
grandes pennes des ailes qui sont noires ; plumes de l’occiput
longues , effilées, acuminées et comme ébouriffées ; cire du bec
orange ; mandibules noirâtres ; iris jaune ; pieds d un jaune
livide. Taille : environ soixante-dix centimètres.
C’est le Vautour de Norwége ou Vautour blanc, et le Vautour de
Malte de Buffon ; le Vautour Ourigotirap de Levaillant.
Habite, quoique très rarement, dans le nord de l’Europe ;
en Suisse, aux environs de Genève, dans les creux profonds du
mont Salève ; très commun .en Espagne ; assez commun èn-
France, sur les Pyrénées et toutes les montagnes de la Provence ;
dans tout le midi de l’Europe, depuis la Savoie jusqu’en Grèce et
‘en Turquie , où il se montre tout aussi abondant qu en Afrique,
qu’il ne se compte plus. On le peut dire citoyen des trois parties
du monde, l’Europe, l’Afrique et l’Asie.
Nous indiquerons quelques-unes de ses habitudes dans cha- •
cune de ces régions, car elles semblent varier selon les pays ou
les latitudes.
En Europe, le mâle et la' femèlle se mettent, dès le commencement
d’avril, à bâtir leur aire, qu’ils posent, soit dans les antres,
soit dans les crevasses des rochers les moins praticables et ordi- .
nairement taillés en pente verticale. Ils la forment, dit Gerbe,
avec des branches minces, de plusieurs décimètres de longueur,
qu’ils recouvrent ensuite avec de petites bûches, avec des racines
et des épines sur les bords ; l’intérieur, qui est garni de mousse,
de menus morceaux de bois, de racines assez déliées et de débris
de joncs et de roseaux, suivant les lieux, contient un oeuf, très
rarement deux, que la femelle couve pendant près de trente
jours.
Les jeunes, à la sortie du nid, selon M. Alléon, ont un
plumage sombre, mais lustré, un peu métallique.
D’après les observations très précises du docteur Scott dans
l’Inde, le mâle et la femelle s’accouplent sur le sol; et l’opération,
au contraire de la presque généralité des oiseaux, dure pendant
quelque temps.
L’aire des Cathartes, plus que celle des autres oiseaux de
proie , sans en excepter les Vautours, exhale la plus mauvaise
odeur’. Lord Lilford, qui parvint, en 1866, à tuer plusieurs de
ces oiseaux sur leurs nids et à se procurer trois oeufs sur une
chaîne de falaises des côtes d’Espagne, en rend ainsi compte :
« L’infection que répandait un de ces nids était tellement
forte que mon dénicheur m’avoua que, tout endurci qu’il fût par
une absorption presque continuelle d’ail et de tabac, ce ne fut
qu’avec la plus grande répugnance qu’il pût se décider à entrer
dans l’ouverture au fond de laquelle était placé le nid. La cause
de cette odeur repoussante était due à une accumulation de serpents
à l’état de putréfaction, ce qui parut au dénicheur une
chose peu ordinaire. On ne trouva dans les autres nids que des
os de boucs, d’agneaux et autres animaux semblables (1), »
Les oeufs sont obtus, généralement de forme ovée allongée,
c’est du moins celle qui dominait dans onze spécimens de diverses
provenances que renfermait notre collection.
Ils mesurent de six centimètres et demi à sept centimètres de
grand diamètre, sur quatre a cinq de petit. Ils sont blancs, avec
quelques grosses taches brunes-couronnant le gros bout.
Dans Constantinople, où il n’a pas besoin de se cacher, le
Cathàrle, dit M. Alléon, niche sur les cyprès, les mosquées, les
toitures des tanneries. Mais, dans les campagnes de la Turquie,
s’il niche quelquefois sur les arbres, et particulièrement sur les
tilleuls, il niche de préférence sur les rochers, sur les aqueducs
de Justinien. Ainsi, cet observateur a trouvé, en 1865, sur un
rocher des rives du Bosphore, une aire de cet oiseau formée uniquement
d’une peau de mouton ; cette aire contenait un seul oeuf,
dont l’incubation était très avancée, et, en quantité, des débris de
sardines; ce poisson devait former, selon lui, la nourriture exclusive
de la femelle pendant qu’elle couvait.
En liberté, les Aigles , les Milans et les Autours cherchent
assez fréquemment querellé au Catharte, quand ils le rencontrent
(1) Traduction de M. Mac-Carty, comte de Mervé. M. S.