
que recouvrent d’autres branches plus petites entremêlées de
racines, d’herbes sèches et de mousse. Les oeufs qu’il contient,
presque toujours au nombre de~lrois et même quatre, sont d un
blanc très légèrement bleuâtre parsemé de quelques taches plus
ou moins rares, d’un brun de sienne tendre, répandues assez
uniformément, mais un peu plus nombreuses et plus larges vers
le sommet de l’oeuf, dont la forme est presque toujours d’un
ovale parfait. Ils mesurent six centimètres sur quatre ou quatre
et demi.
Dans les environs de Constantinople, ils nichent sur les
arbres des mosquées, des places et des cimetières, dans la société
des Tourterelles à collier.
Les individus de cette espèce s’éloignent peu des cantons
qu’ils se sont choisis pour séjour ; ils y vivent en bonne intelligence
entre eux et avec les Milans noirs, leurs congénères , ce
qui s’explique facilement, chaque contrée qu’ils habitentleur procurant
en abondance de petits mammifères, des reptiles ou des
poissons. Malgré leur peu de hardiesse naturelle, ils ne craignent
pas d’approcher des lieux habités, et ils enlèvent beaucoup de
jeunes Poulets ; mais la résistance de la Poule suffit pour les
prévenir s’ils n’ont pas enlevé leur proie avant d’être découverts.
« Les Milans, écrivait, à propos de celte espèce, un de ses amis
à Buffon, sont des animaux tout à fait lâches : je les ai vus poursuivre
à deux un oiseau de proie pour lui dérober ce qu’il tenait,
plutôt que de fondre sur lui, et encore ne purent-ils y réussir.
Les Corbeaux les insultent et les chassent. Ils sont aussi voraces,
aussi gourmands que lâches : je les ai vus prendre, à la surface
de l’eau, de petits poissons morts et à demi corrompus ; j ’en ai vu
emporter une longue couleuvre dans leurs serres, d’autres se
poser sur des cadavres de chevaux et de boeufs : j’en ai vu fondre
sur des tripailles que des femmes lavaient le long d’un petit ruisseau,
et les enlever presque à côté d’elles. Je m’avisai, une fois,
de présenter à un jeune Milan que des enfants nourrissaient
dans la maison que j ’habitais un assez gros Pigeonneau ; il l’avala
tout entier avec les plumes. »