
ment sur les gros buissons ou au milieu d’arbustes qu’abritent les
rochers sur le bord des eaux qu’il fréquente ; compose son nid
des mêmes matériaux que le Milan royal ; quelquefois s’approprie
les nids abandonnés de celui-ci et du Jean-le-Blanc, après en
avoir réparé l’intérieur ; pond de deux à trois oeufs, de cinq centimètres
et demi sur quatre et demi, d’un blanc bleuâtre clair,
ou légèrement jaunâtre, avec des taches ou seulement des points
bruns ou roussâtres.
Si, dit M. Bailly, on parvient à examiner le nid de ce Milan,
seulement quinze ou vingt jours après l’éclosion, on y trouve
déjà beaucoup d’ossements de serpents, surtout de la couleuvre
à collier, mêlés à ceux de lézards et de poissons, ce qui indique
suffisamment son mode ordinaire de nourriture.
M. Nordmann assure qu’en Bessarabie et au Caucase, on le
voit, mêlé aux Vautours, s’abattre sur les charognes. Lui-même,
en mars 1834, en vit des troupes nombreuses rôdant par la ville
de Moscou, et ramassant les débris de cuisine déposés dans
les rues.
Ces menus détails ne sont rien en comparaison de ce que nous
apprend M. Alléon des agissements plus utiles du Milan noir en
Turquie, et surtout à Constantinople, où il trouve le mieux à
exercer cette industrie, que nous qualifions d’ignoble.
C’est, dit-il, un des plus infatigables ouvriers de la voirie de
Constantinople, et il partage ajuste titre le respect et la protection
des Musulmans. Ses attributions spéciales sont l’assainissement
du port, où on le voit toute la journée multipliant ses évolutions
pour enlever au vol les matières animales qui flottent à
la surface de l’eau, et se posant ensuite sur les mâts des navires,
ou les toits des maisons, mais toujours de préférence sur les maisons
turques ; il est surtout très friand des intestins et des débris
de volailles ; il se laisse prendre à tous les pièges, lorsqu’il y rencontre
cet appat ; et quand sa vue perçante découvre une
carcasse de Poulet, il oublie facilement que le faubourg de Péra
ne lui présente pas l’hospitalité de Constantinople.
Bien que moins nombreux que les Corbeaux, avec lesquels