
cire et pieds d’un jaune pâle ; ongles noirs ; iris d’un beau jaune.
Taille: de soixante-cinq à soixante-six centimètres. -
Habite l’Europe, l’Asie, l’Afrique septentrionale ; commun
en Pologne, en Allemagne, en Suisse, en Bessarabie, en Turquie
et en Palestine ; un peu moins commun qu’autrefois en France, où
il fréquente les montagnes boisées des_ différents départements,
comme il le fait dans les parties orientales du nord de l’Europe ;
jamais en Hollande.
Niche, suivant les localités, tantôt sur les plus hauts sapins
ou sur les chênes , tantôt dans les anfractuosités ou sur une saillie
peu élevée de rochers, ou simplement sur les plus gros buissons
épineux qui y croissent, quelquefois près de terre, et dans des
positions que l’on atteint souvent sans grandes difficultés.
L’aire, une fois achevée, est plate, un peu creuse au milieu,
qui est destiné à recevoir la couvée, et formée, en dehors, avec
de petites branches, surtout avec celles d’aubépine ou autres bois
piquants ; en dedans, avec des rameaux de buis, avec des débris
de roseaux, avec des racines déliées et avec de la mousse.
La ponte est de deux oeufs, et fort souvent se borne à un seul.
Cet oeuf est presque toujours de forme exactement ovalaire, les
deux extrémités étant égales ; coquille à grain semblable à celui
de l’oeuf de l’Aigle Doré ou Royal, d’un blanc légèrement teinté
debleuâtre,plus sensible dans la transparence, et extérieurement
poreuse et unie, quoique sans reflet ; d’une couleur blanche et
généralement sans taches, mais fort rarement ondée par places
d’une nuance légèrement jaunâtre, dégénérant quelquefois en
taches rembrunies assez marquées. Le grand diamètre est de six
et demi à sept et demi centimètres, et le petit de cinq et demi
à six.
Comme sa, nidification, sa nourriture varie suivant les localités.
En Savoie, il s’établitsur les rochers hérissés de buissons, dans
les bois environnant l’eau, les champs, les marais et les habitations
rustiques. Il trouve en abondance dans ces lieux la nourriture
qui lui convient le mieux ; surtout les oiseaux de basse-cour,
les, mulots, les taupes, les rats, les reptiles de toute sorte,
notamment les couleuvres, dont il est très friand.
Dans le nord de l’Europe, en Pologne et en Lithuanie, selon
Tyzenhauz, il fait la chasse aux' Coqs de Bruyère, aux Perdrix et
aux lièvres.
Il ne dédaigne même pas les insectes, au témoignage de
Gerbe, qui dit avoir trouvé, en octobre 1839 et 1841, l’estomac
de trois Jean-le-Blanc„ qu’il eut l’occasion d’examiner à deux
époques différentes, rempli de grands insectes à élytres..
Quels que soient les méfaits du Jean-le-Blanc à l’égard des
chasseurs, nous pensons que ces méfaits isolés ne sauraient entrer
en balance avec les services signalés qu’il leur rend, età l’homme
en général, en participant pour une forte part à la destruction
de la race si dangereuse et si nuisible des reptiles. Il y a certes
là pour lui mieux qu’une circonstance atténuante, d’autant qu’il
est le seul de tous nos Rapaces d’Europe qui ait cet instinct.
2* FAMILLE
LES BUSES ou BUTÉONIDÉS. J§ Buteonidæ.
Les groupes de cette sous-famille tiennent encore des Aigles
par leur aspect etles formés lourdes et massives du corps ; ils s’en
distinguent par les plumes de la tête et du cou qui, au lieu d’être
allongées et pointues, détachées lés unes des autres, sont imbriquées
et se terminent en s’arrondissant ; les uns ont la base du
bec et une partie du dessous des yeux recouverts de poils, les
autres parties emplumées, ainsique le lorum; presque tous ont les
tarses nus, un seul les a emplumés jusqu’aux pieds.
Trente-cinq ou trente-six espèces, répandues sur tout le
globe, les composent et sont réparties, pour l’Europe, en trois
groupes: Buses, Buteo; Archibuses, Archibuteo ; et Bondrée,
Pernis. Elles ont, à peu de chose près, les mêmes habitudes, sont
forestières et vivent de leur chasse ; rarement près des charognes.