. te > elle s’épargne la peine d’en faire une, & , près de l’ouverture
, trouvée ou fa ite, elle commence à conftruire là coque,
ce qu’elle fait, en coupant, de l’A rbre, des éclats de bois fort
menus , qu’elle réunit les uns aux autres avec de la foye : de
cette manière elle bâtit, autour de fon corps, une loge ellyp-
Fig!*:niL foide affez régulière * , dont tout le dehors n’eft qu’un affem-
blage de bûches, reünies en tout lèns, & elle ne manque pas
d’avoir foin de diriger l’ouvrage de façon, que l’une des extrémités
de la coque eft pointée vers l’ouverture de l’Arbre. A-
près s’être ainfirenfermée dans ce réduit de charpente, elle travaille
à s’en faire un logement commode, & qui la mette à l’abri
de toute infulte d’Infetftes. Elle en tapiife, pour cet effet,
tout le dedans, d’une tenture de foye grilàtre, très unie, & partout
trèsépaiffe &-tfès ferrée, à la reférve de l’extrémité, qui fait
face au trou de l’Arbre, où elle a foin d’en rendre le tiffu moins
l i é , afin qu’elle puiffe plus aifément fe faire jour au travers,
quand il en fera tems. Tout l’ouvrage étant achevé , fon dernier
foin eft de fe placer dans la coque de façon, qu’elle ait la
tête tournée vers l’ouverture de l’Arbre ; attention , qui ne lui
eft pas indifférente , puisque , fi elle fe plaçoit autrement, ne
pouvant fe retourner, après être devenue Chryfalide, tant par
manque de foupleffe, en cet état, qu’à caufe du peu de largeur
de la coque, elle ferait obligée d’en fortir par ce même côté,
ce qui ne lui réüfiiroit que très difficilement, à caufe de la con-
fiftance de la coque en cet endroit, & la conduirait toujours
vers l’intérieur de l’Arbre, où, bien fouvent, elle ne trouveroit
aucune iffuë pour en fortir. : Dans
D ans la fituation, que la Chenille s’eft ainfi choifie, elle de- Symptômes
meure en repos, durant quelques jours; d’abord fon rouge s’ef- f°n changt™'
face, & devient pâle, fon corps commence enfuite à être picot-
té de points bruns, ces points deviennent des tachés , ces taches
grandiffent, & prefque toute fa peau paraît enfin d’un brun
foncé , qui annonce Ion changement prochain. Pendant que Son change-
ces lymptomes extérieurs lë manifeftent, les parties intérieures feiide,
de la tete le détachent du crâne ; celles des jambes fe retirent
vers le corps, il le raccourcit en diminuant vers la partie pos~
térieure & fe renflant de plus en plus vers l’antérieure, ce
qui, enfin, y fait crever la peau, dont l’Animal fe dégagé, en
la faifant gliffer, par divers moùvemens, vers le bout de fa
queue, après quoi, il fe montre fous une forme toute nouvelle,
qui a reçu le nom de Chrylàlide, & lur laquelle on trouve plus
de traces de la Phalène, qui en doit naître, que de la Chenille
qui l’a produite.
L ’ e n v e l o f e de cette Chryfalide eft d’abord molle , humide
& blanche, avec une teinte de rouge fur le dos; mais, peu
après, elle devient dure, lèche, & de couleur de marron. Sa
partie antérieure, où l’on aperçoit les linéamens de la tête, des
jambes, & des aîles de la Phalène, ramenées fur le devant, eft,
par elle-même, immobile; mais les diverfes articulations mobiles,
dont là partie poftérieure eft pourvue, peuvent l’agiter de
diverfes façons. Cette Chryfalide, qui eft du genre des coni- Particularité
ques, eft remarquable en ce que fa partie antérieure eft'garnie oettïchryra-
de deux pointes, placées l’une au deffus, & l’autre au deffouS des
y eu x,