
Habite le sud et le sud-est de l’Europe,. l’Asie centrale et
l’Afrique orientale ; se trouve dans les hautes montagnes de la
Hongrie, du Tyrol, de la Suisse, des Pyrénées, du midi de l’Espagne
et de l’Italie; commun et sédentaire en Sardaigne, en
Sicile, en Bessarabie, en Épire et en Thèssalie ; plus rare en Turquie,
où il participe cependant aux deux émigrations du Bosphore,
ainsi qu’en Palestine; de passage seulement en Algérie ;
très commun en Abyssinie. ' -
Il niche sur les rochers escarpés, dansleslieux les plus inaccessibles
: son aire, de peu de volume consiste, principalement,
d’après M. Tristram qui l’a observée en Palestine, en larges touffes
d’herbes avec leur chevelu de racines, placées sur le Sol de la
caverne où il se retire. Les oeufs, au nombre de un ou deux,
sont très gros, généralement obtus, à surface rude , d’un blanc
ou d’un gris pâle, et plus ou moins marqués, surtout au gros
bout, de brun rouge plus ou moins foncé ; ils mesurent neuf
centimètres et demi de grand diamètre sur sept de petit.
Le Vautour Arrian est d’un tout autre caractère que le Griffon
; plus prudent que celui-ci, quoique non moins vorace, il semble
flairer les pièges. Il n’est pas rare, dit M. Nordmann, de le
voir laisser écouler quelquefois une demi-journée et au delà avant
de s’approcher d’une pâture jetée près d une embuscade ; encore
attend-il que plusieurs autres oiseaux de proie ou des Corbeaux
se soient posés sur l’appât.
Mais, adieu prudence, quand la yoracité l’emporte ; il lui en
arrive comme au Griffon.
En captivité, l’Arrian se familiarise avec les personnes qui
prennent soin de lui.
3* FAMILLE
•GYPAËTINÉS. -S Gypaetinæ (Ch. Bonap.).
Cette sous-famille ne repose que sur un seul type de groupe,
dans lequel nous ne reconnaissons qu’une espèce, dont nous
allons donner les caractères distinctifs principaux, qui feront voir
le lien qu’établissent ces derniers des Vautours avec les premiers
des Aigles et Faucons qui vont suivre.
Vivant plus solitaires qu’en troupes, les oiseaux de cette sous-
famille sont plus carnivores que ceux qui précèdent, et se nourrissent
tout autant de chair vive que morte. Voleurs de grands
chemins, n’ayant pour retraites que les rochers et les montagnes,
ce sont de véritables ravisseurs qui enlèvent plus souvent leur
proie à la force du bec, de l’aile et du poignet, qu’à l’aide de
leurs serrés peu puissantes quoique très aiguës.
Exclusivement de l’ancien monde, ils conservent les mêmes
habitudes dans tous les pays qu’ils fréquentent.
rv.