
L E S F A L C O N ID É S OU F A U C O N S H 7
examinés le docteur de Montessus, il a trouvé divers coléoptères,
grillons, sauterelles, rats, lézards, grenouilles, oiseaux, parmi
lesquels il a reconnu de jeunes Perdreaux. Dans le jabot des
jeunes en duvet il n’a remarqué que des insectes.
D’après M. Barbier-Montault, avocat à Loudun, qui a fait
aussi une biographie de ce Busard en 1838, les Montagus chasseraient
de préférence en tout temps les insectes-, mais surtout
dans le mois d’août et de septembre. Ils se nourrissent de sauterelles
: du moins, tous ceux qu’il a ouverts à ces époques (peut-
être une cinquantaine) n’avaient dans l’estomac que des sauterelles,
et toujours en grande quantité ; on peut juger par là de
ce qu’ils en détruisent. Peut-être n’est-ce la nourriture que des
jeunes de l’année.
Avec un régime aussi multiple, la lutte pour l’existence ne
doit pas exister pour les Busards-Montagus, chez qui l’on remarque
un instinct de sociabilité entre eux assez prononcé. Ainsi, de
même que le Faucon-Éléonore et le Faucon-Kobez, ils ont l’habitude
de se réunir, à la chute du jour, pour passer la nuit ensemble
près des marais, le plus ordinairement dans les endroits découverts.
M. Barbier-Montault, qui les a souvent observés dans ces
moments, dit qu’il les voyait voltiger autour de lui, non par centaines,
mais par milliers, tant le nombre en est grand.
Le dimorphisme, cette alternance d’albinisme et de mélanisme,
ou de deux couleurs se substituant l’une à l’autre dans la
même espèce, a été reconnu depuis longtemps chez le Busard-
Montagu, comme l’ont fait voir également, chez l’Aigle Botté,
MM. Bureau et J. Vian.
Ainsi, les jeunes de l’année sont d’un noir profond, qui se
modifie avec l’âge; les deux -sexes, dans les vieux, participent
aux mêmes modifications.