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-MB IN E T ; c’e ft, dans un jardin, un endroit
a i écart que Ton a couvert de treillage, de
maçonnerie , ou de verdure.
CACOCHYME ; (Arbre) c’eft un arbre lan-
guinant, qui dépérit par la qualité vicieufe de
la feye, ou parce que les organes defliiu-s à la
charrier foiit obfîrués ou détruits.
CADRE ; ( l e ) inflrument d’agriculture.
« Pour cueillir plus avantageufement la fleur
du houDlon , dit le citoyen Jacquemart, il convient
de fefervir d uneefpèce Ae cadre, inflrument
a agriculture , formé de deux perches ou morceaux
de bois d’environ neuf pieds de longueur
fur trois a quatre pouces de diamètre y & joints
enfemble, à un pied environ de chaque bout,
par deux autres morceaux de bois "de trois pieds
de longueur, et fupportés par quatre pieds, hauts
de trois pieds et demi; au moyen de quor, il
refle un intervalle, an moins de fix pieds de
longueur, de trois pieds de la r g e u r e t de trois
meds et demi de profondeur. L’on attache, dans
I etendu- intérieure de ce cadre, une groffe’ toile
pendante dans Ton milieu, en la fixant à de petits*
crndiets dans l'intérieur , ou en l'arrêtant avec
de la ficelle a de petites chevilles à l'extérieur.
Un met le houblon dans cette toile , à mefure
qu on le cueille. Trois hommes ou femmes ou
quatre enfans, à chacun des deux côtés longs
du cadre, fuffifent pour récolter à-la-fois la fleur
de deux perches.
* Lotfque l’ on a levé quelques perches on
les apporte, avec le houblon qui y eft attaché
le long du cadre, où il convient de former quel- i
qu éta i, fur lequel ceux qui les apportent puilfent
les pofer fous la main des. travailleurs. Ce cadre
n étant pas lourd , fe tranfporte facilement d’ un
end' oit a 1 autre , à mefure qu’il èft nécefifairé ,
pour la plus prompte expédition.
i * V ° nÀ oh corpmepcer par récolter le houblon
Je plus mur ; mais s'il paroît être par-tout dans I
une égalé maturité, il faut commencer la ré- s
coite par l’ eft ou le nord de la houblonni.èrê , I
ce qui donnera moins dé prifê au vent du fud- 1
oueft, s’ il en furvenoit.
» Il faut donner le plus grand foin à cueillir la I
fleur du houblon fans feuilles ni branches, car ■
rien n’en détruit plus la qualité, & tout con-I
noiffeur ne donnera d’une balle de houblon ,
reco.té fans ce foin , qu’un bien moindre prix,
malgré I excédent du poids que formeront ces
teu'lles & ces branches, que celui qu’on obtiendrait
fans ce fuperflu.
» L’on établit le cadre au milieu d’une efpace
qui contient- onze monticules , & lorfque le
houblon efl cueilli, ori le tranfporte au milieu
d'un autre efpace de même grandeur, & la récolte
fe continue de même jufqu'à la fin. L’on vide,
deux ou trois fois le jour, le houblon du cadre
dâ” s une grande toile , dont on attache enfuite
les côtés enfemble, pour les tranfporter immédiatement
à la touraille (étuve ou féchoir, dont
les braffeurs fe fervent aufli pour faire fécher
d’orge après la germination ). S’ il reftoit long-
tems enfermé dans cette toile , il ne manquerait
pas de.fuer, & il perdrait beaucoup de fa couleur.
Le houblon roux, qu’on trouve en récoltant
, fe met ordinairement à part dans un
panier ».
CAISSE; c’e fi, dans le jardinage, un ouvrape
de forme quarrée, en „bois, frit par un mcnui-
ner. La caijfe efl compofée de quatre pieds ou
piliers, iurdefqueis font attachées des planches
avec un fond auffi de planches, le tout formant
une forte de boîte qui n’a point de delfus. On
remplit ces caiffes de terre, pour y planter certains
arbres ou arbuftes. Les caiffes les plus commodes
pour les- orangers font à barres de fer
& a guichets qui s’ouvrent.
Les arbres qu’on élève dans des caiffes doivent
avoir, i°. dè grands arrofemens, mais peu fré-
quens, & il faut que l’eau forte du fond de la
caiffe ; z°. de médiocres arrofemens, afin de re-
nouveller 1 humidité de la fuperficie de la terre ,
qui ell pompée par l’ air Sc la chaleur.
C aisse de deffication des grains, & c . , par le
citoyen Cailleau. ( Voyej_ pl. X L I, fig. i ).
Si le grain qu’on conferve eft deftiné à être
lemé , il faut bien prendre garde de lui faire
éprouver un degré de chaleur qui puiflè nuire
a fa végétation, en altérant ou le germe ou la
fubftance qui entoure ce germe & le nourrit en
naiffanr ; mais s’ il ne s’agît de conferver le grain
que.pour en fàire un objet de commerce, ou
le confommer en pain , bierre, amidon ou autrement
; alors il y a peu de précaution à prendre
fur
C A I
fur le degfé de chaleur néceffaire pour faire périr
les infectes.
L’expérience a appris que, pour deffécher dans
une étuve tous les infeûes, leurs oeufs, les larves
& les chryl'alides , au point de hs rendre tna-
' blés, fans faire perdre au bled la faculté de germer,
il faut une chaleur'de foirante degrés continuée
pendant quarante huit heures, elle fait périr les
teignes & leurs oeufs : une chaleur de Coixante-
dix degrés détruit tous les infeûes en fort peu
de tems , mais elle altère les germes Enfin a
quatre-vingts degrés de chaleur ils periflent fur
le champ, & lé grain perd fa faculté de germer.
Méthode pour deffécher et conferver les grains.
Ce moyen confifte à faire paffer au travers d’une
maffe de grains un courant d’air très-rapide, très-
fec et tres-chaud.
La machine ou l’appareil pour produre cet
effet eft fort (impie ; c’eft une ediffe folidemeiy:
eonftruite , de cinq à fix pieds, en quarré fur
trois à quatre pieds de.hauteur (pouvant contenir
fix à huit mille livres de grain). Cette
"ediffe. doit avoir, à. trois ou quatre pouces au-
deflus de fon premier fond, un fécond fond F it en
caillébotis recouvert d’un fort canevas ou autre
toile forte & claire ; au lieu de canevas , on
peut employer une cjaie d’ofier ou de lattis très-
fertée, ou des'feuilles de tôle piquées de trous
fort près les uns des autres, de manière que te
grain ne puifle s’échapper au travers des c ai ! -
lebotis, & que l’air ait un paflage libre pour
traverfer la maflfs de grain contenue dans la caijfe.
On met à portée de cette caiffe un foufflet ou
ventilateur, dont le porte-veflt, qui eft fait avec
des tuyaux de forte- tôle ou de fonte, traverfe
un fourneau & vient aboutir à une large ouverture
pratiquée entre lés deux fonds de la
caiffe.
,On chauffe le milieu de ce porte-vent, qui
eft a [fez long pour que le métal échauffé ne brille
ni la buze du foufflet, ni les fonds de la caiffe.
L ’air afpiré, en fortant du foufflet , paffe dans
le tuyau de ter rouge du porte-vent, & acquiert
une chaleur confidérable : cet air chaud pouffé
avec force entre les deux fonds de la caiffe ,
traverfe rapidement la malfe de grain qui y eft
contenue, & lui communique en peu de tems
un degré de chaleur fuffifant, non-feulement pour
faire périr tous les infeétes, leurs oe u fs , les
chryfalides, 8cç., mais encore pour difiiper toute
l'humidité des grains , 8c la réduire en vapeur
qui s'échappe abondamment par quelques ' fou-
pi taux faits, au couvercle de la caiffep 8c que l'on
tient fermés ( pbur conferver 8c augmenter la
chaleur)* au moyen de trappes très légères qui
s'ouvrent fpontanément par l'effet du foufflet 8c
Ait aratoire.-
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des vapeurs qui foulèvent ces trappes; on pour-
roit même fupprimer entièrement le couvercle,
de cette ca'ïjfe.
Lorfque le grain a acquis une chaleur de foixante-
douze à foixante-quinzë degrés , on ceffe le feu s-
& on continue de faire agir le foufflet jufqu a
ce que le grain foit entièrement refroidi ; on
le retire enfuite par une ouverture pratiquée a
cet effet au bas de la caijfe*] pour le renfermer
fur le champ dans le$ -greniers de confervatiqn,
afin qu'il ne reprenne point 1 humidité de 1 air *
& que les infe&es ne puiffent y rentrer ; en augmentant
les dimenfions de la caijfe de deffication,
ainfi que celles des foutftets 8c des porte-vents,
on pourrait deffécher en très-peu de tems une
maffe confnférable de grains. Les recherches fur
la méthode que l'on indique ici n avoient eu
pour objet que la deftruétion des infectes qui font
très-communs dans Us pays chauds ; mais cette
méthode peut encore être tres-utile 8c très-convenable
dans les pays froids Sc humides , & même
remplacer avec avantage les étuves à l’italienne ,
qui font fujettes à plufieurs inconvéniens , que
n'a pas la deffication.
Une plus ample defeription exigeroit plufieurs
planches 8c un très-grand détail ; mais les per-
fonnes qui ont la connoiffance 8c la pratiqué du
fervice des étuves, faifiront aifément jufqu'aux
moindres détails de cette machine, 8c feront en
état de comparer cette nouvelle méthode , 8c
de juger fi elle eft plus {impie , plus expéditive
8c moins couteufe que les étuves connues jufqu'à
ce jour. On obfervera néanmoins , 1°. que les
grains doivent être paffés au crible 8c bien nettoyés
avant d'être mis dans la caijfe de dcjjication
j i Q. qu'il convient mieux d'augmenter les
dimenfions de cette caijfe fur ifa longueur 8c largeur
que fur fa hauteur, parce que l'air dis fouf-
flsts éprouvera toujours moins d'obftacles à traverfer
une maffe de grains qui aura peu d’épaiffeur ;
3°. qu'il feroit très-avantageux de conftruire les
fonds de la caiffe entière en fer 8c en tôle, afin de
pouvoir entretenir au défions du premier fond
un feu modéré qui accélereroit beaucoup Ie- def-
féchement du grain,* 4°. qu'à volume égal, au
lieu d’un feul tuyau rond pour porte-vent, il
vaut mieux augmenter ou le- nombre des tuyaux
ou la largeur d'un feul tuyau, en diminuant fou.
epaiffeur, parce que l’air acquerra, par ce moyen,
beaucoup plus de .chaleur qu'en traverfant un^.
feul tuyau rond qui aurait un très - grand diamètre
5 que les dimenfions des foufflets 3c
des porte-vents" doivent être proportionnées de
manière à déplacer en dix où douze -coups de
brimbale toute la maffe d'air contenue dans la
; caijfe de déification ; 6°. que la machine que l'on
j propofe ici peut eue appliquée au defféchernent
! de toute autre fubftance: que les grains , fans
[ aucun danger d'incendie, & qu’au lieu de feu