
LES STUIGIDES 127
glacés, pointillé de noir et de blanc; en dessous, d’un blanc pur
et sans taches, parfois teinté de fauve, parsemé de petites taches
brunâtres ou noirâtres; toute la face, ce qu’on appelle le disque
facial, blanche, formant un cercle de plumes qui encadre
les yeux, qui en sont le centre et d’où elles rayonnent, se terminant,
au-dessus du bec, en pointes si fines qu’on les prendrait
pour des poils, et, en outre, comme frisées à leur pourtour extérieur,
qui est délicatement bordé de roux, de noir et de gris
perle; ce disque porte une échancrure qui retombe jusqu’au
dessus du bec et dessine deux hémisphères; tour des yeux d’un
brun noir plus ou moins roussâtre; ailes et queue légèrement
barrées de brun grisâtre/ et cendrées à leur extrémité. Bec
d’un jaune blanchâtre, couleur de chair à la base; iris brun noir
foncé ; doigts d’un jaune ocreux ; ongles noirs. Taillé : trente-six
centimètres.
C’est le plus joli plumage de tous les Accipitres nocturnes.
Habite l’Europe, où elle est répandue partout; l’Asie occidentale
et l’Afrique septentrionale.
Niche dans les crevasses des vieux murs et des ruines, dans
les clochers, même dans les pigeonniers, généralement sans préparation
aucune et à nu sur la pierre ; rarement y entasse-t-elle
de la paille et quelques feuilles mortes, la poussière et les débris
de. mortier qu’elle y trouve lui suffisent. Pond de quatre à çinq
oeufs blancs, qui mesurent quatre centimètres sur trois.
. Partout où elle .s’établit, dans les villages, les granges,
les greniers, l’Effraye peut être considérée comme gardienne
vigilante des céréales qu’on y remise ; elle les purge des rats,
des souris, des mulots-, qui, sans elle, y causeraient de graves
dommages. Bien des cultivateurs savent apprécier son utilité et,
loin de l’expulser ou de l’abattre quand ils la découvrent dans leurs
greniers, ils bouchent les fenêtres ou les grillages par lesquels
elle s'est introduite pour l’habituer à y rester ; d’autres sé donnent
la peine, quand ils l’ont prise-au nid, de l’élever afin delà
fixer à leur demeure.
Elle se fait assez à la captivité, pourvu qu’on lui laisse beau