
long fumier proprement rangé ou emafle^ pen- !
dant Tété , pour s’en fervir l'hiver à couvrir des
plantes } ou à faire des couches étant mêlé avec !
de grand futnier neuf. On dit par cette raifon j
empiler du fumier ou le mettre en pile,
PINCE; barre de fer ronde , aigiiifée par un
t>otit en bifeau. On s’en fert comme d'un levier
pour arracher de groffes pierres qui fe trouvent
dans les tranchées 8c dans Les trous deftinés à la
plantation des arbres.
PINCEMENT ; c’eft 1*action d’arrêter , de
cafter , ou de couper par les bouts, les bourgeons j
de la poulie de l’année, quand ils font à unè
certaine longueur. Ce pincement eft fort défap-
prouvé par tous les bons jardiniers qui le regardent
comme la ruine des arbres.
PINCER ; en terme de jardinage , c’eft avec
l’ongle du pouce & le fécond doigt qu’on doit
cafter l’extrémité d’un rameau tendre ; ou bien ,
quand le rameau eft devenu bois dur , l’éclater
par le bout avec Ifes doigts 3 ou le couper avec
la ferpetre. Ainfx fo n t, dit Schabol, tous les
jardiniers pinceurs au grand détriment des arbres.
Il y a cependant des occafions où le pincement
eft utile , & même nécefîaire ; par exemple,
lors de la taille 3 au lieu de faire des coupes aux
bourgeons latéraux 3 ou de côté des arbres en
buiffon 8c même de ceux en éventail, il faut ne
faire^que pincer 8c éclater par les bouts 3 8c l’on
eft sur alors d’avoir en peu de tem$ , des fruits
à l’infini. De même fi vous voulez dompter un
gourmand de milieu 8c en faire une branche avan-
tageufe pour garnir votre milieu , il ne faut pas
le laifTer pouffer à fa volonté 3 parce qu’ il abfor-
beroit toute la fèye 3 parce qu’il appauvriroit Les
antres branches 3 & qu’il ruineroit tout l’arbre.
Quand donc il a environ deux pieds de long 3
vous le ravalez & le réduifez à un pied feulement
, alors les yeux au-deflous du pincement
pouffent plufieurs bourgeons que vous étendez
en paliflant, 8c au bout d’un mois vous le rac-
çourciffez enepre en ravalant de nouveau fur les
bourgeons qui ont pouffe plus bas.
C ’ eft le cas encore d’un buiffon que vous voulez
former 3 & q u i ne pouffe qu’une feule branche
ou deux branches ; vous pince^ alors pour
faire drageonner. Enfin vous pince£ heureufement
& à propos une giroflée & autres femblables
pour les évafer, quand 3 ne pouffant qu’un jet 3
elle s’ étoileroit.
PIOCHE ; inftrument de labour : outil de fer
large de trois ou quatre pouces , & long de
lèpt à huit ; courbe, tranchant par le b o u t,
emmanché à angle droit d’un morceau de bois
rpnd da deux pieds & demi de longueur, 0«
| s’en fert pour Fouiller les terres légères & fa-
■ bloneufes. On l’emploie auffi pour piquer la terre
dans les endroits où elle eft dure 6c où il y a
des pierres à en retirer. ( Voyez pl. XX 8c
| XXIII).
![■ La pioche diffère du pic en ce que celui-ci
eft en pointe non tranchant par le bout.
1 PIOCHER ; c’ eft fouir la terre avec une pioche..
PIOCHON; diminutif de pioche, La pioche eft
connue en certains cantons fous le6 noms de
, trancher 3 ouille , ouillon,
PIONNIER > ouvrier qui travaille à la terre.
PIQUET ; petit morceau de bois pointu qu’oit
enfonce en terre pour tendre un cordeau &
. prendre des altgnemens, lorfqu’on veut exécuter
un plan fur un terrain 3 ou lorfqu’on veut planter
un jardin.
On appelle taquets ces morceaux de bois ou
ces piquets quand ils font enfoncés & cachés
en terre 3 afin qu’on ne les arrache pas, & qu’ils
puiflfent fervir de reperes dans le befoin.
P IV O T ; dans le jardinage, on appelle pivot
ou racine pivotahte la grofîe racine d’un arbre ',
laquelle eft placée immédiatement, fous le tronc
& qui darde en terre toujours en diminuant de
groneur. Beaucoup de jardiniers s'accordent, dans
la pratique , à fupprimer tout pivot à tout arbre.
Scnabol s’élève avec force contre cette mutilation;
il prétend que la plupart des jeunes arbres
Be périffent que par-là, & il appuie fon obfet-
vation fur le raifonnement & fur l’expérience.
P IVO TER; ce terme fe d it, dans le jardinage,
d’un végétai qui poulie fa principale racine
perpendiculairement en terre.
PLAIE ; bleflure faite par une caufe extérieure.
On donne ce nom, dans le jatdinage , à unes
ouverture dans l’écorce ou dans la partie ligneufe
des arbres, caufée par quelque accident ou par
la corruption de la fève.
Il eft encore des plaies aux arbres lefquelles
font occafionnées exprès, 6c qui font artificielles ,
favoir : celles qu’on leur fait en les taillant, les
greffant , les rapprochant, les récépant , &c.
Il ne faut pas attendre que ces plaies foient
frappées par l’air pour y apporter les remèdes
convenables, mais il faut les traiter dès leur
naiffance.
PLAN ; deffin qu’on fe propofe d’exécuter dans
la plantation ou la formation d’un jardin, d’un
i b o is , d’un potager.
PLANCHE
PLANCHE ; c’eft , en terme de jardinage,
un efpace de terre plus long que large qu’on
dreffe ordinairement, & qu’on pratique de trois
à quatre pieds de large fur la longueur du quarré
dont cette plate-bande fait partie. Toujours une
planche doit avoir à droite & à gauche un rentier
d’un pied de large. On dit dreffer, former,
labourer, border, femer, farder une planche,'
On plante dans les planches , foit des fleurs,
foit des légumes ou des herbages.
On appelle planche côtier* , celle, qui eft au
pied d’une muraille ou d’une paliflade. Ces fortes
de planches font fouvent bordées de fines herbes.
( Voye^ pl. XXVI ).
Planche ; terme d’agriculture. On laboure
en planches des terres médiocrement fujettes à
garder l’eau qui y afflue. En les labourant, on
laiffe fubfifter une raie profonde , au bout de
trois j quatre ou cinq toifes , plus ou moins,
félon la difpofition du fo l, 8c [es elpaces intermédiaires
font bombés.
Cette pratique, ufîtée depuis très-long-tems
en France & ailleurs, a été adoptée par T u ll,
Anglois , célèbre agriculteur, pour caraâérifer
en général la méthode qu'il a propofée indif-'
tinétement pour toute forte de terre 5 obfervant
toujours de faire les planches moins larges &
plus bombées dans un terrain humide , que dans
celui qui eft de meilleure qualité.
Si on laboure une terre qui ait été en froment,
dans l'intention d'y en remettre d'autre
fans interruption, il faut former les planches au
milieu de l'e pace occupé ci-devant par les réparations
ou grands filions, & les bien relever,
fans toucher aux rangées qui viennent de porter
du froment. Si on mêloit le chaume avec la terre,
on ne pourroit pas femer avec les nouveaux fe-
moirs, ni dans la fuite labourer près des rangées
de bled , fans courir les rifques. d'en arracher
beaucoup de pieds : car le chaume s’ y trouvant
entrelacé & long, entraîneroit to u t, lorfque la
charrue, venant à le rencontrer, l’attireroit avant
qu’il fût pourri. Si cependant on a eu l'attention
de faire couper le bled très-près de terre,
comme le chaume fera alors fort court, il incommodera
peu en labourant. K ft auffi ce qu’on
doit pratiquer, fi l'on a quelque bonne raifon
pour changer la direétion des planches, llferoit
encore mieux d’arracher to u t -à -fa it le bled,
. comme- on arrache le lin , le chanvre, &c.
Nota. Il eft toujours avantageux d’éviter , en
labourant, qu’une partie de la longueur des
planches foit humide ; il faudrait que la partie:
fèche fouffrît, en attendant que l’ autre fût allez
d effet liée pour être labouree ; au lieu qu'en
difpofant autrement Us planches , ou peut la-
An aratoire»
bourer celles qui font fuffifamment lèches, pendant
que la terre des autres fe reffuie.
Pour former les nouvelles planches dans une
terre qui vient de produire du froment, on commence
par approfondir le fîllon par un trait bien
profond , pour qu’il fe trouve plus de guéret
fous le froment. Enfuite non-feulement on remplit
ce profond fillon, mais on fait en forte qu’ il
fe trouve fous la partie la plus élevée de la
planche » épargnant toujours les endroits où il y
a du chaume, qu’on ne détruira qu’au premier
labour des plate - bandes. On évite ainfi les in-
convéniens que pourroit produire le mélange du
chaume avec la terre ; & l ’on s’épargne une
peine abfolument inutile , le froment n’étendant
point affez fes racines durant l’hiver pour atteindre
la terre des anciennes rangées.
Suivant cette méthode, il refte dans chaque
ancienne plate-bande deux petits filions aux côtés
de la nouvelle planche, chacun entre le chaume
& le froment qu’on yient de mettre en terre»
ce qui eft avantageux pour égoutter l’eau pendant
l’hiver. Mais il faut que ces filions foient
affez loin des rangées de froment, pour que U
terre des planches n’écroule pas dans les filions.
Quand il n’ y a pas de chaume , on ne fait qu’ un
grand fillon au milieu des plate-bandes. ( Extr.
du DiH. économ. )
PLANE ; inftrument tranchant de la longueur
d’environ deux pieds, lequel étant emmanché
par les deux bouts , fert à polir les échalas que
le jardinier a couchés fur un établi fait pour
cela.
On nomme auffi cet inftrument plaine.
On die planer des échalas pour faire un treil*
lage.
PLANER ; c’ e ft , en terme de jardinage, labourer
en fuperficie feulement au pied des arbres»
dans les endroits où l'on craint d’atteindre 8C
de bleffer les racines.
PLANT ; on défîgne par ce mot les élèves
qu’ on fait des graines femées, afin de les replanter.
Plant fe prend auffi pour le lieu où l'on
a planté des jeunes arbres.
Plant fe dit encore de la chofe même plantée.
Ainfi on dit un plant d’artichauts, de fraifiers, &c.
Pl a n t d*arbres ; c’eft l’affemblage de plufieurs
arbres, de mêmes ou de différentes efpèces plantés
en un même lieu. On dit plant de poiriers *
. plant d’ormes ou de tilleuls en quinconce.
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