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garnis f & à leur autre extrémité il n’en paroit que très
peu.
S i ces vaiffeaux font de vrais inteftins, il y a lieu de pre-
fumer que la fubftance pateufe qui s’y trouve eft l’extrait d’un
aliment, qui ayant déjà été digéré dans le ventricule, & dans
les premier & fécond gros inteftins, a paffé dans les inteftins
grêles pour y fubir une autre préparation , & y être converti
en bon fuc nourricier, & qu’après cette digeftion, ce qui refte
de groflier eft vuidè dans le fac focal par les fix iflues que
les inteftins grêles paroiffent avoir dans ce fa c , & qu’enfuite
il eft expulfé par les voyes ordinaires.
I l femble même, comme il a déjà été infinué, que le grand
ufage du fphincter & de l’Anneau charnu, qui fe trouvent aux
deux extrémités du fécond gros inteftin, joint aux mufcles droits
& circulaires, dont cet inteftin eft pourvu, eft de concourrir en-
femble à exprimer le fuc des alimens renfermés dans cet inteftin
, & de le faire monter dans les inteftins grêles. Car on conço
it, que fi les alimens renfermas dans le fécond gros inteftin,
au moyen du fphinéter & de l’Anneau charnu, font enfuite
prefles par la contraâion des mufcles droits & circulaires de cet
Inteftin, le fuc exprimé des alimens, par -l’aétion des diffèrens
mufcles, ne pouvant ni monter ni defcendre, doit naturellement
s’introduire dans les deux troncs des Inteftins grêles, qui
font les feules iffues, qui lui font alors laiflees ouvertes.
T o u t ceci n’eft pourtant pas fans difficulté , é- 1 on diroit
d’abord que fi la matière renfermée dans les inteftins grêles étoient
toient des alimens, on devroit trouver ces vaiffeaux tantôt
plus, tantôt moins remplis; & qu’après un jeune de plufieurs
mois, que ces Chenilles font pendant l’hyver , ils devroient fe
trouver entièrement vuides, ce qui n’arrive pourtant pas; car
non - feulement après la fin de l’hyver ces vaiffeaux font encore
paflablement remplis ; mais ils le font même aufli, après que
l’Infedte eft devenu Phalène , quoiqu’elle foit du nombre de
celles qui ne mangent point.
C ette difficulté paroit forte, & il n’y auroit rien de fàtis-
faifant à y repondre, fi les vaiffeaux, que j ’ai nommé les Inteftins
grêles, avoient un mouvement periftaltique , vû qu’en ce
cas il n’y auroit aucune raifon à alléguer pourquoi la matière
focale y croupiroit fi longtems; mais fi d’autre coté ces vaiffeaux,
comme il eft vraifemblable, n’ont point de mouvement
pareil, la difficulté difparoit, & il s’enfuit néceffairement, qu’après
avoir été une fois remplis, ils ne fauroient fe vuider, &
qu’il n’en peut fortir, par derrière, qu’autant que faction du fécond
gros Inteftin en fait entrer par devant: deforte que fi ces
vaiffeaux fe trouvent un peu diminués après le jeune de l’hy-
ver, cela ne proviendra que de ce qu’une partie de la fubftance
qu’ils contenoient, en aura été feparée pour la nutrition du
corps, pendant cette longue abftinence; mais d’expliquer, avec
quelque certitude, comment & par quels conduits la matière
digérée fe fepare de cés vaiffeaux pour la nutrition, c’ eft ce
qui n’eft guères poffiblë. Tout ce qu’on peut préfumer, eft,
que comme ces vaiffeaux communiquent avec l’étui grailfeux,
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