
pour tous à la fois, à peu d’exceptions près, sur les différentes îles
de'fe Gyclades.
Ils paraissent être essentiellement sociables entre eux et former
de véritables colonies aux Cyclades. Le docteur conclut de
cette circonstance, rapprochée de l’époque si exceptionnellement
tardive de leur accouplement, que le Faucon d’Éléonore semble
avoir mission d’établir l’équilibre chez les oiseaux de passage
européens, en détruisant les surnuméraires ou les sujets plus
faibles-; il s’en acquitte à merveille, et voici, dit-il, un calcul qui
le prouve suffisamment :
DeuxFaucons, aidésdeleursdeuxou trois petits, égorgent par
jour au moins cinq oiseaux, par conséquent cent cinquante oiseaux
en trente jours; ce qui donnera pour sept à huit paires, par
exemple, existant dans l’une des plus petites des Cyclades,
l’ile Tournolisi, et pour un seul mois, douze cents victimes!
À ce compte, une colonie d’une autre île plus grande, celle
dé Tragonisi, composée de quatre-vingts paires environ, détruira
par mois douze mille oiseaux au moins.
En étendant ce calcul aux diverses colonies réunies, pour les
mois de septembre à mars,, par exemple, le résultat obtenu sera
certes bien surprenant.
Les espèces'd’oiseaux dont le docteur a rencontré les restes
auprès des nids sont : le Loriot, la Huppe, la Caille, le Ramier ,
la Pie-Grièche Éçorcheur, le Gobe-Mouche gris.
Un chasseur de Paros lui a raconté que ces Faucons lui
avaient enlevé, pendant une journée, seize Bécasses abattues par
lui; que, dès que le coup était parti, le Faucon s’était précipité
comme une flèche sur la Bécasse, avant même qu’elle n’eût touché
terre, pour disparaître immédiatement avec sa proie. Un fait semblable
a été rapporté au savant ornithologiste par un homme
respectable de Nanos, qui s’est vu enlevé des Perdrix par ce
Faucon. L’extrême rapidité du vol de cet oiseau semble confirmer
ces assertions.
Fort heureusement que la nature, toujours prévoyante, a mis
quelques entraves à l’accroissement de ces Faucons. Les