , ou
dont on tire des fervices pour l'exploitation des ±
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terre«. Il y a à cet effet dans une baffe-cour
différens petits bâtimens dont on trouvera ci~
après la defcription , avec quelques détails.
Voyez planche XXXI et fon explication.
BASSIN 5 c'eft , dans l’agriculture , tout endroit
plus bas que la terre qui avoifine , foit
qu'on le pratique exprès, foit autrement.
Faire vn bajfin autour <£un arbre y c'eft creufer
la terre de quelques pouces de profondeur , &
aune certaine diftance de la fouche, pour en
dégager une greffe enterrée.
Tout bajfin , dit Roger Schaboî , doit être
tiré de long tout autour de l’arbre , fi l’on veut
qu'il ne fe rebouche pas en peu de tems,. La
plupart font des bajjins de la grandeur de la
forme d’un chapeau. Il en doit être de même
pour les baßlas qu’on fait pour arroler & fumer
jes arbres , fi l’on veut que le fumier & l'eau
faffent leur e ffet, & arrivent jufqu'aux racines j
mais au lieu de faire un bajfin autour du tronc
qui ne perde pas, ou que foiblement , on doit
laiffer une motte autour, & en-deçà de cette
motte, à l'endroit où les racines pompent, il
faut creufer pour y dépofer l'eau et.-le fumier.
Les jardiniers forment en rond autour des
fleurs qu’ils veulent arrofêr , un creux pour, y
verfer de l'eau.
Bassin d'eau $ c'eft dans un jardin un efpace
creufé en terre , de figure ronde , ou ovale, ou
quarrée , ou à pans, revêtu de pierre,' de pavé
ou de plomb , et bordé de gazon , de pierre ou
de marbre , deftiné à recevoir l’eau d’un jet ,
ou à 'fervir de réfervoir pour arrofer.
Il faut également éviter de faire un b affin
trop grand .ou trop petit. Ce fer oit un défaut
que d’y employer une partie confidérable d'un
petit terrain, ou de faire un trop petit bajfin
quand on a beaucoup de place. Quand il y a un
jet-d'eau, le bajfin doit être affez grand pour
que le jet n'en mouille ni l’allée voifine , ni
même les bords du bajfin.
La profondeur commune eft de deux â trois
pieds : elle eft fuffifante pour empêcher que la
gelée n'attaque le fond & pour plonger les ar-
rofoirs. Les bajjins s’enduifent d'argilîe , de ciment
ou de plomb.
Bassin de décharge , eft l'endroit le plus bas
d'un jardin, un canal ou pièce d'eau où fe déchargent
toutes1 les eaux après le jeu des fontaines
, et d’où elles fe rendent enfuite par
quelque ruiffeau ou rigole dans la plus prochaine
riviere.
BASSINER > parmi les jardiniers eft la même
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ehofe qu’arrofer légèrement. Ainlî on dit bajfinir j
une eo^che, pour dire l’arroler médiocrement , o£q
y verfeKen petite quantité l ’eau de l’arroloir en
paffant.
BATARD. Ce mot eft oppofë à franc, & fe
dit de toute plante-fauvage ou qui n'eft point
cultivée. On nomme aussi bâtards les fruits qui
ne font pas de la véritable efpèce dont ils portent
le nom. Telle eft la reinette bâtarde.
Un arbre bâtard eft un arbre dont la tige eft
plus haute' que celle d'un nain , et moins haute
que celle d'un arbre de demi-tige. On peut planter
les potagers avec ces fortes d’arbres. Le labour
en. eft plus facile j le fruit du bas eft plus aéré,
l’ombre qu'ils portent eft moins étendue &
moins confidérable.
BATARDEAU j ouvrage de charpenterie conf-
truit dans l'eau avec deux fortes cloifons d’ais fou-
tenus de pieux, entre lefquelbs eft un maffif de
terre glaife qui défend l'entrée de l’eau dans l'ef-
pace où l'on veut fonder à fec.
BATARDIERE ou pépinière. On appelle ainfi
un endroit du jardin où l'on place près à près
des arbres tout greffés, pour y recourir au befoin.
La bâtardière fournit suffi des arbres de
diverfes formes, et propres à regarnir les places
vacantes d'un jardin. Parmi ces arbres greffés il
y en a qui font difpoïes en buiffon, d'autres en
éventail, & qui font tout de fuite leur effet
quand on les tranlplante pour garnir des vides.
BATTE â bras ; instrument de jardinage. {Voyez
pi. XXIII, fig. 2 ). C'eft un maillet de bois long,
épais d’un pied et demi , large de huit à neuf j
pouces, & emmanché diagonalement par le milieu.
On s'en fert pour applanir les allées , &
pour plaquer du gazon. «
Batte a main ; elle eft plus petite que la
batte à bras } elle reffemble affez à un battoir de
lefîive ( Voye% pl. XXIII, fig. i . Cet instrument
eft principalement employé pour plaquer les en-
roulemens de gazon & les bordures^des baflins.
. BATTEUR EN GRANGE j c'eft à la campagne
l'ouvrier ou l'homme de journée qui frappe le
bled avec un fléau pour faire fortir le grain de
l'épi.' ( Voyez pl. X V I ) .
L’a r t, fi fimple en apparence, de féparer le
grain de l'épi a é té , pour les hommes , le fujet
de bien des réflexions & d'un grand nombre d’expériences.
La pratique la plus ufitée dans l'antiquité,
étoit ae préparer en plein air une place
en battant bien la terre , d'y répandre enfuite
les gerbes , & de les faire fou’er par des boeufs
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ou par d’autres animaux, qu’ on fai foit paffer &
repaffer deffus piufieurs fols. On fe fervoit auffi
de grofiès planches hérifiées de chevilles ou de
cailloux pointus, qu'on traînoit fur les gerbes
c'eft encore la méthode dont on fe fert en Turquie
: on étend les épis dans une grandê place,
on les difpofe de façon qu’.ls formant un grand
cercle, afin qu’on puiffe- paffer également partout,
que le bled forte , &, que la paille foit
bien moulue j pourcet effet, on a foin de retourner
la couche de bled qui eft fort épaiffe, avec
deux planches, longues de cinq pieds, larges.d’un
pied & demi, épaifles de trois pouces, terminées
d'un côté en angle aigu, & attachées à un
attelage de chevaux ou de boeufs : on enfonce
dans ces planches une grande quantité de petits
cailloux tranchans j on étend cette efpece de herfe
fur la paille, on la charge d'une greffe pierre
qui fert de fiege à celui qui tient les guides
d’une main, & un fouet de l'autre pour diriger
ces animaux 5 il fe promène ainfi tout le jour,
tantôt d'un côté , tantôt d’un autre , jufqu'à
ce que la paille foit bien hachée , & que les épis
foient dépouillés de leurs grains. Apres cette
opération , on jette le tout en l'air ,, le grain va
s’accumuler en monceau, à quelques pas de là;
& la paille hachée, emportée par lè v e n t , va
; former un autre tas un peu plus loin. Cette paille
ainfi hâchée eft excellente pour la nourriture des
beftiaux , & fe vend beaucoup mieux que la paille
entière. Enfin on a imaginé de froisser les épis
par le moyen de voitures pefantes, telles que
les charriots, les traîneaux : en Italie & en Gaf-
cogne on fuit cette méthode. A la Chine, la manière
de battre le bled eft de faire paffer fur
les épis un rouleau de marbre brut. Toutes ces
pratiques fubfiftent encore aujourd'hui dans la
plupart des pays chauds.
Parmi nous , la manière la plus ordinaire eft
de battre le bled au fléau. Le Batteur en grange
bat le bled en hiver fur l’aire de la g ra n g e il
range les gerbes par terre, én mettant les épis
les uns contre les autres , & frappe le bled à
grands coups de fléau, inftrument très-fimple ,
qui n'eft qu’un long morceau de bois , au bout
duquel eft attaché, avec une forte courroie, un
morceau de bois plus court, mais qui conferve
toute fa mobilité : c'eft à j'aide <le ce" petit
morceau de bois qui reçoit le mouvement qu'on
lui imprime en nauffant & en baiffant le fléau,
que l’on fépare le bled de fon épi , en retournant
plufieurs fois les différentes poignées de chaque
gerbe : par cette méthode , on détache très-
bien les grains fans les écrafer.
Quelque bons que foient tous ces procédés,
ils font cepéndant un peu longs, & comme tout
ce qui tend à abréger la main-d'oeuvre doit être
précieux à la fociété , nous allons donner le dé-
. tail d'une machine ayec laquelle on peut battre