
pales questions controversées sur cette espèce. Le nid contenait
deux jeunes, 1 un blanc roussâtre, l’autre brun de suie, et le
couple qui lui avait donné naissance se composait d’un mâle
brun de suie ët d’une femelle en livrée blanche.
Ces deux mots, de blanc et de nègre, sont assurément nouveaux
appliqués aux oiseaux; mais ils;expriment très simplement
cette curieuse loi de dimorphisme, comme l’observe M. A. Ver-
nier, qui se trouve chez 1 Aigle botté à tous les âges, dans les
deux sexes, sans aucune prédominance de l’une ou de l'autre
forme.
Nous avouons, quant à nous, que l’Aigle botté que nous figurons
a tous les caractères, à nos yeux, d’une livrée de passage ,
qu’ü n’est ni tout à fait brun, ni tout à fait blanc, tenant de l’une
et de l’autre couleur, sans que l’oirpuisse dire au juste laquelle
finira par dominer.
Eh ! puis, il ne faut pas oublier que chez tous les oiseaux de
proie, ce qu’on appelle la mue ne s’opère pas par la chute des
plumes, mais, comme chez les oiseaux à plumage métallique,
par superposition d’une couleur à une autre sur les mêmes
plumes, c’est-à-dire, par métachromatisme-.
2e GROUPE GÉNÉRIQUE
PYGARGUË, HALIÆTUS (Savig.).
Bec presque égal à la longueur de latête, droit dans sa plus
grande partie, recourbé seulement à sa pointe dont le crochet
est perpendiculaire, robuste et à bords mandibulaires
ondulés; narines elliptiques et ouvertes obliquement sur
le bord dé la'cire; ailes allongées, aiguës, à quatrième
rémige la plus longue, atteignant l’extrémité de la queue
qui est ample et arrondie; tarses épais, delà longueur du
doigt médian, emplumés seulement dans leur moitié supérieure,
garnis d’écailles dans le reste ; doigts gros et robustes,
ongles vigoureux et fortement'arqués et crochus.
Ce groupe n’ést pas moins remarquable que le précédent, les
espèces qui le composent égalant, si même elles ne les surpassent,
les dimensions des Aigles royal et impérial.
On voit que sous le rapport des caractères zoologiques, les
Pygargues diffèrent à peine des véritables Aigles ; mais leur préférence
marquée pour le poisson, et leurs habitudes les en distinguent
assez pour justifier l’établissement d’un groupe à part.
Non qu’ils soient exclusivement ichthyophages, faisant quelquefois,
et suivant les localités , la chasse aux oiseaux et à des muni—
mifères qu’ils savent prendre avec une grande1 habileté, sans
négliger pour cela les chairs 'mortes et mêmes corrompues.
Ils ont les'yeux moins enfoncés sous l’arcade sourcilière que
les Aigles à tarses emplumés ; au repos, selon la remarque de
MM. Alléon et J.-Vian, ils soulèvent fréquemment les longues
plumes de leur cou, en laissant aplaties celles de la tête, ce qui
forme une sorte de fraise autour de celle-ci, et leur donné un
aspect-de Vautour.
Ils nichent dans les rochers escarpés, sur les arbres et môme
sur terre.