
gaire, à l’opinion de M. de Tschudi, que l’on ne saurait trop propager.
On a tort, dit-il, de faire la chasse aux Buses : ces oiseaux,
des plus utiles, détruisent une quantité de lézards, de serpents,
derats, de souris et de mulots, On a trouvé, parfois, dans le jabot
d’une Buse sept à huit souris non digérées. Steinmüller, en
examinant l’estomac d’un de ces animaux, n’y découvrit pas moins
de sept orvets, une larve de hanneton et quinze courtillières.
Un savant inspecteur des forêts, M, de la Rue, a écrit :
« On a calculé qu’une Buse mangeait annuellement six mille
souris ! nombre évidemment au-dessous de la vérité. Qu’on se
figure maintenant les services qu’auraient rendus les trois mille
deux cents Buses qui furent détruites, en 1862, dans les forêts de
la liste civile ! »
Rien, ajouterons-nous avec M. de Tschudi, ne peut démontrer
plus victorieusement l’utilité de ces oiseaux, que de pareilles
autopsies et de tels calculs; et si, de temps en temps, les Ruses
s’emparent de quelque poulet, voire même, dirons-nous, de quelque
menu lapin, il est impossible, il est même déraisonnable de
leur en vouloir.
Ce qu’il serait bien intéressant de voir vulgariser aussi, c’est,
avec la facilité à la domestication de la Buse., son attachement
intelligent, sa constance et sa fidélité pour ceux qui le soignent.
Une lettre de l’abbé Fontaine, curé de Saint-Pierre-de-Bellême,
à Buffon, datée du 28 janvier 1768, en fait foi.
Il l’avait habituée à vivre en liberté, à arriver à sa voix, et à
l’accompagner dans ses courses ou ses promenades, sans que
jamais elle n’en abusât plus de quelques jours. Elle périt victime
de la méprise d’un garde-chasse.
PL. 15. — LA BUSE DES DÉSERTS, ou ROÜGRI.
Buteo desertorum (Daudin).
Mâle et femelle adultes : parties supérieures brunes, avec les
plumes bordées de roux ferrugineux; parties inférieures d’un