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,que. les autres ; encore moins doit-on n*apper-
Ccvoir en fui te aucune place vuide de grain. •
On enterre le-grain avec la herfe ordinaire,
que l’on promène en divers fens jufcjVà ce que
le champ foit uni , & qu’on n’apperçcûve plus
les filions du labour. Par cette méthode , on a
l’avantage de faire les femailles eh fort peu de
tems. On obferve encore la même chofe lorsqu'on
a pratiqué des planches bien larges en
labourant des terres douces. Mais une telle herfe
ne fuffit pas encore dans les terres fortes*, ni
dans celles, qui déchauffent s_on eft obligé d’y
enterrer la femence par le moyen de la charrue ,
ce qui exige beaucoup de tems. > Ce rte opération
confifte à répandre la femence avant de donner
le dernier labour , & auffi-tôt après avoir femé ,
refendre avec une binette ou autre charrue qu:
pique peu , les éminences des raies pour recouvrir
la femence qui eft tombée dans le fond.
On a foin que ce labour foit très-léger & ml
per fi ciel , ann de ne pas trop enterrer le grain
qui alors ne leveroit pas.
Le grain demande aufii à être recouvert avec
la charrue, lorfque la terre eft très-légère. La
Superficie de cette terre fe convertiffant en poudre
, & étant par-là très-fujette à changer de
place, le £rain qfii ne feroit en terre qu’ à la
herfe courrôit rifque d’être bientôt découvert,
de devenir la proie des oifeaux ou au moins
de ne. pas lever , n’ ayant point près de lui une
humidité „convenable.
On fé Sert d’une pratique que l ’on nomme
femer fous raies dans les terres qui déchaufifent
& dans les terrains fort légers , où l’on craint
que le vent ne découvre la femence ou que le
foleil ne deffèche les grains qui auroient germé
trop près de la fuperficie. Pour cela, on répand
la femence dans un fiilon qu’on vie rit d’ouvrir,
& on, la recouvre aufii-tôt en fai Tant une autre
raie. Tout le grain fe trouve ainfi placé au-
deffous de la terre remuée par les labours , mais
fur un fond. dur.
' ‘ On nomme fèmer a toutes raies la pratique que
nous venons d’indiquer , lorfque la femence répandue
dans chaque raie .que le foc a formée
eft recouverte par la même charrue, en faifànt
la raie voifine. Par oppofition , l’on dit femer à
raies perdues quand , ayant répandu le grain dans
une raie, on en forme une autre où on ne jette
pas de femence, & on en met dans la fui vante $
de forte que dans toute l’étendue d’un champ
il .y a alternativement une raie Semée & une qui
ne l’èft pas, ce qui donne plus d'efpace au grain'
pour étendre fe's racines , raflembler de la nourriture
& former de grofles ralies.
En beaucoup d’endroits où on fe fert de la
charrue pour enterrer le grain j on ne répand
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quelquefois que la moitié ou le tièrs de la femence
, & on jette le refte derrière la charrue
dans les filions qu’elle vient de former. Cette
méthode confomms beaucoup de grain j & celui
qu’on répand dans les filions eft fouvent trop
enterré , pendant que la portion qu’on a jettée
fur le champ ne l’eft pas affez.
11 eft évident que toutes les pratiques dont
nous venons de parler diftribuent la femence
affez irrégulièrement > s’ il fe trouve une cavité,
quinze ou vingt grains s’y raffemblent, tandis
qu’ailleurs il n’y a abfolument point de femence :
celle qui fe trouve recouverte d’une trop grande
épaiffeur de terre ne peut en fortir, & beaucoup
de grains qui reftent fur le champ, ou
trop près de la Surface, font dévorés par,les
oifeaux ou defféchés par le folèil. D’où réfuîte
une consommation confidérable de femence en
pure perte. Ces raifons ont fait naître ridée
d’inflrumêns dont le mécanifme opérât avec
certitude la précifion que l’on peut délirer. (Voyez
S e m o i r ) .
SEMIS > endroit où l’on fème des graines
d’arbre , pour les lever & les mettre en pépinière
au bout de trois ou quatre ans.
. Du femoir.
Le femoir, comme l’indique fon nom , eft un
inftrument avec lequel on fème le bled & les
autres graines par rangées. Il fait les filions , ~>y
fème la graine & la couvre tout à la-fois avec
beaucoup d’exaélitude & de vîteffe.
Les principales parties du femoir font la boîte
à femence , la trémie & la charrue avec fa
herfe.
De ces parties la boîte eft la principale j elle
mefure , ou plutôt elle compta la femence qu’elle
reçoit de la trémie , & elle eft par rapport à
cela comme une main artificielle qui la délivre
avec plus d’égalité qu’une main naturelle ne pour-
roi t faire.
De même que la boîte à femence eft la principale
partie du femoir , de me ns la mortaife
eft la principale partie de la boîte à Cm en ce.
Les descriptions fui vantes feront voir en quoi
cette mortaife diffère des ordinaires. -
. Cette mortaife diffère d’une mortaife commune
, en ce qu’il eft impoffible de rajufter avec
un tenon , à caufe ‘qu’elle eft plus étroite par
en haut, & plus courte par en bas.,
Les aires ou les plans imaginaires de /on haut
& de fon bas font parallèles, mais non pas égaux $
fes deux côtés oppofés font égaux , mais non pas
parallèles , à caufe qu’ils inclinent Tun vers
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l ’autre de bas en haut, ce qui fait le biais dent
.nous-allons parler.
Les deux bouts ne font ni parallèles ni égaux ,
à caufe que celui de derrière eft perpendiculaire
à l’égard du haut 8c du bas, & celui de devant
oblique, 8c par conféquent plus long.
Quand deux côtés oppofés aux deux furfaces
inclinent l’une vers l’autre de bas en haut ,
j’appelle cette inclination un biais : mais quand
elles inclinent de haut en bas , je l’appelle un
biais renverfé.
Le bout de la mortaife étant élevé à fa place,
fera à angle droit avec les plans du haut 8c du bas , j
lëfquels étant tous les deux des parallélogrammes '
rectangles , prouvent que le biais eft le même
d’un bout des côtés à l’ autre ; lefquels côtés
font les hypoténufes de ces deux triangles : mais
cela ne pourroit pas être prouvé par les triangles
du bout oppofé , à caufe que les bafes étant
les mêmes que l’autre, 8c ayant les côtés plus
longs , les angles verticaux font plus aigus 5 les
côtés font plus longs, à caufe que l’extrémité,
quand elle eft dans fa place , u’eft pas à angle
droit avec le haut 8c le bas de la mortaife.
Ce qui doit enfuite être décrit dans la mor-
'ta ir e , eft le grand trou , lequel fe voit-mieux
dans le côté de celle d’un femoir à fromeivt,
étant plus grand , c’eft la feéfion d’un cylindre
creux qui paffe par la mortaife , 8c dont l’axe
eft parellèle aux bords des. extrémités de la mortaife
> ce cylindre étant coupé obliquement par
le côté de la mortaife , 8c non parallèlement à
fa bafe, eft une ellipfe.
Le plus long diamètre de cette ellipfe, eft à
angle droit avec les bords d’en’ haut 8c d’en bas
des côtés de la mortaife.
Son plus court diamètre.eft le diamètre du
cylindre qui coupe le plus grand diamètre à
angle droit au centre.
La demi-ellipfe eft la partie la plus utile', 8z
par conféquent le bord doit être bien uni 8c fans
crevafle, comme le doivent être auffi les fur-
faces des côtés de la mortaife entre l’ellipfe 8c
le , bout de devant.
La langue de la boîte à femence diffère de
celle du fommier d’un orgue, d’où j ’en ai pris
l ’idée , par la figure, par la.fituation ,8c parla
manière dont elle eft attachée à la mortaife.
Celle de,1’orgue eft dans fa furface un long
quarré ou un parallélogramme re&angle , 8c eft
un peu plus large 8c plus longue que la mortaife,
ou , la rainure qu’elle forme 5 mais cette
langue qui eft ici tournée en bas , étant dans fa
furface Supérieure un plan , eft un trapèfe de la
même figure que le bout de devant de la mot-
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taife, que nous venons de d'écrire., excepté que
la langue a un moindre biais.
Celle de l’orgue' eft fituée dans le dehors de
la mortaife , qu’elle-ferme par le reffert qui eft
par - derrière, s’ ôftvrant immédiatement ' par le
doigt de l’organifte , qui prelle en bas la clef
pour laiffèr entrer l’air comprimé dans les tuyaux :
mais celle-ci eft fituée au-dedans de.la mortaife
de la boîte à femence , Sr placée d’une manière
prefque diagonale;; car 5 elle étoit placée comme
l’autre , la femence fe mettant entre elle 8c les
bords de la mortaife , ne permettrait pas qu’elle
fe fermât, comme l’air le. permet à l’ autre , Sc
la tiendrait toujours ouverte , ce qui la rendrait
inutile pour femer le grain.
La manière d’attacher la langue de l’orgue à
fa mortaife, eft dé coller du parchemin ou du
cuir à fa furface & au bout du fommier, qui eft
oppbfé à celui que la clef ouvre en preffant, &
qui fe ferme par le reffort : mais la nôtre eft
attachée au-dedans de la mortaife, & fait fon
mouvement fur un axe qui paffe par fon bout
d’en haut, qui eft plus étr’o i t , & cet axe eft la
cheville qui doit être. exaélement parallèle au
bord du bout de la mortaife,
La largeur de la langue doit être conforme à
la largeur & au biais de la mortaife ; quand étant
fur fon axe bien dreffie , l’on voie fes bords
d’en haut toucher les-deux côtés de la mortaife
de toute lefir longueur , alors elle eft bi'en faite ,
& en touchant lefdits deux côtés bien exaélement,
quand elle eft dreffée à ce degré , il paraît
que les deux bords d’en haut de fes côtés,
inclinent l ’un vers l’autre en un angle qui eft
plus aigu d’environ un tiers, que l’angle d’in-
clinaifon dès côtés de la mortaife.
II arrive de-!à que. quand on la laiffe en bas
à fa place , il y a des deux côtés un efpaee vide
entre elle & la mortaife, qui forme un triangle
fort aigu dontl’angle vertical eft plus ou moins aigu,
suivant qu’elle app: oche ou s'éloigne plus du noyau..
La raifon pourquoi la furface inférieure eft plus
étroite que fa fupérieure , eft pour conferver le
bifeau du triangle vide car quoique le bifeau
des côtés dé la mortaife puiffe fuffire pour cela ,
; s’il étoit sûr que les deux côtés de la langue gar-
daffent une égale diftance du noyau ; comme
cependant la langue n’eft jamais fi ferrée fur fon
axe , qu’un dé fes coins ne foit quelquefois plus
près du myau que l’autre , en ce cas le côté
qui eft le plus près renverferoit ce bifeau , de
façon qu’il rendrait l’efpace vidé , qui eft entre
la mortaife & la langue , plus large en haut qu’eh
bas.
La longueur de la langue doit être te lle ,
qu’elle puiffe atteindre plus bas que pour toi»