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le premier étoit de nature à ne pouvoir être négligé, à caufe
que les Nerfs, ces grands Organes des fens, du mouvement
& de la vie, étant d’un arrangement affez confiant & uniforme,,
un Traité Anatomique n’eut pu paffer que pour très de-
feétueux dans une de lès parties les plus effentielles, fi fon Auteur
avoit gliffé fur ce point.
I l n’en étoit pas tout à fait de meme des Bronches ; elles
entrent à la vérité pour beaucoup dans les mouvemens de cet
Infecte , puifque l’obllruétion des Bronches rend paralytiques,
aufii longtems qu’elle dure, les Mufcles dans: lefquels leurs extrémités
fe répandent ; cependant, comme leur diftribution neft
guères uniforme, & que fouvent celle d un des cotes de la meme
Chenille efi très différente de celle.de l’autre, on trouvera,
peut-être, que j ’aurois pu m’épargner la peine d’en fuivre.
exaétement toutes les Branches ; mais fi je ne lavois pas fa it,
ce Traité n’auroit-il point été defeétueux dans fa partie.la plus
étendue? vu que le nombre des Bronches égale peut-être celui
de toutes les autres parties de l’Infede prifes enfemble. Comme
donc je m’étois propofé de donner un Syftême Anatomique
dans les formes, 5c non de fimples efïais, ou de foibles ébauchés,
telles que l’on en a déjà affez. vu paroître , j ’ai cru ne
devoir rien omettre de tout ce que j’ai pu développer. Ceux
qui ne voudront pas lire ce Chapitre , qui efi aflurément très-
fatigant, pourront s’en épargner la peine, & fe contenter
d’examiner avec attention les Figures qu’il explique. Chaque
Vaiifeau y a été tracé d’après nature, 5c aucun n y a été reprèfenté
au hafard- Ce n’eft, pour le dire en paflant, qu’après
des
o
des Figures pareilles, qu’on peut fe former une jufte idée des
chofes. Dès qu’un DelTinateur fe contente de n’exprimer qu’en
gros ce qu’il v o it , le faux s’y mêle avec le vrai, & défiguré
le tout; aufii me fuis-je conftamment interdit cette licence,
5c il n’y a pas jufqu’au plus petit lobe de graiffe, dont je n’aye
eu foin de reprèfenter exaétement d’après nature les moindres
plis 5c replis. C’elt ce qui peut feul donner, à des Figures,
ce caraétère de vérité, cette netteté,, cette précifion, que j ’ef-
père que les Connoiffeurs reconnoîtront dans mes Planches.
O n fera peut-être furpris qu’en parlant, il n’y a qu’un moment,
de l’ufage des Bronches, je ne leur aye point attribué
celui de fervir à la refpiration; mais on verra dans cet Ouvrage
que je n’ai rien découvert jufques ici qui me détermine à
croire que la Chenille ait une refpiration proprement dite, 5e
femblable à la nôtre. 11 efi vrai que l’on ne peut douter que
l’air ne foit très néceffaire à cet Infeéte, 5e même encore pour
d’autres ufages que pour celui du mouvement, puifque les Bronches
ne le répandent pas feulement dans les Mufcles, mais dans
toute l’habitude du Corps de l’Animal, par un nombre prodigieux
de conduits qui s’y diftribuent à perte de vue, jufques dans
les parties les moins capables de fe mouvoir, comme la graiffe,
5cc. Avec tout cela ce befoin d’air n’eft pourtant pas fi ab-
folu, qu’une Chenille ne puiffe très longtems s’en paffer fans
en paroître aucunement incommodée ; Audi n’ai -je jamais pu
appercevoir, aux Chenilles, quelque attention que j’y aye donnée
, ce mouvement alternatif 5c régulier d’infpiration 5c d’expiration
, qui caracterife la refpiration proprement dite. On fait
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