
contre serres, et tomber ensuite, en tourbillonnant l'un par-dessus
l’autre avec des cris de colère répétés, à. terre comme une motte
ou une pierre, selon l’expression de Salerne, au sujet d’un combat
semblable entre une Cresserelle et un Jean-le-Blanc. Il est bien
rare, dans ce cas, que nous ne réussissions pas à prendre à la main
au moins l’un des deux adversaires, celui qui, sans être le moins
brave, n’en a pas moins eu le dessous, ce qu’annoncent le désordre
de ses plumes hérissées et son air essoufflé.
Ce Faucon voyage très souvent en compagnie du Kobez; il est
commun, d’après M. Alléon, aux deux passages du Bosphore,
mais moins cependant que le Hobereau ; il arrive en automne
après ce dernier et en même temps que le Kobez. Quelques individus
sont sédentaires dans le pays et nichent dans la campagne,
notamment sur les aqueducs de Justinien.
La Cresserelle s’apprivoise facilement lorsqu’on l’élève jeune,
elle est susceptible d’être dressée et ne manque pas d’un certain
courage. On en faisait quelquefois usage en fauconnerie. Il n’est
donc pas étonnant de la voir figurer dans celle si bien montée de
Louis XIII.
Ori' réunissait, nous disent les auteurs, à en faire un bon
oiseau dil* dhasse pour les Alouettes, les Cailles, et même les
Perdrix qu’elle prend et transporte, quoique beaucoup plus pesantes
qu’elle ; souvent elle les tue d’un .seul coup en les frappant
de l’estomac sur la tête ou sur le col, de la même manière enfin
que font les autres petit Faucons, tels que le Hobereau, l’Émé-
rillôn, etc.
Quelques amateurs, peu persévérants ou découragés, ont
prétendu, et prétendaient encore il y a trois ou quatre ans, que
la Cresserelle n’a pas l’instinct de chasse, qu’elle aime à butiner au
hasard de la fourchette, etc., etc.
Nous avons eu toutes les peines du monde à guérir les honorables
MM. Pichot et de la Rue de ce préjugé, qui leur faisait
considérer la Cresserelle comme inéducable au vol. Nous n’y avons
réussi qu’en les mettant en rapport avec un de nos jeunes voisins,
M. Lafargue, grand amateur de ce sport. Nous lui avions procuré