
plus clairs et approchant presque d’un ton rosé; ils mesurent
trois centimètres sur deux et demi.
Ce Faucon vit, dans toutes les localités, de la même manière
que la Cresserelle chez nous, c’est-à-dire qu’il se rapproche
aussi du voisinage'de l’homme, qu’il habile les vieux édifices, les
tours et les clochers; de même que le Kobez, il affectionne, en
Grèce, d’après M. von derMülher, la toiture des habitations pour
établir son nid. C’est un des plus insectivores des Faucons dont
nous venons de parler.
Plusieurs ornithologistes prétendent que, lorsque ce Rapace
fait son apparition dans les pays méridionaux et tempérés de
l’Europe, c’est toujours à la suite de nuées de sauterelles qui,
forcées par une saison très sèche, abandonnent quelquefois
l’Afrique et sont poussées par le vent dans quelques îles de la
Méditerranée, ou dans quelques plaines cultivées de l’Europe.
Sa nourriture se compose effectivement de beaucoup de sauterelles
et d’autres gros insectes et de petits reptiles; les menus
oiseaux sont l’exception.
D’après Bory de Saint-Vincent, la nourriture principale de
ces Faucons, dans toute la Morée, consiste en lézards et en quelques
autres espèces de reptiles et d’insectes ; ils détruisent
surtout une grande quantité de grosses scolopendres, qui sont
redoutées par les habitants à l’égal des animaux les plus dangereux.
Aussi les Moréotes respectent-ils les Cresserellettes, et
voient-ils avec peine qu’on leur donne la chasse. Ce savant naturaliste
en tua un grand nombre d’individus des deux sexes à Nisi
et à Scala, dans le bassin du Pamisus.
M. Bailly raconte qu’on lui apporta, sur la fin d’août 1839,
un mâle adulte de cette espèce qui venait d’être pris aux filets, à
Barberaz, près Chambéry. Il le garda pendant huit jours; il lui
donna à manger une assez grande quantité de sauterelles et de
grillons, auxquels il joignit de petits oiseaux, que son prisonnier
plumait proprement avant de s’en repaître. 11 se montra toujours'
aussi doux et aussi familier qu’un Faucon Cresserelle qu’il conservait
en même temps.
S" FAMILLE
ACCIPITRES ou ËPERVIERS.— Accipitrinæ.
Les Éperviers, qui comprennent les Autours, diffèrent des
Faucons par leur tête rétrécie en avant ; par la pointe de la mandibule
supérieure, qui est dépourvue de dents, et ne porte qu’un
simple feston ; par leurs tarses plus longs et écussonnés ; par le
doigt intermédiaire, qui dépasse de beaucoup les latéraux en
longueur ; enfin par la brièveté de leurs ailes, qui n’atteignent
qu’à peine les deux tiers de la queue. Leur arcade sourcilière
est bien moins saillante que celle des Buses, leurs yeux sont à
fleur de tête, mais un peu obliques.
Chez eux, de même que chez la plupart des Rapaces, le dos
paraît fréquemment comme bossu dans le repos, à cause de la
courbure de la colonne vertébrale ; leurs pattes sont très rapprochées
du bas, et souvent les ongles des doigts internes sont croisés
l’un sur l’autre. Leur vol est rapide malgré la brièveté des ailes
et habituellement moins élevé que celui des Faucons. Ils sont aussi
adroits, aussiméfiants et rusés qu’eux; mais ils arrivent fréquemment
obliquement sur leur proie, qu’ils poursuivent rarement au
vol quand elle leur a échappé. Les oiseaux, les mammifères, les
reptiles forment la base de leur nourriture pour la plus grande
majorité, et pour quelques-uns, exotiques, les poissons1.
Si constants cependant que soient ces caractères, onn’enapas
moins distingué, dans la famille, sept groupes : Micrasturs ;
Géranospizes, Asturines, appartenant à l’Amérique méridionale;
Autours et Éperviers se trouvant dans toutes les parties du monde
et par conséquent en Europe ; Micronises, de l’Asie, de l’Afrique
et de l’Océanie; et Melierax, de l’Afrique seulement.