on a fait en fon lieu le dénombrement des Mufcles du Corps
& des Vifcères, il ne manque, pour avoir la totalité des mufcles
de nôtre Infecte, que de favoir le nombre de ceux de la
Tête.
S i , pour cet effet, on compte ceux qui ont été enlèvés fuc-
ceffivement, en préparant les 21 premières Figures anatomiques
de cette partie, & qu’on en ajoute le nombre à celui de ceux
qui font refiés à l’un des côtés des deux Figures fuivântes,
l’on trouvera que la tête a , de chaque côté, 114 mufcles, qui
font 228 mufcles pour le tout, fans compter les;mufcles* très
petits, qui font les moteurs des barbillons de la Filière , du
Tuyau foyeux , & des parties antérieures des gros barbillons
& des antennes, que l’on 3 négligé de fuivre, à caufe de leur
petiteffe.
O r ce nombre de — — 228 mufcles pour la T ê t e ,
joint à celui de — — — 1647 . pour le Corps,
& <je _ w — — — 218(5 pour l’Oefophage, le Ventricule
& les Inteftihs, fa it— 4061 , dont il ne faut rabattre
qu’une vingtaine pour ceux qui affujettiffent la partie antérieure
de l’oefophage à divers endroits de la tê te , parceque ces
mufcles, ayant été mis, d’un côté, au nombre de ceux de floefo-
phage, & , de l’autre, au nombre de ceux de la- tête, comme
apartenant également à l’une & à l’autre de ces parties, ils
ont été comptés deux fois; & cette deduétion faite, on aura,
pour la totalité des mufcles fuivis dans cette Chenille, le nombre
de quatre mille quarante-un.
L a
L a quantité furprenante de parties, que l’on a eu occafion
de fuivre dans cet Ouvrage, aura, je m’affure, frappé d’étonnement
les Lecteurs ; fur - tout ceux qui connoiffent la Itruéturc
intérieure du Corps humain, & qui ont pris la peine d’examiner
ce qui a été publié jufqu’ici de celle des Chenilles, dans
les Traités qui en parlent : & cela d’autant plus , qu’à en juger
par les Figures de ces Traités , la Chenille ne paroit être
qu’un Animal prefque informe, ou du moins d’une compofi-
tion beaucoup plus fimple & moins finie, que n’efl celle de
l ’Homme. Cependant, quand on fait attention, que non'-fèu-
lement ces Infectes ont des facultés corporelles, femblables aux
nôtres, & un plus grand nombre de membres; mais qu’encore
leur forme extérieure fubit une double transformation, cette
réflexion feule fùffiroit pour faire comprendre, que ces animaux
doivent renfermer un mechanifme plus compofé que le
nôtre, & que, fl on le trouve repréfenté comme plus Ample,
dans les Ouvragés des Naturaliftes , ce n’efl que parcequ’ils
nroht pas pris la peine d’en fuivre les détails, ou que leurs
Deflinateurs les ont mal fervis. Mais quel mechanifme furpre-
nant ne doit pas renfermer un Animal, dont la ftructure intérieure
ne change pas moins du tout au tout que l’extérieure ?
C e fl encore le cas de nôtre Infeéte. Devenu Phalène, on n’y
trouve prefque plus aucune trace de ce qu’il étoit dans fon é-
tat de Chenille. Ce nombre prodigieux de mufcles, répandus
dans tout fon corps, & arrangés avec tant d’ordre, a difparu
dans la Phalène, pour faire place à des mufcles d’une forme &
E e e e d’une