
plus.grande partie des régions boisées de l’Europe, et notamment
du nord, où elle se reproduit sur les grands arbres; se
montre quelquefois en,Hollande; de passage dans plusieurs
départements de la France, ainsi qu’en Savoie.
Niche sur les arbres ; pond de trois à quatre oeufs plus
petits que ceux de la Buse vulgaire et peu différents pour la
coloration, qui se compose de taches brunâtres ou d’un roux
terne, souvent plus abondantes au gros bout; ils mesurent cinquante
cinq millimètres sur quarante-cinq.
Elle fréquente, dit M. Bailly, les bois les plus-solitaires, les
taillis ou les broussailles du voisinage dès eaux, l’intérieur des
marais et des champs plantés ça et là d’arbres ou de buissons, -
et vit dans ces divers lieux à peu près de la même manière que
la Buse ordinaire. Comme elle, elle s’embusque tantôt sur un
arbre, tantôt sur le bout d’une pierre, et attend quelque proie
facile pour fondre sur elle ; mais elle n’a pas, comme cette dernière,
la patience d’attendre sa proie pendant des heures. Quand
elle n’a rien aperçu, après une pause de quelques minutes; elle
s’élance et vole avec activité à la découverte. On l’a vue, vers la
fin de l’hiver, sur le bord des fossés marécageux, et montée sur
une motte de terre*, guetter les grenouilles, les salamandres,
qu’elle saisissait brusquement au moment où elles venaient se
montrer à la surface de l’eau, et retourner, après chaque capture,
sur sa première élévation pour s’en repaître. Pendant la
neige, elle se plaît à faire la chasse, par les taillis, aux petits
oiseaux et, par les champs, aux Alouettes. Dans les temps de
disette extrême, elle dévore même les cadavres et les objets
immondes qu’elle rencontre près des eaux ou sur les fumiers
dans les champs.
Entre temps, et dans le Nord, elle se nourrit de rats d’eau,
de hamsters, de taupes, de jeunes lapins, de lièvres et de
volailles, souvent de serpents.
Elle est, en tout, d’un naturel plus sauvage, plus féroce et
moins indolent que la Buse vulgaire. Les chasseurs ne l’approchent
que très difficilement.