
des rochers très élevés, très rarement dans les forêts en plaine ;
dans tous les cas, il préfère les arbres aux montagnes ; il n’y a
d’exception que dans les pays privés de toute végétation forestière,
tels que les steppes de la Russie méridionale, où M. Nordmann
l’a trouvé nichant à terre. '
Ce savant observateur a même eu l’occasion, en mars 1836,
d’assister à l’accouplement de cet oiseau.
L’Aigle impérial pond jusqu’à trois oeufs, dont un ou deux
sont souvent clairs. Ils sont blanchâtres ou d’un blanc sale
bleuâtre, avecdes taches petites et grandes, d’un brun rougeâtre,
d’un brun vineux ou rousses, tantôt fortement colorés, quelquefois
presque sans taches. Ils mesurent sept centimètres et demi de
grand diamètre sur cinq de petit.
M. Alléon, à qui l’on doit la restitution de l’histoire naturelle de
l’Aigle impérial, restée jusqu’à cejour dans le vague des généralités,
dit que, comme les autres Aigles, il paraît plus attaché à
son aire lorsqu’il couvé, que lorsqu’il a des petits. S’il est dérangé
dans le premier cas, il est peu dé temps sans revenir; dans le
second cas, au contraire, il ne se remontre généralement pas_de
la journée. Peut-être n’ignore-t-il pas que ses petits meurent dans
l’oeuf refroidi,, tandis qu’ils supportent assez longtemps la faim
lorsqu’ils sont éclos.
Cet Aigle se fait rarement remarquer dans les passages périodiques
du Bosphore, sauf en 1870, où il s’est montré dès la fin de
février par bandes nombreuses ; mais il est sédentaire, en toutes
les saisons, dans les environs de Constantinople, et notamment
dans la forêt de Belgrade.
Cet Aigle a un cri particulier, notamment dans les instants
d’inquiétude : il le fait entendre fréquemment en planant lorsqu’on
approche de son aire ; mais M. Alléon ne l’a jamais vu attaquer
le dénicheur. Il est très sauvage, excepté l’hiver, lorsque la terre
est couverte de neige : il approche alors des villes,. comme à
Constantinople, où il plane même au-dessus des maisons, et reste
quelquefois perché longtemps sur les conduits qui mènent l’eau
douce à la ville. On ne le rencontre^que fort rarement sur les