
tué, dans le Northumberland, durant le rude hiver de 1823.
Deux ou trois jours avant qu’on les abattît d’un coup de feu, ces.
Chouettes avaient été observées dans les rochers d’une contrée
sauvage et marécageuse. Tantôt posées sur la neige, tantôt immobiles
sur une grande pierre solitaire qui déchirait ce pâle linceul
de la nature, elles pouvaient guetter et saisir leur proie, sans
qu’aucun contraste de couleur les dénonçât à 1 oeil de leurs
victimes.
Le capitaine sir Edward Parry, qui passa plusieurs mois dans
le voisinage de la Chouette Harfang, trouva plusieurs de ces
oiseaux morts sans blessures. On a conclu que ces oiseaux périssent
souvent faute de nourriture. L’avidité qu’ils mettent à partager
le butin des chasseurs de fourrures et à emporter, eux présents,
le produit ou le rebut de leur chasse, est une preuve que ces
Chouettes souffrent quelquefois cruellement de la faim. Des voya-
geurs qui ont parcouru les régions du nord assurent que ces
oiseaux montent la garde sur quelque grand arbre, ou sur quelque
rocher à pic, et qu’au moment où le gibier est tué d’un coup de
fusil, les Harfangs descendent : fondant alors, comme l’espèce précédente,
avec une rapidité extrême, elles s’emparent de la proie
avant que le chasseur ait eu le temps de la mettre dans sa carnassière.
Cependant, si cette Chouette est souvent condamnée à de
longs jeûnes, elle s’en dédommage en automne, lors de la migration
des animaux qui vont du nord au sud; elle vit alors dans
l’abondance.
Elle passe pour ùn objet de culte et de vénération chez plusieurs
peuples de l’Asie et de l’Amérique.
PL. 44. — CHOUETTE LAPONE.
Ulula lapponicci (L e sso n , ex R e lz iu s).
Mâle adulte : tout le corps, en dessus et en dessous, d’un blanc
grisâtre, finement vermiculé derrière le cou, sur le dos, les sca