C H A P I T R E I V .
le côté intérieur des Mâchoires s’applique contre la Lèvre inférieure.
On voit que la Langue efh plus étroite du côté de
la Filiere que du cote oppofé, que la figure eft fymmetrique,
qu’elle eft renflée & arrondie en deffus, & que fon rebord épineux
en fait le tour.
C e rebord paroît propre, non feulement à retenir les ali-
mens fur la Langue, & empêcher, pendant qu’elle fe meut,
qu’ils ne tombent à droit & à gauche, entre les Mâchoires;
mais encore, quand ils y font tombés, à les ramener fur la
Langue ou entre les Dents ; car il faut favoir que , quoique
les côtés V X de la Lèvre inférieure foient courbés, de manière
que, lorsque les Mâchoires font fermées, ils s’ajuftent parfaitement
avec les cavités que j’ai fait obferver au côté intérieur
de ces Mâchoires, elles ne s’ouvrent pas plutôt, qu’elles ne
laiffent un vuide entre elles & ces côtés V X , où de petits
brins de bois venant à tomber, quand la Chenille mange, ne
pourroient que lui être très incommodes, fi elle n’avoit pas la
facilité de les en pouvoir d’abord faire fortir, & c’eft à quoi
les épines , qui environnent le bord de la Langue, & dont la
direction, qui les porte en montant vers le côté concave de la
Mâchoire, joint à la mobilité en tout fens de la Langue même,
parodient fournir un moyen des plus aifés.
T e l l e s font les Parties extérieures de la Tête ; quelques
unes en fo n t, comme on a v u , compofées d’écailles & de
membranes ; mais le grand nombre en eft écailleux & foli-
d e ., & leur affemblage forme un tout voûté & convexe en
tout
fout fens, très propre à pouvoir faire & fout'enir de grands
efforts.
A p r è s avoir décrit ces diyerfes Parties, l’ordre exigeroit
que je paffaffe tout de fuite à la defcription des Parties extérieures
du Corps, fi, faute d’un lieu plus convenable, comme
il a été d it , le petit nombre des Parties folides, qui relient
encore à examiner dans la T ê t e , & leur étroite liaifon avec
fes Parties folides extérieures, ne demandoient que j ’en trai-
taffe ici.
L es premières de ces Parties folides font les deux Ecailles
pareilles Y Z , Z Y * , que je nommerai Zygomatiques , à cau-
fe de quelque foible raport qu’elles ont avec le zygoma de
nôtre tête.
E l l e s font blanches, fortes, inégales, applatties, & tiennent
au bord poftérieur de la partie inférieure des Ecailles pariétales,
& à la partie écailleufe de la Bafe de la Lèvre inférieure.
Elles ne parodient, en vue, qu’après qu’on a levé, le
long de la partie inférieure de l’Ecaille pariétale & de la Bafe
de la Lèvre inférieure , la peau du cou , & plufieurs mufcles
qui les couvrent. On voit à chacune, en Z , une Apophyfe,
qui s’avance obliquement vers' la Ligne inférieure & vers le
cou, Je ‘ les appellerai les Apophyfes zygomatiques. Elles fervent
d’appui à d’autres pièces écailleufes, dont il va être parlé
dans l’Article fuivant.
E n faifant mention de VEcaille frontale, on n’a décrit que fa
face extérieure. Sa face intérieure eft remarquable par les pièces
Les Ecailles
zygomatiques.
* PI. IL
Fig. i.
Les Apopby
fes zygomatiques.