re, & d’autre forme aprochante de celles qui viennent d’être
defignées. Mais comme les deux vaiffeaux foyeux fe réunifient
en un fèul canal avant de joindre la pièce K * , & que de cet-
|6% -'25. te pièce il ne fort auflï qu’un feul canal L qui entre dans le
$f‘g. 2j. 27. tuyau foyeux S §, lequel lui même n’eft pas double, & n’a qu’un
orifice a fon extrémité antérieure, il s’enfuit qu’on ne fauroit
avoir ici recours à la fuppofition de deux canaux, pour rendre
raifon de la variété des fils de nôtre Chenille , comme l’a fait
ce grand Homme par raport aux fils du Ver à foye; & quand
même le tuyau foyeux de nôtre Infeâe fe terminerait par un
double canal, on n’en feroit peut-être pas plus.avancé, parce
que fa matière foyeufe fort très liquide de ce tuyau, & ne fe
fige qu’un moment après en fe léchant, ainfi que je m’en fuis
alluré en examinant plufieürs fois, à la Loupe, cet Infeéte,, qui,
filant contre un Verre, n’y touchoit pas de fon tuyau fans y
lai {fer une goûte de matière foyeufe, beaucoup plus large que
l’ouverture de l’inftrument qui la fourniffoit. Il faut donc que
la différence des fils, dont il s’agit, provienne d’une autre cau-
fe. Et probablement elle vient, d’un côté, de la façon de filer
de la Chenille, &,de l’autre, de la ftructure du tuyau foyeux,
qui, comme il a été remarqué Chap. IV ., paroît être capable
de s’élargir, & dont l’ouverture antérieure eft oblique, tournée
vers la Ligne inférieure , & taillée en deux coupes d’une
façon aprochante de celle d’une plume à écrire ; mais fans fe
terminer en pointe.
O n conçoit que le tuyau, étant ainfi difpofé, quand la Chenille
K,
nille tire lentement un-fil, dans une direûion parallèle à ce tuyau,
le fil doit être cylindrique, affez gros, & d’autant plus épais,
que la machine K * fournit de matière foyeufe en abondance. * Fis- '*■
Q uand la Chenille tire un fil dans la même direction avec
plus de viteffe, le fil doit être encore cylindrique, mais plus
mince, & d’autant plus mince, que la machine K pouffe à la
fois moins de matière au dehors.
Q u a n d l’Infeéte tire un fil en inclinant là tête vers le ventre,
ce fil, preffé par l’extrémité avancée du tuyau, en devient
applatd, & cette extrémité, qui eft arrondie, y imprime
un fillon. Comme il y a par là moins de matière vers le milieu
du fil qu’à fes bords, ce milieu eft plus tôt figé, & demeure
mince, pendant que les bords plus épais ont le tems de prendre,
en fe figeant, une forme cylindrique, par l’attraétion mutuelle
de leurs parties ; ce qui fait paroître alors le fil comme
compofè de deux cylindres réunis.
Q uand la Chenille tire un fil de gauche à droit, ou de droit
à gauche, de manière que le mouvement foit parallèle aux
deux extrémités des coupes de l’ouverture du tuyau, ce fil doit
naturellement être plus large qu’épais, à caufe de l’obliquité de
l’ouverture du tuyau qui la rend allongée; & la double taille de
cette ouverture peut encore alors y lailTer un fillon, au moyen du
petit angle faillant, formé par la rencontre de ces deux tailles.
T o u t e s ces différentes caufes,différemment combinées, fem-
blent fuffire pour pouvoir rendre raifon de la variété que l’on
obferve dans la forme des fils de nôtre Chenille.
C c c c L es