la foupleffe & la tranfparence de fes parties, que des eaux fpi-
■ riteufes rendraient la plufpart roides & opaques.
L ’A nimal eft-il fort petit, par exemple d une ligne, ou d une
ligne & demie de longueur, on l’anatomife, fubmergé d eau,
dans un Verre tant foit peu concave; & quand après un ou deux
jours, on commence à craindre qu’il ne fe corrompe, on fe fert
de vin de grain au lieu d’eau. S’il eft néceflaire de fixer 1A-
nimal pour qu’il ne bouge, après l’avoir noyé, on le laiffe lécher,
puis on le pofe à la renverfe fur une goiite de cire fondue,
& on le convre d’eau, quand on le veut-ouvrir.
D es objets plus grands demandent d’autres procédés. On
•met fur la Table ovale P Q_, qui fert alors avec le plus d’effet,
un Bacquet plat, proportionné à la taille de l’Animal. 11 eft
fait d’une planche ovale & mince, tirée du fond, ou du couvercle,
d’une Boifte commune.. On environne cette Planche
d’un rebord de cire v e rte , pour empêcher que la liqueur que
Ton y verfe, ne s’écoule: Ton y ouvre l’Infeéte, & s’il eft mou,
comme l’eft une Chenille, après l’avoir ouverte, on en couche
de niveau les parties fur le fond du Bacquet, en les y fixant
par le moyen de bouts d’Eplngles très petites, dont on a retranché'le
côté de la T ê te : & Ton fe fert d’une pince de fer
pour planter ces Epingles, en même tems que l’on employé
Ta petite Pince de cuivre, ou l’une de fes deux Aiguilles, pour
étendre à droite & à gauche le corps de l’Animal. On le fub-
merge dabord après d’eau pure , dans laquelle on 1 anatomife
pendant deux ou trois jours, enfuite de quoi Ton fe fert de
vin de grain, que l’on renouvelle de tems en tems; & de cette
façon, on peut conferver fon fujet, & en fuivre la fracture
quelques mois de fuite, fans qu’on y remarque d’autre changement,
fi ce n’eft, que toutes les parties molles, qui ont quelque
tranfparence & de ,1’élafticité, perdent l’une & l’autre, & deviennent
roides ; que plufieurs acquièrent plus de confiftance,
qu’elles n’en avoient dabord; & que d’autres changent de couleur.
O u t r e l’avantage, que fournilîentTeâu Ss les liqueurs Ipi-
riteufes, de pouvoir travailler longtems fur un fujet, qui fans cela
feroit dabord defèché; on en retire encore celui-ci, que les
parties ne fe collant point les unes aux autres ; mais fe trouvant
toujours comme à flot, on les manie, & les fépare avec beaucoup
plus de facilité, fans les rompre, qu’on n’aurait pu le faire
autrement.
L ’ I n s t r ume n t que l’on vient de décrire, peut encore procurer
un moyen très commode, de fe fervir du Microfcope à Vis
de Sommers & de Wilfon, fans que l’on foit obligé de le tenir;
ce qui embarraffe beaucoup un Obfervateur, fur tout quand il
veut deffmer & décrire fon objet. Pour cet effet, au lieu de
mettre à ce Microfcope le Manche ordinaire par où on le tient
pour y vo ir, on fixe au même endroit, par le bout p3 la Branche
coudée de Cuivre ml p, Fig. <5-, que l’on a fait adapter tout
exprès ; & l’on paffe fon bout Im, jufqu’en 1, par le trou carré,
qui perce en Æ, la Table P Q_, en même tems qu’on fait entrer,
dans le trou S de la Table, le Microfcope, par le côté de fa Vis.
B On.