C H A P I T R E I I .
Divifion de la Chenille par le moyen de Lignes idéales.
p o P R donner une idée exadte de quelque objet très conipofôj
ce n’eft pas allez de le repréfenter fidèlement par des
Figures deffinées, peintes, ou gravées avec art; il faut encore
accompagner ces Figures d’une explication convenable. Cette
explication ne fauroit paraître bien claire, au Lefteur, à moins
qu’il ne foit fur de voir précifément, ‘’dans la Figure, les endroits
que l’on décrit. Dans bien des occafions, des Lettres,
ou des Chiffres, placés en ces endroits, fuffifent, furtout lors
que la Figure n’eft- tracée que par de fimples contours, & qu’elle
eft peu chargée: mais lors qu’elle eft très compliquée, qu’elle
eft reprefentée en relief, & que les differentes nuances de
couleur y font exprimées, comme cela fe rencontre dans la plupart
des Figures de cet Ouvrage ,■ cette méthode a aufii fes in-
conveniens: fou vent les Lettres gâtent la Figure; celles qui font
placées dans des endroits ombrés s’apperçoivent difficilement,& ,
quand leur nombre eft grand, le Leéteur eft toujours ennuyé
du tems qu’il perd à chercher celles qu’il lui faut. Dans ces cir-
conftances on conçoit qu’il feroit bon de pouvoir le fecourir,'
en lui fourniffant un moyen fur de trouver d’abord ces Lettres,
quand on en fait ufage, & lors qu’on juge plus à propos de ne
s’en point fervir, de pouvoir, là ns leur le cours, lui faire trouver,
avec la même facilité, les endroits dont il s’agit.
R i e »
' R ien ne m’a paru plus propre, à cet effet, que d’avoir recours
à des Lignes idéales , & j’ai crû à plus jufte titre pouvoir
m’en fervir, pour l’explication de mes Figures, qu’il femble que
la Nature elle même ait pris foin de les fournir, & de les fixer,
dans toutes fortes de Chenilles,- par des marques ordinairement
très faciles à reconnoître.
T outes les Chenilles ont, en général, le Corps divifé en douze
Anneaux, dont le dernier, celui qui termine la partie pofté-
rieure, paraît, à la vérité, fouvent, comme ic i, compofé de deux ;
mais, pour conferver l’uniformité, il convient de ne lé confi-
dérer alors que comme un feul Anneau fubdivifé. Ceci donnera
donc d’abord une divifion transverfale du Corps de la Chenille en
douze parties, que je nommerai toûjours Anneaux, & que je
diftinguerai par premier, fécond, troifième, &c. ,en commençant
depuis la tête, laquelle jointe aces Anneaux, fournit une divifion
de la Chenille en treize parties. Ces parties font diltinc-
tement marquées dans les Fig. 3 , 4 , & y, delà I™ Planche,
qui repréfentent la Chenille, dont il s’agit, dans fa grandeur
naturelle, vue en deffus Fig. 3 , en deffous Fig. 4 , & de côté
Fig. y.
C hacun de ces Anneaux eft diftinguè de celui qui le précède,
& de celui qui le fuit, par un étranglement plus ou moins
fenfible félon les efpèces. Au milieu de chaque étranglement,
je conçois une Ligne, où les Anneaux contigus fe rencontrent,
& qui leur fert de borne. Je donnerai, à ces Lignes, le nom
de Dmfrns, & , comme il y a douze étranglemens à la Chenil-
C 3 le,
Dtraivnisfvioenrf ale edne l1a2 CAhnenille
neaux,
Terminés par 12 Divifîons.