
blanc lavé de roussâtre, avec des stries et des taches lancéolées
sur chaque plume ; culottes rousses, avec des taches plus foncées
; rémiges noirâtres, barrées de huit ou dix bandes plus pâles.
Bec brun de corne ; cire, commissures, tarses et doigts jaunes ;
iris d’un brun plus ou moins roux. Taille, mâle : de quprante-
trois à quarante-quatre centimètres ; femelle : de quarante-huit à
quarante-neuf.
La Buse des déserts, ou Rougri, passait, jusqu’à ces derniers
temps, pour être exclusivement propre à l’Afrique méridionale
et australe, où la découvrit Levaillant. Depuis, M Martin l’a
rencontrée en Europe, dans les environs de Kalonga,_et Schlegel
cite des captures faites dans les déserts du Volga inférieur, près
. de Sarapta ; elle habiterait aussi le versant oriental dès monts
Ourals, jusqu’en Sibérie; enfin, dans les environs de Constantinople,
où elle niche.
Elle niche; d’après MM. Alléon et Vian, dans les forêts de
Belgrade, généralement au milieu de lianes épaisses, à trois ou
quatre mètres de terre; son aire est presque plate.
Les oeufs, au nombre de trois ou quatre, ne diffèrent pas
beaucoup de ceux de la Buse vulgaire, si ce n’est par leur volume
un peu moindre, et présentent tout autant de variétés dans l’absence
ou la répartition des taches. Ils mesurent de cinq centimètres
à cinq centimètres et demi sur quatre.
M. Alléon a pris une femelle sur son nid, le 8 juin 1865 ;
elle avait trois petits de cinq à huit jours.
Les détails précis qu’en ont donnés, en 1869, MM. Alléon
et Vian, sont assez caractéristiques pour en autoriser la reconnaissance,
d’abord comme espèce distincte de la Buse vulgaire,
ne fut-ce que par ses habitudes, ignorées jusqu’à eux ; ensuite,
comme espèce européenne, par ses passages réguliers au Bosphore
et sa résidence dans la Turquie d’Europe.
Les différences d’habitudes entre la Buse des déserts et la
Buse vulgaire sont beaucoup plus marquées que les différences
de plumage, sauf la caractéristique spéciale des culottes roux de
rouille chez la première.