
traire nombreuses et multipliées lorsque les Faucons sont rares.
L’Épervier ordinaire ressemble beaucoup à l’Autour pour sa
manière de vivre : c’est un des plus hardis Rapaces; la femelle
surtout, à cause de la supériorité de sa taille, se montre un ennemi
fatal pour les Perdrix et les autres oiseaux de vénerie. Il vole bas,
effleurant le sol avec une grande rapidité,, et fond sur sa proie
les ailes ouvertes ; la force de son coup de bec est telle qu’il tue
généralement et fait quelquefois sortir les entrailles de sa victime.
Il fait une chasse continuelle aux petits oiseaux, aux petits
mammifères et aux insectes.
A l’état sauvage, l’Épervier, comme tous les oiseux de sa race,
est l’ennemi né des Pigeons ; aussi gare aux hôtes ailés des
colombiers dont il a découvert le voisinage ; c’est alors que, pour
cette chasse, il déploie toutes ses ressources et use d’un procédé
tout autre que son procédé habituel.
A l’état privé, il en est tout autrement, et l’antipathie de race
cesse de subsister.
Comme oiseau de basse volerie, l’Épervier reçoit la même
éducation que l’Autour; il vole avec succès le Perdreau, la Caille,
le Râle, etc. Le mâle est plus faible et généralement moins courageux
que la femelle. On dit qu’il n’est pas très fidèle; ajoutons
que ce n’est pas sans peine qu’on arrive à le dresser pour la
chasse.
SIXIÈME ET DERNIÈRE FAMILLE.
BUSARDS. — Circinæ.
Les Busards ont la tête assez large ; le feston mandibulaire
plus accusé que chez les Éperviers, et l’arcade orbitaire invisible
sous les plumes.
Leur caractère le plus distinctif, surtout chez plusieurs
espèces, est une sorte de collerette demi circulaire s’étendant des
deux côtés de laface, depuis le menton jusqu’aux oreilles, formée
des plumes plus ou moins déposées qu frisées des joues, ce qui
donne à ces oiseaux, quant à l’aspect de la tête, un faux air de
parenté avec ceux du sous-ordre des Accipitres ou Rapaces
nocturnes . Aussi forment-ils le passage le plus naturel des oiseaux
de proie diurnes à ces derniers, surtout lorsqu’ils sont précédés
de la famille des Éperviers, dont ils ont les formes minces et
élancées, les tarses longs et grêles, et les rémiges échancrées.
Les Busards, ou Circinés, se composent de quinze espèces
disséminées dans toutes les parties du monde, les unes plus
spécialement, les autres plus généralement, sur lesquelles Buffon,
Linnée et Gmelin n’en ont connu que quatre, et dont quatre
seules également appartiennent à l’Europe. On les a divisées, sans
aucuns caractères distinctifs appréciables, en trois groupes ou
types génériques : Craxirexs, Busards proprement dits, et Stri-
giceps, pour ceux à collerette un peu plus prononcée. Quant à
nous, nous ne reconnaissons dans toutes ces espèces que des
Busards, et par conséquent qu’un seul groupe.
Partout où ils habitent, les Busards vivent dans le voisinage
des marais et des plaines, et presque toujours loin des bois ; leur
nourriture consiste en petits mammifères et oiseaux, souvent en
petits lézards, en grenouilles et en mollusques. Presque tous
nichent à terre, dans les roseaux ou sous les buissons. Ils se
réunissent en très grand nombre ensemble et dans les mêmes
lieux. Ils font ainsi, et sous ce rapport, une exception remarquable
entre les oiseaux de proie par une sorte d’instinct très prononcé
de sociabilité.
Leurs oeufs sont d’un blanc azuré, sans taches dans le plus
grand nombre des espèces.