
la forêt de Belgrade, en ayant rencontré dans toutes les saisons.
Niche dans les vastes forêts de sapins en montagne, mais
préfère les vieux hêtres et les chênes; y établit son aire dans l’en-
fourchure de trois ou quatre branches, la construit en dehors
avec le menu de ces branches et en dedans avec des brindilles et
des racines; réunis sans art, ces matériaux n’en forment pas
moins un plancher assez solide. Il contient ordinairement de
quatre à sept oeufs, un peu plus petits que ceux du Milan noir,
d’un blanc bleuâtre, le plus généralement sans taches, quelquefois
simplement marbrés ou ponctués de brun rougeâtre clair; ils mesurent
cinq centimètres sur quatre.
On peut dire que presque partout où se voit l’Autour, en
France comme ailleurs, il y niche. Il vit, en été, dans les pays
de montagne les plus boisés, ou dans les bois- de haute futaie
souvent rapprochés des habitations, au-dessus desquelles on le
voit, surtout le matin, planer pour guetter les Poules, les Pigeons
qui s’éloignent trop des basses-cours ; il fond sur eux chaque fois
qu’il en trouve l’occasion. M. Hardy en a vu tuer un sur une Poule
qu’il venait de saisir dans la cour d’une ferme. Mais c’est habituellement
dans les grands bois ou sur leur lisière qu’il se tient pour
chasser. A cet effet, ditM. Bailly, il s’embusque sur un tronc
caché par les branches, et attend au passage les Grives, les
Perdrix, les Tétras, les levrauts qu’il enlève sans peine dans ses
serres. Il fait aussi la guerre aux Écureuils, en les poursuivant
tout autour des arbres, où ceux-ci grimpent en spirale, et en dévalisant
leurs bauges quand elles renferment des petits. Il avale
les campagnols, les sourisles taupes tout entières ; mais il rend
habituellement par le bec, quelques moments après, leurs peaux,
leurs os en forme de petites pelotes; il rend de même les os des
oiseaux qu’il a avalés et qu’il ne peut digérer.
Avec tant de facilités pour des chasses fructueuses, on se
demande d’où lui peut venir cet instinct sanguinaire et sauvage,
qui s’accuse presque dès sa naissance.
C’est Buffon, sans remonter plus haut, qui nous fournit lç
premier exemple.
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