on veut examiner la fuperficie, ou les couleurs d’un objet, foit
opaque, foit tranfparent, pofé en S fur un Verre. On fe fert
du Couvercle-noir, fi. la couleur de l’objet eft claire ; & du
blanc, fi elle e'ft fombre. L ’on diftingue ainli mieux le contour
de l’ objet à fon coté ombré, que s’il pofoit fun un plan opaque-,
parce qu’il ne jette ici aucune ombre fenfible : & de cette façon
on peut examiner cet objet en l’éclairant, foit en deflus, foit en
deifous, fans le faire changer de place.
L es Outils dont je me fers pour anatomifer, font de quatre
fortes, & confiftent.
i° E n une paire de Ciféaux aufii petits qu il a ete poflible d en
faire; mais dont cependant les branches font afféz longues, pour
pouvoir s’en fervir aifément. Ils font d ufage pour ouvrir un
Infeéte, & pour en emporter les parties écailleufes & autres
qui embarraffent.
2° E n un Couteau extrêmement petit & tranchant, qui vient
% point, quand il fagit de partager quelque objet étendu fur un
morceau de verre.
3° E n une Pince de cuivre, dont on ajufte les pointes, à petits
coups de marteau & de lime, de façon, qu’on en peut faifir
le fil d’une toile d’Araignée, & le plus petit grain de fable ; ce
qui n’eft pas aufii difficile à faire qu’il le paroit. Cette Pince
fert à tenir l’objet à l’endroit où fon travaille, & à en enlèver
ce qui embarrafie.
4° M a i s la forte d’Outils, dont l’ufage eft le plus étendu,
font deux Aiguilles des plus délicattes. On en emporte le trou.
On
On aiguife en pointe l’extrémité rompue. On les picque chacune
par cet endroit dans le bout d’un petit Bâton d’Epine,
ou de furqau, long d’environ § | de pouces, & épais de A à fon
gros bout. On atténué ces'Bâtons du côté de l'Aiguille, pour
qu’ils offufquent moins, la vue. On aiguife fous une forte Loupe
l’une des Aiguilles, pour la rendre très aigue, &c l’autre pour -
donner à fon extrémité le tranchant d’un petit Couteau, qui puif-
fe au befoin fervir à couper, & à retrancher des parties extrêmement
petites. . Ce font ces Aiguilles, qui font l’officê de doigts,
& qui agiffent prefque continuellement, quand on anatomife.
Pour faire ufage de la Table à diiTèquer, ,on s’afîièd, la gauche
le plus près qu’on peut é d’une pénétré fort éclairée ; on place
flnftrument Anatomique fur une Table rectangulaire bien ferme,
le côté C C F , vers l’Eftomac; & l’on.obferve de l’oeuil
gauche.. Ces difpofitions procurent un jour favorable , & de •
laifance, pour defliner & décrire, à mefure- qu’on anatomife..
Lors qu’on veut diflequer, on pofe les deux coudes fur la gran- -
de Table, & l’on, appuyé des mains contre les bords de la petite ■
P:Q_, afin d’avoir plus de fermeté; car le moindre temblement,
quelque imperceptible qu’il foit.à.la. vue fimple,, paroit énorme, .
& eft extrêmement nuifible, quand on travaille au Microfcope:
puis tenant du pouce & des deux doigts de chaque main un
des petits Bâtons dont il a.été parlé, on agit de la pointe de
leurs Aiguilles.:
S’il eft queftion d’ânatomifer un Infecte, on commence da-
bord par le noyer dans, de l’eau commune, afin de lui conferver ■
Ma