A cet effet, aulieu de mettre une Lentille au Microfcope laiffé
-en place, j’en couvris l’ouverture fupérieure d’un morceau de
papier, que j’y collai très uniment. Je perçai ce Papier d’une
fine Epingle. Après avoir ôté de la Plaque de Cuivre, le Verre
-convexe, qui m’avoit fervi à mefurer la difiance, de mon
Objet à la Lentille ; je couvris l’ouverture de cette Plaque d’ un
morceau de Carte à jouer, fur lequel je fis defcendre enfuite perpendiculairement,
autravèrs du Trou d’Epingle fait au papier,
ma Soye de Porc marquée d’Encre; & je fis monter cette Soye,
en tournant la Vis du Microfcope, jufqü’à ce que la marque fupérieure
d’Encre fie trouva de niveau avec le Papier ; & commençant
de ce point, à compter fur mon Cadran j les circom-
volutions que faifbit ma V is , pour élever l’autre tache d’Encre
au même niveau, j ’eus l’exade mefure dp l’épaifTeur de chacun
de mes Verres, dont la moitié, ajoutée à la difiance déjà me-
iiirée de chaque Lentille à l’Objet, me donna, en tours, & en
parties de tours de V is , la longueur du Vrai point de vue de
chacune de mes Lentilles ; longepr, que je redmfis en fuite en
Lignes, & en FraéUons de Lignes.
A yant gipfi mefuré diverfès fois les points de vue de chacune
de mes quatre Lentilles, & ayant pri9 les quantités moyennes
, entre les petites différences, qu’occafignne dans ces mefu-»
r e s , l’étendue perpendiculaire de l’Efpaçs diftinèl de chaque
point de vue : qui cependant eft exçeflivement petit dans les
Ver^s qui groffiffent le plus; je trouvai, que depuis le Centre
de la Lentille jufqu’à l’Qbjet, le point de vue de mon Verre
le
lé plus fort N. i , étoit de 2g tours de Vis ; Celui de N. 2 ,
de 3g ; de N. 3 , de 4 g ; & de N. 4., de ce qui réduit en
Lignes, faifoit $£» i | f , ig g , 2 ^ de Ligne.
L a longueur, des points de vue de mes deux Loupes, ne
me permit pas de la mefurer par le moyen de la Vis de mon
Microfcope ; fi ce n’eft pour ce qui regarde l’épaiffeur de ces
Loupes, dont j ’ajoutai la moitié,, à la Mefure du refte, prife
le plus exactement que je pus au Compas : & ainfi je trouvai,
que le point dé vue de ma plus forte Loupe étoit de l8g| Lig. &
-celui de l’autre de io |~ Lig..
S ur ce pièd, en fuppofant, avec Ms. Baker & Smith, que la
difiance à laquelle nous voyons le mieux à l’Oeuil nud un très
petit O b je t, fut de 8 Pouces d’Angleterre , qui font environ
2 } de nos Pouces du Rhin, ma Lentille la plus forte N. i , de-
vroit faire paroitre un Objet 10 7 ’g fois plus long & plus larg
e ; N. a , d2M fo L ; .N .3;J 3f i fois; N. 4 , 4 j ’-g fois; La plus
forte Loupe i i |£ fois; & l’autrre 8|||| fois ; que cet objet ne
paroitroit, II on le regardoit fans Verrre, à la difiance de 7 - de
Pouces de pièd du Rhin.
Mais , s’il m’eft permis de le dire, la difiance de 7- de nos
Pouces, me paroit un peu grande, pour voir à l’Oeuil nud un.
très petit Objet. Elle femBle plutôt avoir été prife fur des
Berfonnes de paffé ;o Ans, ou qui avoient la vue foible, que fur
des gens, qui ont bonne vue. Ces derniers peuvent diftinéte-
ment voir de tels Objets de bien plus près : & ce n’eft, à ce qu’il
me femble, que depuis le plus proche de ces Points, qu’il faut
com