\
L a Lame D G e f t , outre fa grandeur, encore remarquable
par fon bord H M , qui eft la r g e . & creufè en- goutière. Ce
bord eft naturellement couvert d’une membrane} qui n’eft point
dans la Figure, & au moyen de. laquelle il forme un conduit,,
qui donne paflage à la liqueur d’un grand vmffeau du corps,
pour entrer dans la bouche, ainfi qu’pu le verra dans la fuite.
O utre le grand nombre de mufcles, qui concourront à rendre
l’action des Lames addudrices ft efficace, d’autres circon-
ftances paroiflent encore y contribuer.
D ’a b o r d la fituation des points d’appui dp la Mâchoire çn
eft une. Ils font fans çomparaifon plus éloignés des Laines
addu drices, que de la-v Lgmç ahdudriee., ce qui, par.les.Loix de
la Mécanique, rend, comme il a, été infinué , faction des muscles
, attachés aux Lames addudrices,, d’autant plus, capable •
de faire ferrer la Mâchoire avec, force,.
U ne autre cirçpnftance, moins notable,-à la vérité, mais qui.
paroît pourtant être ici de quelque effet , c’eft l’obliquité que
l’on remarque a la Lame addudrice^ I IL , &> àJ a petite Lame
P. Gette obliquité,, qui. diminue à mefure que la Mâchoire
fe ferme, femble leur avoir été donnée pour corriger une obliquité
contraire, que. prend la Lame D G.- dans le mpme moment
, & par la l’aétion de la Mâchoire paroît devoir regagner,
d’un côté, ce qu’elle, perd de l’autre, & conferver, dans
tous les points de fon mouvement, des forces à-peu-près
égales.
A ces deux circonftances il faut, encore en ajouter une troifième.
ïfième qui mérite attention ; c’eft que quand lés mufcles adducteurs
agiflent, ils fe trouvent dans un état de tenfion, qui
augmente leur force naturelle.
P our comprendre ceci, il faut favoir que les Mâchoires de
nôtre Chenille, dans leur état naturel & de repos, font toujours
fermées, d’où il refulte qu’alors les mufcles, déftinés a ies
faire agir, font aufli dans un repos pareil.
L ors donc que la Chenille veut mordre, il faut qu’elle ouvre
les Mâchoires, & , pour cet effet, elle doit retirer les Mus-
■ des abdudeurs , qui, abaiffant l’Apophyfe en bec de Corbin,
font relever l’autre extrémité de la Mâchoire, où tiennent les
Lames addudrices, ce qui ne peut fe faire làns que les muscles,
qui ÿ ont leurs attaches, né prêtent & ne s’allongent,
en fouffrant une tenfion d’autant plus grande , que la Mâchoire
s’ ouvre davantage.
Q u and d o n c , après cela, la Chenille veut la refermer
pour mordre , le relfort de ces mufcles tendus, qui les porte
à retourner dans leur état naturel, fe joint à l’action, dont ils
font par eux-mêmes capables, & ces deux forces réunies con-
courrent enfemble à faire ferrer la Mâchoire, & à en rendre
l’aétion d’autant plus efficace.
V o il a bien des circonftances raffemblées pour un même
but, dans un objet aufli petit que l’eft une Mâchoire de Chenille
, & je ne doute pas que plufieurs ne me foient encore
échapées.
L a dernière des Parties extérieures de la T ê t e , qui refte en- La Lèvre
G inférieure, 2 core