162 MUSÉE ORNITHOLOGIQUE D’EUROPE
ment dans la zone intertropicale du nouveau monde. L’Éperon, quelquefois
double, que portent ces oiseaux est une arme qui leur devenait indispensable.
Généralement de petite taille, excepté les derniers, et ne vivant qu’au
milieu de savanes inondées et de prairies marécageuses, fréquentées par de
nombreux reptiles de toute taille 'et de toute grosseur, leur seul moyen de
défense, avec de tels adversaires, était l’Éperon, dont estarm é le pli de leur
aile. Ils s’en servent avec succès pour les frapper, les terrasser ou les tuer
même, plutôt que pour s’en nourrir. Les Poules-d’e au , indépendamment de
l’ongle caduc du jeune âge, dont nous avons parlé, ont encore un Éperon à
l’aile, mais beaucoup moins offensif, et qui leur sert à s’avancer le long des
talus et des berges plus ou moins inclinées, voir même à se hisser jusque
sur les branches basses des arbres, à la grande déconvenue du chien et du
chasseur.
Enfin, les Martinets, qui ne se reposent du vol, hors de leurs trous, qu’en
s’accrochant comme les Chauves-Souris, sont pourvus d’un ongle crochu au
pouce des pieds, et d’un autre au premier doigt de l’aile, que l’on peut assi-
milei1, à la rigueur, à des Éperons.
Ebbots. -S|L’ongle placé à la jambe des oiseaux est plus particulièrement
désigné sous le nom d’Ergots. Dans les espèces qui en sont pourvues, il est
quelquefois difficile d’en reconnaître l’existence chez ies femelles, où il est
réduit communément à un simple tubercule ; de sorte qu’on peut le considérer
comme l’attribut exclusif des mâles; il est même remarquable qu’il ne se
rencontre que dans l’Ordre des Gallinacés. 11 atteint souvent un très grand
développement, et comme il continue à croître pendant la durée de leur
existence, il fournit parfois un moyen de déterminer leur âge.
On a cra_.pendant longtemps que cet appendice, ou plutôt cet organe,
était l ’apanage seul du mâle chez le Coq domestique, chez le Faisan, chez
le Dindon. Les découvertes ornithologiques ont fait connaître que non seulement
l’Ergot existe encore chez les Francolins et chez les Éperonniers, mais
qu’il s’y trouve au nombre de deux ou trois à chaque jambe, et toujours en
nombre irrégulier ; et que plus souvent il y en a trois à droite, et deux à
gauche.
Quand les Ergots sont aussi forts et aussi acérés que chez notre Coq
domestique et le Faisan vulgaire, ils peuvent faire de profondes blessures ;
ce sont des armes redoutables, mais qui le deviendraient bien davantage, si
elles étaient autrement disposées. En effet, ces Ergots sont placés et dirigés
horizontalement, c’est-à-dire sur le côté, de sorte que l’animal, pour en faire
usage, doit sauter, le corps renversé, en portant les jambes en avant, ce qui
l’expose à perdre l’équilibre. Les Éperons, placés au pli de l’aile, n ’ont pas
cet inconvénient, et n ’obligent point l’oiseau qui s’en sert à prendre une
position gênante. A terre, les mouvements qu’il fait pour frapper de l’aile
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n ’entravent en aucune manière les mouvements de ses jambes, qui conservent
leur point d ’appui ; en Pair, ses mouvements se confondent avec ceux
du vol.
Estomac ou Gésier. — Complément de l’organe digestif chez tous les
vertébrés en général, et en particulier chez les oiseaux, dont la structure
musculeuse accomplit l’acte de la macération des aliments, et en facilite la
digestion. Cette structure est surtout bien prononcée chez les oiseaux vivants
de substances végétales;, elle présente même chez quelques-uns qui se nourrissent
de fruits à noyaux durs une membrane non seulement très robuste,
mais encore couverte de petits tubercules cornés, constituant un appareil destiné
à la trituration des corps durs renfermés dans les baies, dont quelques
Pigeons (les Carpophages) font leur nourriture ordinaire; plus spécialement
le Pigeon Goliath, delà Nouvelle-Calédonie (Phoenorhyna Goliath),dont nous
avons décrit le curieux appareil en 1860.
Mais, phénomène singulier! les mêmes dispositions de pièces cornées ou
offensives se retrouvent tapissant, sous un plus fort volume, les muqueuses de
l’Estomac chez des oiseaux-nageurs, particulièrement les grands Pétrels. Ces
membranes, chez quelques-uns-, sont parsemées de protubérances et de
saillies faisant l’office de véritables-dents pour la macération des aliments
résistants.
Fémdr. L’os représentant la cuisse, auquel s’attache le Tibia ou la
jambe dans sa partie supérieure.
Fouet de lailb. — ( V o ir le mot Aile.)
Fourchette. — (V o ir le mot Sternum.)
Humérus.
mot Aile.)
L’os du bras s’étendant de l’épaule au coude. — ( V o ir le
Jabot. — On a donné;ce nom à une dilatation plus ou moins considérable
que l’OE so phase (V o ir ce mot) présente souvent vers sa partie moyenne.
Cette dilatation s’observe principalement chez les oiseaux granivores, que
l’on a comparés, sous ce rapport, aux Mammifères ruminants. On la rencontre
aussi chez les oiseaux carnivores; mais, dans ce dernier cas, c’est
plutôt une dilatation graduelle de ce canal. Elle n ’existe pas, ou n’est que
peu apparente chez les Palmipèdes, les Échassiers, l’Autruche, et la plupart
des Passereaux. Cette poche, ou jab o t, est tapissée intérieurement d’une
membrane muqueuse, qui sécrète en abondance un liquide destiné: à ramollir
les aliments. Ils y subissent une première décomposition ; et comme ce jab o t
est ample, et que l’estomac, dont nous avons déjà parlé, ne l’est pas, il sert
de lieu de réserve, dans lequel les aliments peuvent être accumulés et d’où
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