
lièvres', les Geais, et surtout les Corneilles, qu’ils surprennent
la nuit sur les arbres et même sur les toits. Ils avalent les
petits animaux tout entiers et,, s’ils sont trop grands, ils leur
brovent les os entre les mandibules puissantes de leur bec, avant
de les manger. Lorsqu’il a fait sa proie d’un oiseau de forte taille,
le Grand-Duc lui arrache la tête et les plus longues plumes, le
déchire et l’avale par morceaux, sans se soucier des os qu’il
rejette plus tard entourés des plumes ou des poils. On a même
découvert, dans l’estomac d’un de ces oiseaux de proie, un morceau
de hérisson garni encore de ses piquants. En hiver, le
Grand-Duc vit aussi d’animaux mortsv
C’est à tort qu’on a cru que le Grand-Duc ne voyait pas de
jour; il distingue parfaitement les objets, et ne ferme lès yeux
que lorsqu’il est subitement frappé par une lumière trop vive.
Pendant le jour, sa prudence est extrême, de sorte qu’il est très
difficile à atteindre. Contrairement à la plupart des autres oiseaux
de proie nocturnes, il mange aussi de jour, surtout en captivité,
s’élance du fond de sa cage sur les petits oiseaux qu’on lui
présente et les dévore. Il ne boit presque jamais. :
On obtient, du reste, de cet oiseau en domesticité, beaucoup
plus d’agrément que l’on ne serait en droit d’en attendre. Il sort
de la maison de ses maîtres et va se fixer tout près, sur le haut
d’une cheminée ou au milieu des branches d’un arbre touffu ;
puis il revient chaque fois qu’on l’appelle par le nom auquel
on l’habitue, et quand il veut manger. M. Bailly en a vu un, en
1853, à Chambéry, chez M. Loche, qui était élèyë avec un soin
tout particulier, et qui offrait depuis plusieurs années tous ces
avantages à son maître.
• Et cependant M. Degland dit en avoir nourri un pendant longtemps:
qu’il n’a pu parvenir à rendre familier, quoiqu’il fût dans
un milieu où il voyait sans cesse aller et venir les domestiques et
les enfants. Probablement qu’il avait été pris trop vieux.
On comprend qu’on ait cherché à utiliser la force et la valeur
de ce Rapace, ainsi que l’antipathie qu’il inspire aux autres oiseaux,
pour les attaquer de vive force, ou pour les attirer dans des