
L E S O I S E A U X 76 D E P R O I E OU R A P A G E S
Hobereau, Ilypotriorchis; Erythrope, Erylhropus; Cresserelle,
Timunculus ; Iéraces ou Faucons-Moineaux, Hierax; renfermant
de cinquante à soixante espèces, de toutes les contrées du monde,
dont quinze à peine connues de Bufîon, de Linné et de Gmelin;
ce qui revient à dire que leur découverte et leur étude ne datent
que de ce siècle.
Quoi qu’il en soit du fondement de ces diverses distinctions,
toujours est-il que les caractères de cette famille sont tellement
tranchés et homogènes qu’il est impossible, à l’oeil le moins
exercé, de les confondre avec aucune autre. Mais aussi, par la
même raison, toute division systématique a-t-elle échoué par
l’absence de caractères organiques assez nets pour en faciliter
une coupe mnémonique. Tout ce que les méthodistes ont pu faire,
c’est de régler les divisions qu’ils ont admises, plutôt en réalité
sur des différences de taille ou dé coloration, que sur des caractères
d’une valeur vraiment générique/
L’unité de caractères organiques, qui rend les Falconinés si
remarquables, se retrouve d’une manière constante et toute particulière
dans la forme et la coloration de leurs oeufs. Cette uniformité
est telle, qu’à moins de les prendre au nid, il y a presque
impossibilité de les distinguer spécifiquement les uns des autres,
si ce n’est, que par leurs dimensions.
Ces oeufs sont généralement, on peut même dire presque'
toujours, d’une forme ovalaire parfaite, le plus souvent renflée au
milieu; à coquille d’un grain ordinairement assez serré, sans
reflet, recouverte d’un brun variant du brun bistre au brun rouge
qui domine, et au brun de sienne, parfois violacé, réparti uniformément
à la surface, tantôt par une série continue de grivelures,
tantôt par de larges taches, dans tous les cas laissant fort rarement
apercevoir le blanc de la coquille.
Ils nichent indifféremment, et suivant les localités, dans les
fentes des falaises au bord de la mer ; dans les creux des rochers;
dans les trous des ruines et des masures, même dans le haut des
vieilles tours et des clochers, ou sur les arbres. Bien rarement,
lorsqu’ils s’établissent dans les ruines et sur les rochers, préf
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parent-ils un nid pour y déposer leurs oeufs, dont le nombre varie,
selon les espèces, de trois à six.
L’opinion que nous venons d’exprimer sur le fractionnement
générique (pour ne pas dire l’émiettement) de cette famille
nous ramène forcément à son unité de composition et, par
conséquent, à n’y reconnaître qu’un seul groupe, ce qui ne nous
éloigne pas de beaucoup du sentiment de Gerbe, qui ne fait aux
méthodistes que la concession d’un groupe de plus.'
plfe