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Pparor dirgalpeourfte à l’Oeuf &
aux petits.
c h a p i t r e I.
produifent des Papillons mâles font ordinairement plus petites
que les autres.
d u a nd on compare une Chenille naiflante, qui n’a qu’envi-
ron une ligne de longueur, aune autre, qui a tout fon crû, &
qui eft longue de trois pouces & demi, cette augmentation de
volume, dans un même Animal, doit paroître bien Confidérable,
quoiqu’elle foit peu de choie, en comparailon de celle qu’on peut
obièrver dans les Poiffons. Pour une Chenille, elle eft réellement
étonnante, & je n’en connois point, qui, d’un Oeuf auflî
petit, parvienne à cette taille.
J’ai été curieux de favoir combien cet Infecte, devenu grand,
peioit plus que ion Oeuf, & qu’un petit nouveau né. Pour cet
effet, j ’ai d’abord pefé la Chenille devenue grande', & j ’ai trouvé
qu elle peioit environ I d’once, poids de la Haye : j ’ai eniùite pefé
un certain nombre de ces Oeufs, & j ’ai vû que ?o Oeufs pe-
foient un demi grain, qu’ainli 1800 Oeufs pefoient la & partie
dune once, & quil falloit, par conféquent, 36000 Oeufs pour
faire le poids d’une Chenille.
C o m m e ces Oeufs ont des coques très épaiifes, par raport
à leur volume, & que, d’ailleurs, outre la fubftance de la Chenille,
qu’ils renferment, ils font encore chargés de beaucoup de
limphe, qui s’évapore, tandis que les parties de la Chenille, de
liquides, qu’elles étoient d’abord, acquiérent de la folidité, il
faut certainement une quantité bien plus conlidérable de Chenil-
les naiffantes, que d’Oeufs, pour faire le même poids; Je ne
faurois précifément déterminer cette quantité, parceque je n’ai
point
C H A P I T R E ! . n
point eu. le nombre de Chenilles, nouvellement éclofes, qu’il m’eût
fallu, pour former aucun poids fenlible, que j’euffe pû comparer
avec celui d’une grande Chenille;'; mais, fuppofé que la coque,
& la limphe évaporée de l’Oeuf, pefent, enfemble, autant que
la Chenille naiflante, il faudra deux Chenilles pareilles pour fai—
' re le poids d’un Oeuf, & , par conféquent, 72000 petites Chenilles
pour faire celui d’une grande : Et ce qui fait voir que cette
fuppofition n’eft pas fi gratuite, qu elle pourroit d’abord le
paroître, c’ eft qu’elle s’accorde allez avec la proportion de grandeur
qu’il y a entre ces deux Chenilles comparées; car, enpo-
fant, comme il a été dit, qu’une Chenille naiflante ait une ligne
de longueur, il en faudra quarante-deux pour faire celle d’une
Chenille de trois pouces & demi ; on n’a donc qu’à élever ce
nombre de 42 à la troifiéme puiffance, pour avoir, dans fon produit,
la proportion de grandeur qu’il y a d’une de ces Chenilles
à l’autre, qui fe trouve être d’un à 74088, nombre qui excède
encore de plus d’un trente-fixiéme celui d’un à 72000, qui, fui-
vant nôtre fuppofition, s’eft trouvé entre le poids de ces deux
Chenilles. On peut donc conclure de ceci, fans crainte d’exa-
gerer, que nos petites Chenilles grandiffent jusqu’au point d’augmenter,
pour le moins, foixante&douze mille fois de poids & de
volume; ce qui eft prodigieux, à le comparer à la crue des grands
Animaux terreftres.
N ô t r e Chenille, quelque bien cachée qu’elle paroiffe dans
le tronc des Arbres, ne l’eft pourtant pas tellement, que des
Mouches Ichneumons, de plus d’une elpèce, ne trouvent encore
tPer edm'einènree mfoisr ; de la Chenille.